samedi 12 décembre 2009

As-tu mal Johnny, Johnny ?

Je ne suis pas particulièrement fan de Johnny Hallyday mais on peut dire que oui, c'est un monument. Il fait partie de "l'identité nationale française" puisque le terme est à la mode en ce moment. Alors Johnny est-il au bout de la route 66 ? Johnny va-t-il passer les fêtes ?

Je crois que je serais triste oui, si Johnny nous quittait déjà. Il a l'âge de mon papa. Je n'ai jamais acheté qu'un seul album de Johnny : Gang. Parce qu'il était écrit et composé par Jean-Jacques Goldman dont j'étais une fan absolue à l'époque. Mais les chansons de Johnny ont bercé toute ma vie. Ma maman m'a toujours répété à l'envi que quand elle avait 14 ans (ou 16 je ne sais plus) et lui guère plus mais déjà vedette, elle avait eu le privilège d'aller le voir dans sa loge après un concert et il l'avait assise sur se genoux ! Oui Madame. Ma maman à moi sur les genoux de Johnny Hallyday. Forcément après ça, le mythe avait pris une tout autre dimension à mes yeux.

Johnny c'est une voix, je le reconnais. Une sacrée personnalité, un charisme, une présence. Des shows à l'américaine, une vie privée chaotique avec quelques jolis moments, des histoires de drogue, des interviews pas toujours à la hauteur, des costumes de scène discutables, la rock'n'roll attitude.

On a tous quelque chose en nous de Johnny, et c'est un peu tôt pour qu'il rejoigne déjà là-haut Michel Berger.
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samedi 12 septembre 2009

Critique du film "Les regrets"

Genre: de battre son coeur s'est arrêté (note: **/****)

Réal: Cédric Kahn
Avec Yvant Attal, Valéria Bruni-Tedeschi, Philippe Katerine, Arly Jover, etc.

Dans le genre amour fou retrouvé 15 ans plus tard François Truffaut avait donné le la avec "la femme d'à côté". Le film de Cédric Kahn aurait presque pu s'appeler "l'homme d'à côté". Sauf que Mathieu (impeccable Yvan Attal) ne vient pas d'emménager dans la maison voisine de celle de Maya, non. Il est simplement revenu dans la ville de son enfance pour être aux côtés de sa mère mourante et là, dans la rue, sortie de nulle part, il revoit Maya, son amour de jeunesse et dans cet instant fugitif (ils ne se parlent pas, se regardent seulement) de battre son coeur s'est arrêté.

Peut-on recoller les morceaux d'un amour brisé 15 ans plus tôt ? Peut-on vraiment croire à une seconde chance ? Mathieu veut y croire et va tout faire pour reconquérir Maya, jusqu'à risquer tout ce qui fait sa vie : sa femme (superbe, intelligente, qui l'aime, le comprend), son cabinet d'architecte, sa fierté, sa raison. Contrairement au "Partir" de Catherine Corsini, ici on croit à tout. On n'a rien vu de l'histoire d'amour de jeunesse de Maya et Mathieu mais dès le premier frôlement fébrile on sent la passion, la tension, les battements de coeur qui s'accélèrent, le vertige. On lit leur histoire passée dans leurs gestes, leurs baisers, leurs regards. Quand Maya change brutalement d'avis en quelques minutes et remet tout en question : on y croit. Quand Mathieu court après elle parce qu'il ne supporte pas l'idée de se passer d'elle, pas plus qu'il ne pourrait vivre sans oxygène : on y croit.

L'amour de Mathieu pour Maya est fou, vampirisant, irréel, déraisonné. Alors que l'amour que lui porte sa femme (Arly Jover, très très bien) est concret, batisseur, solide, à l'image de cette présentation qu'elle fait à un ponte du Conseil Général d'une maquette de son mari. Elle y met son coeur et sa tête, elle construit son amour tandis qu'en parallèle Mathieu est en train de détruire leur vie.

Il faut entrer avec lui dans cette folie, le laisser nous emporter, faute de quoi on risque de rester complètement hors du film et de passer à côté. Ce serait dommage car c'est un beau film. Et Cédric Kahn a l'intelligence de nous laisser écrire la suite nous même en terminant son film sur une scène "ouverte".
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jeudi 20 août 2009

Is it hot in here or is it me?

35° le jour, 31° la nuit... et c'est pas du Fahrenheit.

Vive l'été à Paris !

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mardi 18 août 2009

Critique du film "Partir"

Genre: Rupture (note: * / ****)

Réal. Catherine Corsini
Avec Kristin Scott Thomas, Sergi Lopez, Yvan Attal, etc.

Suzanne et Samuel, mariés, deux grands enfants, une maison superbe et cossue dans le sud de la France. Monsieur a une belle situation, madame a élevé ses enfants et se cherche une nouvelle raison d'être. Elle en trouve une en tombant raide dingue de l'ouvrier espagnol venu construire son futur cabinet de kiné. Et elle plaque tout: mari, enfants, maison, train de vie. Elle veut vivre sa passion et s'y jette à corps perdu. Elle dit à son mari que ça lui est "tombé dessus", qu'elle ne s'y attendait pas mais qu'elle ne peut faire autrement que de vivre cette histoire.

Sur le papier ça partait plutôt bien : de supers acteurs seconds rôles compris, une histoire intéressante avec un angle inédit (l'aspect financier d'un divorce), une scène d'ouverture accrocheuse. Au final c'est n'importe quoi et on n'y croit pas, à rien. Catherine Corsini ne parvient pas à rendre le couple adultère réel. La sauce ne prend pas, ce n'est pas un coup de foudre, c'est une tombée en amour censée être progressive mais motivée par rien à l'écran et qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Ils passent du temps ensemble contraints et forcés et d'un seul coup va savoir pourquoi il l'embrasse et ça la fait chavirer. Est-ce à cause de la direction d'acteur ou du jeu de Sergi Lopez, le fait est qu'on n'y croit pas du tout et que du coup on n'est pas de leur côté alors qu'ils sont censés représenter l'Amour (avec un grand A !), le but ultime de toute existence. On se retrouve du côté du mari abandonné. Lui, il aime toujours et ça se voit, même s'il se conduit comme un vrai salopard dans ses tentatives désespérées de récupérer sa femme. Lui (Yvan Attal, impeccable comme toujours), on le comprend, il est réel, ce qu'il ressent est palpable, concret. Dans son jeu, on les sent les 20 années de vie commune auxquelles il s'accroche, elles sont dans chacun de ses gestes, dans ses yeux, dans ses larmes. On est avec lui et on veut qu'il gagne. Face à lui, l'histoire d'amour de Kristin Scott Thomas et Sergi Lopez ne ressemble qu'à une histoire de cul sordide de plus. La bourgeoise qui se tape le prolo pour passer le temps et se sentir en vie.

Je suis ressortie de ce film très agacée qu'avec un casting pareil la réalisatrice n'ait pas su faire mieux que ça. Un beau gachis.
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jeudi 25 juin 2009

Critique du film "Breezy"

Genre: C'est l'histoire d'un amour... (note: *** / ****)

Réal. Clint Eastwood (1973)
Avec: William Holden, Kaye Lenz, etc.
BO: Michel Legrand, chansons de Marilyn et Alan Bergman

Elle au printemps, lui en automne, les USA en 1970. C'est l'histoire d'un amour entre une très jeune femme et un homme "d'âge mûr" comme on disait alors. Aujourd'hui qui s'en soucie ? Dans la rue, au cinéma, chez les stars, l'âge n'est plus qu'un numéro sur des papiers d'identité, 40 is the new 30, 50 is the new 40, etc etc. Oui aujourd'hui, mais au début des années 70 ce n'était pas le cas et un homme qui s'affichait en public au bras d'une fille qui aurait pu être la sienne mais ne l'était pas, ça dérangeait. On les regardait de travers, on chuchotait dans leur dos, parce que les femmes se sentaient menacées, parce que les autres hommes mûrs étaient jaloux de ne pouvoir en faire autant.

William Holden est superbe, parfait dans le rôle de cet homme qui a vécu, aimé, divorcé et fini par tirer un trait sur les sentiments pour se faire croire qu'il est encore vivant en se consacrant à son boulot de directeur d'agence immobilière. Il est gris, il est triste, il est seul. Arrive un vent de folie : Kaye Lenz, 20 ans à peine, longs cheveux auburn, grand chapeau, pantalon pattes d'eph, guitare, la hippie bohème dans toute sa splendeur. Une brise (breezy...) de renouveau, de retour à la vie qui s'engouffre chez William Holden en dépit de lui-même. Il la met dehors par la porte, elle revient par la fenêtre. Elle n'a pas encore été blessée au coeur, elle n'a pas peur de dire "je t'aime" dès qu'elle ressent le sentiment alors que lui n'ose plus le dire, ni même le ressentir, depuis bien longtemps. Elle le ramène à la vie.

Ce film est léger comme une mélodie de Michel Legrand et profond comme les paroles d'une chanson de Marilyn et Alan Bergman ("the morning is a friend of mine..."). Il paraît superficiel mais touche au coeur et nous emporte, comme Kaye Lenz finit par emporter William Holden.

Un petit film de rien qui dit beaucoup. Un moment de grâce, de pur bonheur.
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mercredi 29 avril 2009

Critique du film "Coco avant Chanel"

Genre: Mademoiselle rêve... (note: ***/****)

Réal: Anne Fontaine
Avec Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola, Emmanuelle Devos, etc.

J'aime décidément beaucoup les films d'Anne Fontaine. Elle s'attaque ici à un mythe, une légende, une sacrée personnalité. Et Audrey Tautou est tout simplement parfaite pour incarner ce caractère bien trempé tout en laissant transpirer des failles, des faiblesses par-ci, par-là. Elle n'a pas eu une enfance ni une jeunesse très faciles, la Coco, qu'elle s'est appliqué toute sa vie à travestir et habiller de mensonges, d'explications vagues, de doutes et d'inexactitudes. Elle s'est mise en scène.

A en croire ce film, "librement" inspiré du livre "L'irrégulière" d'Edmonde Charles-Roux, Etienne Balzan fut un élément bâtisseur de la future Chanel : il l'a prise sous son aile, pas toujours avec beaucoup de délicatesse, lui a donné son petit nom de Coco, lui a présenté le seul amour de sa vie Boy Capel, ses premières clientes. Entre Balzan et Coco, c'est une histoire de passion qui ne dit pas son nom. Balzan c'est Benoît Poelvoorde, un acteur qui m'a toujours exaspérée (un peu comme le Luchini des grands soirs) mais il faut croire qu'entre les mains d'une Anne Fontaine rien n'est plus pareil et un acteur habituellement noyé dans son égo se rappelle qu'il a du talent. Cela avait été le cas de Luchini justement dans "La fille de Monaco", ça l'est également ici pour Poelvoorde. Il joue parfaitement une gamme très large de personnages (du mufle un peu imbu de lui-même parce qu'il est riche, à l'amoureux jaloux qui tente de garder sa fierté, en passant par l'amant brusque qui vient réclamer son dû). Il est juste, il est sobre, il a une classe folle, il en devient presque séduisant.

Un très beau film sur une femme hors du commun.

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mardi 28 avril 2009

Critique du film "Bride Wars"

Genre: daube meringuée (note: */****)

Avec Anne Hathaway, Kate Hudson, Candice Bergen etc etc

Oui, bon, OK c'est une daube on s'en doutait, et qu'est-ce qui m'a pris de regarder ça, blah blah blah. Tout ça c'est vrai. Je me suis pas mal emm... MAIS (parce que oui, il y a un mais) si je n'avais pas regardé ce film parce que j'avoue que j'aime beaucoup Anne Hathaway et aussi Kate Hudson depuis que je l'avais vue dans "Almost famous" (super film), eh bien j'aurais loupé une scène d'an-tho-lo-gie.

Mademoiselle Hathaway, toutes jambes dehors, dans un numéro de pole dancing ou presque dans une boîte lors de l'enterrement de vie de jeune fille de sa frennemie Hudson, franchement ça vaut son pesant de cacahuètes.

Rien que pour cette scène de 10 minutes à tout casser, j'ai mis une étoile.

A part ça...

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mercredi 25 février 2009

Critique du film "He's just not that into you"

Genre: the Long kiss goodnight (note: ** / ****)

Réal. Ken Kwapis
Avec Jennifer Aniston, Jennifer Connelly, Ginnifer Goodwin, Drew Barrymore, Scarlett Johansson, Kevin Connolly, Bradley Cooper, Ben Affleck, Justin Long, Kris Kristofferson, etc.

Le titre de ce film est tout droit sorti de "Sex & the City", la série (culte) pas le film (pas culte). On est d'ailleurs dans le même registre exactement : les hommes, les femmes, mode d'emploi. Des mariés, des en union libre, des célibataires fille ou garçon heureux de l'être, des célibataires voulant absolument se caser et un scénario censé nous aider à décrypter (une bonne fois pour toutes ?) les comportements masculins. Rien que ça ? Oui, mais pas que ça.

S'il est une chose que ce film fait bien, c'est nous démontrer que si les hommes et les femmes n'abordent pas les rencontres amoureuses de la même façon en revanche ils sont égaux devant le sentiment : quand on aime quelqu'un qui ne nous aime pas, ça fait mal. Mais on ne peut pas se forcer à aimer, tout comme on ne peut pas se forcer à "désaimer". Là dessus on est bien d'accord.

Pour le reste, c'est une comédie romantique qui respecte les règles du genre : des jolies filles bien coiffées, bien habillées, bien maquillées, avec des super boulots de career women; des beaux mecs super cools, bien fringués, rasés juste ce qu'il faut, avec des jobs plutôt cools et un voilier sous la main en cas de larguage par sa belle; des belles maisons, de beaux apparts, de beaux bateaux. La belle vie en cinémascope, quoi. S'il n'y avait pas ce satané corportement amoureux à déchiffrer.

S'il ne fallait retenir qu'un couple, ce serait évidemment Ben Affleck et Jennifer Aniston qui parviennent à éviter l'écueil de la caricature presque jusqu'au bout. Oui, presque seulement parce que même eux finissent hélas par succomber aux charmes discrets de la vie conjugale. Facilité du scénario et c'est dommage: pourquoi faut-il toujours finir par sacrifier aux conventions ? C'est exaspérant.

Le personnage qui pour moi tient le film est celui joué par Justin Long. Grâce à l'acteur et à son jeu très naturel et charismatique, on suit la carte du cynique, puis du tendre. Tout ce qu'il dit est tellement vrai que ça en résonne jusque dans la vraie vie (circa 2002...), même si lui aussi sera sacrifié sur l'autel de Sainte Convention. Mais là, ça passe.

Malgré certaines conclusions faciles du scénario, on passe un bon moment et les acteurs sont tous très bien (mention spéciale à Kris Kristofferson, super classe en père de la mariée costard-cravaté).

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Critique du film "Le bal des actrices"

Genre: valse à mille temps (note: *** / ****)

Réal. Maïwenn
Avec Maïwenn, Karin Viard, Mélanie Doutey, Jeanne Balibar, Romane Bohringer, Julie Depardieu, Estelle Lefébure, Marina Foïs, Lin-Dahn Phan, Charlotte Rampling, Yvan Attal, JoeyStar, etc.

Est-ce un documentaire ou une fiction ? Est-ce un film dramatique ou une comédie musicale ? Quelle est la part d'écrit et la part d'improvisé ? Quel est le vrai quel est le faux ? Est-ce de la légèreté ou de l'authentique profondeur ?

C'est tout ça à la fois. Très bien écrit, très bien dirigé, très bien mis en images et très bien interprété. Chaque actrice est à la fois elle-même et là où on ne l'attend pas. Chacune se parodie elle-même, un peu , beaucoup ou pas du tout. On se pose sans arrêt la question de savoir si telle ou telle scène est jouée ou volée ? Les dialogues sont-ils écrits ou improvisés ? Maïwenn maîtrise parfaitement son film et nous emmène par le bout du nez exactement là où elle veut. Et on se laisse faire, véritablement hypnotisés par ce bal des actrices à la fois léger (les intermèdes chantés) et incroyablement profond (qu'est-ce qu'une actrice ? Qu'est-ce qui fait une carrière ? Tout peut-il basculer du jour au lendemain sur un malentendu, un faux-pas, un besoin d'air, une absence momentanée ?).

Le format n'est pas nouveau (un film dans le film), le concept non plus (Michel Blanc l'avait déjà utilisé dans "Grosse fatigue") mais ce film est un pur bonheur et nous fait découvrir en prime un JoeyStarr saisissant de naturel et de tendresse. On ne l'avait jamais vu comme ça.

Maïwenn "le pois chiche" a décidément beaucoup de talent. On en redemande.

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lundi 9 février 2009

Music, the real time machine

Dans "Rebecca" de Daphné du Maurier, mon livre préféré, Madame de Winter, l'héroïne dont on ne connaîtra jamais le prénom, fait le souhait de pouvoir enfermer l'instant présent dans un flacon qu'elle pourrait rouvrir plus tard, quand l'envie de revivre cet instant lui prendrait. Moi, je n'ai pas de flacon magique pour emprisonner les moments importants de ma vie, j'ai la musique et les chansons.

Ca ressemble à la Toscane, douce et belle de Vinci...
Pour moi ça ressemble à un chalet sous la neige pour le nouvel an 1990 et quelques années plus tard une amitié naissante avec une polonaise à Londres.

Barman, dans le shaker, d'abord de l'élégance...
La voix de Catherine, les mots de Malcolm, et je retourne rue de l'Espérance un beau matin d'été 1997.

To live without my music would be impossible to do
In these times of trouble my music pulls me through...
Un gala de danse, trois silhouettes noires qui époustouflent la gamine d'à peine 10 ans que je suis et des notes lancinantes que j'ai cherchées longtemps, très longtemps avant de retrouver John Miles chez un disquaire de la rue Mouffetard.

In the arms of an angel, fly away from here...
Eté 1997 - A Paris sous un tunnel, une princesse fait sa sortie. A New York, pour moi, Sarah McLachlan fait son entrée.

If I were a boy, even just for a day...
Retour à New York, après onze ans d'absence, et Beyoncé pour graver ce Noël glacé dans ma mémoire.

Mes chers parents je pars, je vous aime mais je pars,
Vous n'aurez plus d'enfant ce soir...

A peine adolescente, cette chanson a bercé mes rêves d'ailleurs.

Et je t'aime encore, comme dans les chansons banales,
Et ça me dévore, et tout le reste m'est égal...

Tout ça semble bien loin. Rien de grave.

Les chansons, la musique sont les flacons qui enferment mes souvenirs. Les bons, les moins bons, les mauvais. Ceux que je me remémore avec plaisir et les autres.

Please don't stop the music...

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vendredi 6 février 2009

Critique du film "The Lake House"

Genre: guimauverie (note: **/****)

Réal. Alejandro Agresti
Avec Sandra Bullock, Keanu Reeves, Dylan Walsh, Christopher Plummer, etc.

Evidemment que c'est une comédie romantique bien glucosée. Avec un duo pareil en tête d'affiche on se doute bien qu'on n'a pas affaire au remake de "la liste de schindler". Et je m'attendais d'ailleurs à une grosse daube, à ranger sur la même étagère que "Nights in Rodanthe". Et pourtant...

Peut-être parce que Sandra Bullock nous épargne ici l'hystérie stridente qui est plus ou moins devenue sa marque de fabrique pour la jouer plus soft, beaucoup plus soft. Elle a les cheveux courts, elle a l'air mélancolique de celle qui sait qu'elle est en train de rater sa vie. Peut-être parce que Keanu Reeves ne joue pour une fois pas trop faux, que son rôle d'architecte un peu à côté de la vie convient à son style de jeu à côté du talent. La base de leur rencontre, de leur histoire même n'est pas très réaliste et pour cause : ils correspondent à travers le temps. Leur point commun est cette maison du lac dans laquelle ils ont vécu à 2 ans d'intervalle et dont la boîte aux lettres leur sert de machine à voyager dans le temps.

Le scénario est plutôt bien ficelé pour ce genre de films et entretient un vrai suspense. Oh pas sur la fin, non, on anticipe le happy ending de rigueur (quoique...), mais sur le chemin pour y arriver. Un chemin avec des tours, des détours, des retours, des impasses et des carrefours.

Dire que "the lake house" est un bon film serait exagéré mais il a des qualités et se regarde sans déplaisir. Si tant est que l'on ait un petit faible pour les comédies romantiques pseudo-philosophiques avec deux jolis acteurs, de jolis paysages et une jolie musique.

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samedi 24 janvier 2009

Critique du film "Nights in Rodanthe"

Genre: The bridges of Neverneverland (note: * / ****)

Réal. George C. Wolfe
Avec Richard Gere, Diane Lane, Viola Davis, James Franco, Scott Glenn, Christopher Meloni, Mae Whitman, etc.

J'aime beaucoup Richard Gere. Pas pour ses talents d'acteur, plutôt pour sa beaugossitude qui ne se dément pas d'année en année (de mon point de vue parfaitement objectif, bien évidemment). Question choix de film par contre, il a rarement fait les bons, sauf exception à la "American Gigolo", "An officer and a gentleman" et "Pretty Woman" : on les compte sur les doigts d'une main. Pourtant à chaque fois qu'un film est annoncé avec son nom au générique, je me dis "qui sait ?" et chaque fois... je suis déçue.

"Nights in Rodanthe" n'échappe pas à la règle. Sur un scénario aussi gnangnan que celui-là il aurait fallu une mise en scène, une direction d'acteurs et surtout une interprétation au cordeau, aussi sobre et légère que possible. Ici rien de tout ça. Tout est lourd, le trait est appuyé à en trouer la pellicule. Tous les ingrédients du film niais sont là : deux âmes en peine, deux solitudes dans un endroit isolé mais ultra-photogénique, un ouragan pour les rapprocher d'un grand coup de vent à en faire claquer les volets et quand ces deux-là ont le physique de Diane Lane et Richard Gere on sait déjà comment ça va finir. Les violons sont bien sûr de la partie (au sens propre comme au figuré), il ne reste plus qu'à sortir les mouchoirs. Au final, les seconds rôles sont ceux qui s'en sortent le mieux : merci Viola Davis et Scott Glenn. Mais ça ne sauve pas le film.

N'est pas Clint Eastwood qui veut.

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mercredi 21 janvier 2009

Critique du film "Il y a longtemps que je t'aime"

Genre: amour fraternel (note: *** / ****)

Réal. Philippe Claudel
Avec: Kristin Scott Thomas, Elsa Zylberstein, Serge Hazanavicius, Laurent Grévil, Frédéric Pierrot, etc.

La bande-annonce qui passait dans les cinémas, et qui n'en était pas vraiment une puisqu'elle ne montrait que des avis de spectateurs à chaud, ne donnait franchement pas envie. La pire chose qu'on puisse faire est de dire aux gens "vous allez être émus aux larmes, vous allez être touchés au coeur". Je n'ai pas envie qu'on me dise ce que je vais ou dois ressentir à la projection d'un film. Je veux me faire ma propre idée, ma propre émotion. Résultat je n'y étais pas allée. Et puis parfois, les films viennent d'eux-mêmes jusqu'à nous. Comme ça, sans qu'on l'ait vraiment cherché, comme si le moment était venu, comme si on était prêt(e) à le recevoir d'une certaine façon. Ce fut le cas ici.

La programmation émotionnelle annoncée par la pseudo BA étant retombée depuis longtemps, j'ai pu vivre le film sans y penser. Et ç'aurait été dommage de le manquer. Tout en retenue, en délicatesse, en pénombre, l'histoire se déroule et se dévoile. Juliette a passé 15 ans en prison, pour meurtre. Qui a-t-elle tué et pourquoi ? On le saura, oui, mais petit à petit. D'abord on découvre Juliette, on découvre Léa sa soeur et on suit leur apprentissage de leur fraternité. La première a été emprisonnée quand la seconde n'était encore qu'une adolescente. Elles ne se connaissent pas mais Léa part du postulat qu'elles ne peuvent que s'aimer. Question de temps, question de sang.

Le duo d'actrices est formidable. Les deux sont formidables. Kristin Scott Thomas toute en nuances grises, Elsa Zylberstein en arc en ciel. Les acteurs qui composent le reste de la famille et les amis sont tous parfaits (mention spéciale à Laurent Grévil).

Une histoire de province, de gens de l'est : simples, sobres, graves parfois. Avec des sentiments vrais, aucun bling-bling, aucun glamour. Rien. Juste des sentiments, une vie de rien.

Je n'ai pas versé une seule larme mais ce film m'a fait du bien. Son histoire est tragique mais il donne envie de vivre une vie de sens. Il pose sans le vouloir la question des valeurs, de ce qui compte vraiment. C'est ça, parfois, qui fait du bien.

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lundi 5 janvier 2009

+ 1

Bye bye two-thousand-hell,
Hello two-thousand... nice?

Espérons-le.

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