dimanche 21 octobre 2007

Critique du film "Michael Clayton"

Genre: pamphlet coup de poing (note: ***/****)

Avec: George Clooney, Tilda Swinton, Tom Wilkinson, Sydney Pollack, etc.

Comme souvent dans ce genre de film coup de gueule et "à message", au début on ne comprend rien. On nous sert une flopée de saynètes collées bout à bout, parfois qui ressembleraient à des rushes montés quand même et dont le fil rouge est un George Clooney qui traîne son corps fatigué et ses traits tirés dans des lumières blafardes. Il fait son boulot de "faiseur de miracles / concierge" on call avec un manque d'entrain évident et tente en parallèle de se sortir d'une affaire de resto un peu merdique dans laquelle l'aurait visiblement entraîné un frère considéré comme le "vilain petit canard" de la famille. Pour l'heure Michael Clayton doit ramener à la raison un des avocats de la firme pour laquelle il bosse et qui vient de faire, full frontal, un pétage de plombs monumental.

De toutes ces bribes façon puzzle, va pourtant sortir un film magistral. Il suffira d'un bon coup de tonnerre bien inattendu au bout d'une quinzaine de minutes de projection pour secouer tout ce chaos et lancer le film sur une trajectoire inéluctable.

Un casting au cordeau (de Tilda Swinton en superbe garce glacée à Tom Wilkinson en avocat qui se découvre un peu tard mais avec flamboyance un muscle battant dans sa poitrine, en passant par Sydney Pollack producteur du film qui s'est attribué un second rôle), une image pas glamour du tout, une histoire qui l'est encore moins et au milieu de tout ça, George Clooney. Toujours là où on l'attend : à brandir l'étendard de la Vérité face aux corporations qui sacrifient des familles et des vies humaines à l'autel du profit et du roi dollar. George, le roi George.

On pourrait penser que la partie "familiale" du film ne sert à rien, on aurait tort. Toutes ces histoires de famille, de mauvaise affaire de restaurant et de frangin marginal et décalé qui ne veut pas (ne peut pas ?) vivre comme tout le monde, tout ça trouve sa légitimité dans une seule et magnifique scène, très brève et quasi-muette, vers la fin du film : il faut en arriver à être soi-même cabossé par la vie pour se tourner vers ceux que la vie a toujours cabossés, car eux seuls auront la capacité de comprendre et d'aider.