mardi 28 janvier 2014

Critique du film "Le loup de Wall street"

Genre: Glengarry Glen Wolf    (note: ***/****)


Réal. Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Kyle Chandler, Rob Reiner, Joanna Lumley, Jean Dujardin et Matthew McConaughey

Jordan Belfort est un sale con. De ceux que même Leonardo DiCaprio n'arrive pas à rendre sympathique. Pourtant quand il a traversé l'East river du Queens de son enfance pour débarquer à Wall street, c'était un bon gars qui avait juste l'ambition de réussir.  Mais après un passage éclair entre les pattes d'un Matthew McConaughey tout simplement ex-tra-or-di-nai-re qui nous donne la meilleure scène du film, Belfort est un autre homme.  Ces dix minutes-là rappellent en virtuosité celles d'un certain Alec Baldwin, vingt ans plus tôt, dans le film "Glengarry Glen Ross".

S'en suivent 3h épileptiques durant lesquelles Jordan Belfort va s'en mettre plein les poches (et le nez) et nous en mettre plein les yeux (et les oreilles). Par moments, grâce aux talents conjugués de Martin Scorsese (aux accents Tarantinesques ici) et Leonardo DiCaprio, on se laisserait presque convaincre que ces mecs-là ne voyaient pas le mal, qu'ils avaient juste assez de niaque et de bagout pour vendre n'importe quoi à n'importe qui.

Au final, on ressort de ce film essorés, pas sûrs du tout que la sanction ait été à la hauteur de la faute, ni que la leçon ait réellement été apprise mais certains que la spirale infernale du toujours plus d'argent rend fou.

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Critique du film "YvesSaintLaurent"

Genre: le talent, cette si grande souffrance...    (note: **/****)

Réal. Jalil Lespert
Avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Laura Smet, Marie de Villepin, Marianne Basler, etc.

Il y a des films qu'on attend et ceux qui nous attendent. YvesSaintLaurent est sans doute de ceux-là. YSL fut mon initiation au monde du luxe. A 15 ans, mon premier objet de convoitise fut une bouteille du parfum "Paris". Je l'ai porté huit ans. Encore aujourd'hui je le reconnais à dix mètres et je me retourne systématiquement dans la rue sur toute femme qui le porte. C'est pavlovien. Je veux voir à quoi ressemble la femme Saint Laurent d'aujourd'hui.

Avant d'aller voir ce film, j'avais vu sur Paris Première un documentaire sur le couturier. Il s'y racontait lui-même et d'autres, ses proches (sa mère, Pierre Bergé, Betty Catroux, Loulou de la Falaise, Edmonde Charles-Roux), le racontaient aussi. Ce documentaire m'a permis de mieux comprendre car le film de Jalil Lespert est un peu décousu (un comble). Il veut tout dire, trop dire.

Yves Mathieu-Saint-Laurent (son vrai nom) a eu une vie difficile et compliquée. Il s'est su très tôt homosexuel, ce qui lui valut quelques raclées infligées par ses petits camarades de classe dans l'Algérie colonisée des années 40. Très tôt aussi il a su qu'il voulait habiller les femmes. Il entre chez Dior à 19 ans et fait ses armes. A la mort de Monsieur Dior, il reprend la boutique, à 21 ans. Il est trop jeune, trop émotif, il a trop de pression, la guerre d'Algérie menace sa carrière, sa santé mentale. Il finit en psychiatrie au Val de Grâce. Avant cela il avait rencontré Pierre Bergé : son ami, son compagnon, son sauveur.  Pour le sauver, Bergé lui dit "le talent tu l'as, le reste je m'en occupe". Et c'est ce qu'il fera cinquante ans durant. Yves n'aura qu'à dessiner, Bergé gèrera tout le reste, sa vie même, et supportera tout par amour, par admiration aussi.

Pierre Niney est habité. Il est à la fois surprenant et parfait. Mais la vraie performance vient de Guillaume Gallienne car il est plus difficile d'interpréter quelqu'un de "normal" qu'un hyper-émotif, drogué, hyper-sensible, une icône. Ils étaient les deux faces d'une même pièce et les acteurs rendent formidablement cette relation singulière.

YvesSaintLaurent est un film souvent maladroit, pas hagiographique pour deux sous, empreint d'une belle émotion, d'une grande nostalgie, bien aidé en cela par des morceaux de musique parfaitement choisis.
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vendredi 3 janvier 2014

Pandora's box

Parfois, sans qu'on sache vraiment pourquoi, une personne de notre entourage se croit maline et balance une vérité plus ou moins vraie, plus ou moins bonne à dire. Souvent, cet événement se produit lors de fêtes ou déjeuners familiaux et parfois ça tombe sur Noël. Pas de trèves des confiseurs pour Noël cette année, c'est entartage gratos sur trois générations. On ne sait pas trop d'où ça sort, ni pourquoi maintenant, mais ça sort. Maintenant.

Bien sûr, on pourrait renchérir, on pourrait écarter légèrement la paille qui est dans notre oeil pour souligner la poutre qui est dans celui de cette personne mais on peut aussi décider (ou choisir) de laisser couler.

Comme disait Viktor Frankl "on peut tout vous prendre dans la vie, tout sauf une chose : comment vous choisissez de réagir face à une situation".  Eh bien moi, ce jour-là (comme beaucoup d'autres avant celui-là) j'ai choisi de ne pas ouvrir la boîte de Pandore.

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