dimanche 30 novembre 2008

Critique du film "Rock'n'Rolla"

Genre: Strong and stronger (note: *** / ****)

Réal. Guy Ritchie
Avec Gerard Butler, Tom Wilkinson, Mark Strong, Thandie Newton, Toby Kebbell, Ludacris, etc.

Après "Revolver", qui ne ressemblait à rien il faut bien le dire, on pouvait légitimement craindre le pire. Alors pourquoi y aller ? Pour une seule raison : Mark Strong. Impressionnant dans "Body of Lies", on en voulait encore. Et puis aussi un peu pour laisser une autre chance à Gerard Butler après cette nullité qu'était "PS: I love you".

Contre toute attente, grosse surprise : "Rocknrolla" est un super film, bourré d'humour, lancé sur une B.O. d'enfer. Avec un casting pareil, on n'aurait pas pardonné à Guy Ritchie de faire une médiocrité. Ce n'est pas le cas.

L'histoire est bien évidemment complexe et à multiples tiroirs comme pour tous ses films précédents mais ici au moins on comprend et on arrive à suivre (contrairement à "Revolver" sans doute écrit sous acide ou sous l'emprise d'une autre substance ayant clairement altéré ses fonctions cérébrales). La mise en images est superbe, particulièrement toutes les scènes dans le musée d'art contemporain avec Thandie Newton - une oeuvre d'art à elle toute seule. Les acteurs sont impeccables mais on décernera deux mentions spéciales : d'abord Toby Kebbell, parfait en rocker junkie rebelle et amateur d'art, il est la révélation du film. Et Mark Strong.

Ah, Mark Strong... Toujours aussi classe. Strong and stronger... Plus ou moins découvert dans un rôle secondaire déjanté - et capillairement discutable - dans "Stardust" (un film oubliable avec Robert de Niro et Michelle Pfeiffer), il explosait littéralement dans "Body of Lies" et confirme ici que sa performance n'était pas un accident. The man can act! On attend avec impatience ses prochains films (un Sherlock Homes avec le même Guy Ritchie est en cours de tournage, et un autre film sous la direction de Ridley Scott serait en préparation). J'ai hâte de voir ça.

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mercredi 26 novembre 2008

Critique du film "Body of Lies"

Genre: spy game (note: ***/****)

Réal. Ridley Scott
Avec Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, Mark Strong, Golshifteh Farahani, Ali Suliman, etc.

La trame de l'histoire est éculée : Roger Ferris (Leo) un ancien journaliste, aujourd'hui membre de la CIA, recherche en Jordanie un terroriste à la Ben Ladden. Il est piloté d'un côté par son supérieur hiérarchique, un vieux brisquard l'oreillette de portable greffée à l'oreille qui ne quitte le sol américain que lorsqu'il y est contraint et forcé pour des allers-retours éclairs, et aidé sur place de l'autre par le chef des services secrets jordaniens. Mais de cette histoire somme toute classique, Ridley Scott a tiré un film passionnant, plus simple à comprendre qu'un "Syriana" et du coup bien plus enthousiasmant.

Au-delà des clichés usés de l'extrêmisme religieux islamiste, ce film fait avant tout ressortir les différences de culture flagrantes entre USA et moyen-orient. Russell Crowe est parfait en américain arrogant, mal fringué, mal nourri, mal dégrossi, inculte de tout ce qui n'est pas made in USA et surtout s'en foutant comme d'une guigne. Il ne fait pas dans la dentelle, il fait dans la menace frontale, Big Brother et artillerie lourde. Face à lui Mark Strong a une classe d'enfer. Il est chez lui, il sait comment obtenir des résultats, sans gros calibre, sans bruit, sans fureur et c'est bien plus impressionnant : la gratitude éternelle pour un service rendu, la valeur d'une parole donnée contre le poids d'un mensonge, cinq 4x4 dans le désert, un peu de poussière et Big Brother peut aller se rhabiller.

Les américains ne gagneront jamais aucune des guerres de civilisation et de culture qu'ils ont provoquées : ils n'ont pas gagné au Vietnam, ils ne gagneront pas en Irak, ni en Afghanistan. Pas parce qu'ils ne sont pas suffisamment armés au sens propre, mais parce qu'ils ne le sont pas au sens figuré.

Ce film est une belle leçon de géopolitique. Et Leonardo DiCaprio est décidément un très grand acteur.

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mardi 25 novembre 2008

Critique du film "Two Lovers"

Genre: Vicky Cristina New York City (note: **/ ****)

Réal. James Gray
Avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vanissa Shaw, Isabella Rosselini, etc.

Leonard (Joaquin Phoenix) est revenu chez papa maman pour se remettre d'un chagrin d'amour. Gros. Du genre à se trancher les veines. Il est clairement encore en apesanteur, pas vraiment redescendu dans le monde des vivants. Deux femmes vont l'y remettre. Deux femmes aussi belles que différentes. La blonde Michelle (Gwyneth Paltrow) compliquée, paumée, déjantée, et la brune Sandra (Vanissa Shaw) sage, sensuelle, simple.

Tout est dans la lumière, les frôlements, les ombres. Une boîte de nuit, une porte entrouverte, une cour d'immeuble, un toit d'immeuble. Entre ombre et lumière, entre la blonde out of his league et la brune qui est faite pour lui, Leonard balance.

Evidemment qu'il va être attirée par la blonde Michelle, l'antithèse complète de ce qu'il est, de ce qu'il connaît, à des années lumière de son monde. Parce qu'elle est belle, parce qu'elle vit des interdits, parce qu'elle semble fragile et avoir besoin de lui. Mais elle n'est pas pour lui. Il le sait bien même s'il s'accroche jusqu'au bout avant de revenir à la raison (dans tous les sens du terme).

Gwyneth Paltrow est pour une fois très bien, très juste, dans un rôle pourtant à contre-emploi de son image lisse et sans relief. La douceur de Vanissa Shaw glisse et envahit peu à peu tout le film. Elle est moins belle, moins excitante, moins imprévisible que le pesonnage de Gwyneth Paltrow, mais elle sait ce qu'elle veut, elle est la stabilité qu'il manque à Leonard.

James Gray est un réalisateur très doué. Après "The Yards" et "We own the night", on le retrouve dans un tout autre genre qu'il maîtrise avec le même brio. Et il nous démontre une fois de plus, même si on le savait depuis longtemps, que Joaquin Phoenix a vraiment beaucoup de talent.

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mercredi 5 novembre 2008

Starting here, starting now

"All this will not be finished in the first hundred days.
Nor will it be finished in the first thousand days,
nor in the life of this administration,
nor even perhaps in our lifetime on this planet.
But let us begin."
John Fitzgerald Kennedy - Inaugural address (20 January 1961)

Rien n'a changé, tout a changé. Le discours de Barack Obama hier soir trouvait de nombreux échos à celui de ce froid matin de janvier 1961 sur les collines du Capitol de Washington, DC.

Il lui en a fallu du courage à Barack Obama pour en arriver là. Il lui en faudra encore davantage pour y rester et mener à bien son projet d'une Amérique retrouvée.

So much hope, today...

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Living History... Oh yes, we can!

O beautiful for spacious skies,
For amber waves of grain,
For purple mountain majesties
Above the fruited plain
America! America!
God shed his grace on thee
And crown thy good with brotherhood
From sea to shining sea!

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vendredi 24 octobre 2008

I am because we are

Non, non, ne cherchez pas, ça n'a aucun rapport avec rien. J'avais juste envie d'écrire cette phrase. Je l'aime bien, voilà c'est tout. Et c'est mon blog, na !

By-gones...

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jeudi 16 octobre 2008

Yes we can, but you must

Yes, we can believe that Barack Obama will be the next President of the United States.

Yes, we can hope that he will be a good President, a brave President, a sensible President.

Yes, we can pray that he will not be killed by some racist maniac who would still be living in another century.

Yes, we can realize from a distance, from Europe, from outside the USA that he would be (he IS) the best choice for the future of the world.

Yes, we, the non-American, can believe in change, good change, lasting change.

But you, the American people, must do the right thing:

VOTE OBAMA on November 4th.

Yes, you can. You must.

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lundi 13 octobre 2008

Guillaume le magnifique

A vif, rebelle, sensible, fils de, intelligent, torturé, frère de, courageux, fou, malade, talentueux, poète, insupportable, sensé, insensé, malheureux, drogué, à fleur de peau, excessif, attachant, écorché, amputé, doué, infirme, doux, dur, dingue, tendre, sincère, émouvant...

Guillaume Depardieu était tout cela et bien davantage.

Il est mort aujourd'hui. A 37 ans. Et je suis très triste.

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lundi 29 septembre 2008

Royal bullshit

Ah si seulement Ségolène Royal avait autant de créativité pour trouver des solutions viables aux problèmes vécus des français qu'elle en a pour se mettre en scène autour de son nombril, habillée en Schtroumpfette et gesticulant (sans une once de naturel) comme le gourou de la secte Moon...

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lundi 22 septembre 2008

Critique du film "Mamma Mia!"

Genre: Waterloo (note: * / ****)

Réal. Phyllida Lloyd
Avec Meryl Streep, Pierce Brosnan, Amanda Seyfried, Colin Firth, Christine Baransky, Peter Sarksgaard, Julie Walters, etc.

J'avais a-do-ré le musical lorsqu'il était passé à Paris en 2005. J'attendais donc le film avec une grande impatience.

Avec un casting pareil, des chansons mythiques et une histoire (la même que pour le musical) plutôt sympa on était quasiment assuré de passer un bon moment. Oui mais... Mamma mia...

D'abord Meryl Streep est clairement une erreur de casting. Elle l'était aussi a priori pour "Le Diable s'habille en Prada" mais avait réussi à s'en tirer par quelques pirouettes techniques et grâce à une réalisation maîtrisée. Ici ce n'est pas le cas. Elle a 60 ans, elle les fait, on a beaucoup de mal à croire qu'elle puisse être la mère de la pétulante Amanda Seyfried. En plus elle est tout simplement mauvaise. Amanda, elle, c'est la bonne surprise du film : légère comme une brise marine hellénique, pétillante comme une bulle de champagne, sa bonne humeur et son enthousiasme sont communicatifs (et en plus elle a un joli brin de talent).

Dans l'ensemble les autres voix ne sont pas à la hauteur, même si on peut saluer l'effort des acteurs d'avoir interprété les chansons eux-mêmes. Mais pour une comédie musicale, les voix c'est l'essentiel, la base même du film. Les chorégraphies sont approximatives et surtout extrêmement mal filmées et même mal montées. Tout ça donne une impression générale d'amateurisme, genre film de vacances réalisé par papa devant des décors en carton pâte.

Les quelques rares scènes de pur bonheur, on les doit à Amanda Seyfried comme je l'ai dit plus haut mais aussi et surtout à Christine Baransky, championne de l'auto-dérision, un corps athlétique superbe dont elle se sert comme d'un véritable outil de comédie : elle est hilarante. Et c'est à elle que l'on doit la seule vraie bonne réplique du film : Julie Walters trouve dans sa valise un string plus que minimaliste et lui demande "Do you wear it or do you floss with it?" Réponse: "Floss you!"

Les chansons d'ABBA et le physique avantageux de Pierce Brosnan (malgré les quelques kilos pris pour le rôle) permettent au film de se laisser voir sans déplaisir certes mais avec une tenace impression de gâchis. Grosse déception donc. Tant pis.

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Critique de la pièce "EQUUS"

Genre: boucherie chevaline (note: *** / ****)

Pièce de Peter Shaffer (adaptation française de Pol Quentin)
Mise en scène de Didier Long - Théâtre Marigny
Avec Bruno Wolkowitch, Christiane Cohendy, Didier Flamand, Delphine Rich, Julien Alluguette, etc.

Alan a 17 ans, il est fasciné par les chevaux et pourtant il vient de crever les yeux de six d'entre eux. Folie passagère ? Acte prémédité ? Un psychiatre, le Docteur Dysart, va tenter d'élucider ce mystère.

L'exercice ne s'annonçait pas aisé. A cause du sujet déjà, particulièrement dramatique, mais aussi à cause de l'écriture de certaines scènes dont une qui conduit le jeune Alan à se dévêtir complètement sur scène. On attendait aussi Bruno Wolkowitch au tournant, acteur de série télé qui avait déjà fait une tentative théâtrale assez peu convaincante dans "Mademoiselle Julie".

Ici, Wolkowitch s'impose d'entrée par sa voix, son regard, sa présence. Face à lui un jeune acteur au jeu intense et entier, une véritable révélation. Christiane Cohendy est égale à elle-même, parfaite. Celle qui fut la suivante de Phèdre dans la pièce éponyme mise en scène par Patrice Chéreau il y a quelques années à l'Odéon du temps où il "squattait" les Ateliers Berthier est une fois de plus très juste. On regrettera simplement qu'elle fasse un poil trop mature pour le rôle. Mais on peut adresser le même reproche au choix de Didier Flamand dans le rôle du père. Certes il est parfait mais un peu vieux pour être le père d'un gamin de 17 ans... Delphine Rich se sort également très bien de sa partition. Seul bémol, Astrid Berges-Frisbey qui bute sur les mots, nous sort une série de borborygmes et s'arrête net avant de reprendre sa tirade précédente au lieu de faire comme les autres : enchaîner comme si de rien n'était. On mettra cela sur le compte de sa jeunesse et de son inexpérience, les deux étant de plus (malheureusement pour elle) amplifiés par la maîtrise de son partenaire, Julien Alluguette.

Une histoire tragique, dont la génèse se trouve toujours dans l'enfance, cet âge batisseur où tout n'est qu'apprentissage, traumatisme, candeur. Un casting globalement impeccable, une mise en scène remarquable qui ne fait pas d'ombre au texte mais au contraire le met en valeur font de cet "Equus" un superbe moment de théâtre. A guetter aux prochains Molières...

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lundi 15 septembre 2008

Thy will be done (but just in case)

Benoît XVI fait une tournée en France où on le reçoit en grand tralala, comme il se doit. Benoît XVI est le représentant de Dieu sur cette terre. Il est là pour nous dire qu'il faut s'aimer les uns les autres et croire en Dieu, ce Dieu aux pieds duquel s'agenouillent de moins en moins de fidèles si l'on en croit les statistiques. Croyons en Dieu pour nous aider à rendre ce monde meilleur. Croyons en Dieu car lui seul est omnipotent, lui seul décide de la vie et de la mort. Lui seul. Voilà ce que nous dit le pape, premier fidèle d'entre les fidèles, celui qui montre la voie, qui montre qu'il croit.

OK. Mais dans ce cas j'ai une question : si le pape croit si fort en Dieu et en son absolu pouvoir de vie et de mort sur nous, simples mortels, s'il remet sans condition sa vie et la nôtre entre les mains de ce Dieu tout puissant, quelqu'un peut m'expliquer pourquoi il roule dans un carrosse de verre aux vitres blindées ?

Soit il croit et il remet son destin entre les mains de Dieu, et que Sa volonté soit faite. Soit pas. Mais cette papamobile n'est-elle pas à elle seule la négation assourdissante de tous ces beaux discours ?

Si je n'avais pas un minimum de respect pour cette foi catholique qui était si chère à ma grand-mère maternelle, je serais presque tentée de dire que c'est du foutage de gueule. Presque.

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mercredi 10 septembre 2008

Is it sheer luck or is it me?

"Tu as toujours eu beaucoup de chance, surtout niveau boulot". Cette phrase-là je l'ai entendue 100 fois. Par mon mec, par mes amis et même par mon père cet été, pendant les vacances. Et à chaque fois, elle a provoqué chez moi la même réaction : l'agacement.

Non, ma (somme toute modeste) carrière professionnelle n'est pas le fruit de la chance. Elle est le résultat de choix judicieux, d'un instinct fidèle, d'une personnalité particulière mais surtout, surtout de beaucoup de travail et d'un minimum d'intelligence. C'est ce que je martelais à chaque fois, avec une arrogance assez incroyable. Le pire dans tout ça c'est que je croyais dur comme fer à toutes ces explications qui ramenaient au final mon parcours professionnel, il est vrai plutôt sympathique, à une seule racine : moi. Me, myself and I. Et la chance dans tout ça ? Je voulais bien reconnaître qu'il en fallait un peu mais pas plus que ça.

Sauf que voilà, certains événements récents m'ont prouvé le contraire. Quand la roue tourne, que soudainement tout ce qu'on prenait pour acquis nous échappe sans que l'on n'ait rien changé à notre comportement, qu'on a beau ramer avec la même force, la même fougue mais que le vent se lève et malmène notre petite embarcation, que l'ordinateur, ce grand manitou de nos vies modernes, bugge, coince, plante, que le téléphone ne sonne pas, que les portes du métro se referment sous notre nez, que les papillons qu'ont croyait tenir au creux de notre estomac volent vers d'autres ventres, d'autres fleuves, d'autres rives, que la poste égare un pli important, il faut bien se rendre à l'évidence : luck IS everything.

Dustin Hoffman a rappelé l'autre soir dans "l'Actors Studio" ce que Robert de Niro avait déclaré un jour : "celui qui dit que la chance n'a rien à voir dans sa réussite est un menteur". Je commence à me demander si ce n'est pas lui qui a raison...

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jeudi 4 septembre 2008

Frankly my dear, I don't give a damn

Rachida Dati est enceinte. Oui, oui, Rachida Dati est ENCEINTE ! A 42 ans !

Oui, bon, c'est bien. Tant mieux pour elle. A part ça ? Ben justement à en croire la presse, aussi bien légumineuse (oui, vous savez, ces torchons dont on se sert pour ramasser les épluchures, que personne n'achète évidemment sauf les coiffeurs et les dentistes pour leur salle d'attente) que très sérieuse, il ne se passe rien d'autre en ce moment. C'est LA grande nouvelle du jour, voire de la semaine. La France, que dis-je le Monde tourne autour du nombril de Rachida Dati depuis huit jours.

Et chacun y va de son interrogation : qui est le père ? Pourquoi parle-t-elle de "consolidation" ? Pourquoi utilise-t-elle le pronom "ce" pour parler de son futur bébé ? Qu'est-ce qui va pas chez elle pour qu'elle parle de fausse couche sans dire le mot ? Comment ose-t-elle dire qu'elle s'en remettrait, si ça arrivait, d'un coup de rouge à lèvres ? Et patati et patata...

Je n'en croyais pas mes yeux ce matin en balayant la presse sur Internet ! Parce que franchement qu'est-ce qu'on en a à péter (pardon my French...) du mouflet de la Dati ? Elle a 42 ans, elle a officiellement pas de mec et "elle fait un bébé toute seule" ? Oui, bon, et alors ? ET ALORS ?

Foutons-lui la paix à Rachida ! Franchement il y a d'autres choses plus importantes, plus sérieuses et qui méritent bien davantage notre attention et d'éventuelles levées de boucliers que la soudaine poussée abdominale de notre garde des sceaux.

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mercredi 27 août 2008

Is it (still) OK to dream?

Depuis deux jours je visionne assidûment les discours des stars de la convention démocrate américaine qui se tient actuellement à Denver. Convention au terme de laquelle, demain soir, Barack Obama sera investi officiellement candidat démocrate aux élections présidentielles de novembre. Et qui sait, peut-être que ces élections enverront pour la première fois de l'histoire des Etats-Unis un homme de couleur à la maison blanche.

Oui, je dis "de couleur". Je ne dis pas "noir", je trouve bizarre que pour parler d'Obama les gens disent "un noir" car en fait il n'est pas plus noir que blanc : il est les deux. Certes il est naturellement très mat de peau mais utiliser le terme "homme noir" est faire un raccourci qui me dérange. Et de plus en plus.

Mais je reviens à la convention démocrate et surtout aux discours de Michelle, Hillary, Ted. Trois personnalités, trois styles, trois figures.

J'ai trouvé le discours de Michelle Obama émouvant, parce qu'elle y parle de son père décédé, de son enfance, de son frère, de sa mère, de ce quartier ouvrier de Chicago dont elle vient. Elle en parle avec le coeur (et beaucoup avec les mains). Elle en impose cette brillante avocate. Elle a un visage naturellement dur, anguleux, elle est grande, plutôt mince, elle se tient droite. En d'autres termes : elle est intimidante. Elle fait intellectuelle et pas franchement proche du petit peuple même si c'est de là qu'elle vient. Son discours est émouvant mais malgré tout presque détaché. Il a clairement été écrit pour faire ressortir son soft side. On a parfois l'impression qu'elle récite, n'est pas très convaincue, sans doute peu à son aise dans l'exercice. Mais l'effort est louable.

Avec Hillary c'est à la fois tout pareil et l'inverse. Hillary c'est une machine de guerre. Dans son tailleur pantalon bouton d'or sans nuance, avec son regard en acier trempé, sa voix forte et très (trop) assurée, elle assène des vérités comme on dispense un cours magistral. Là où Michelle tatonnait, Hillary est rodée. Elle en impose et elle est là pour ça. Elle le veut. Elle a le sens de la formule ("no way, no how, no McCain"), de la rhétorique, son discours est impeccable, bien huilé. Elle dit tout ce qu'il faut, avec la bonne intonation, le bon body language, juste ce qu'il faut d'humour, juste ce qu'il faut de conviction, juste ce qu'il faut d'enthousiasme, de ferveur. Juste ce qu'il faut de maîtrise. Pourtant l'émotion passe, imperceptiblement, sans doute presque malgré elle.

Mais l'émotion pure c'est à Ted Kennedy qu'on la doit. Comme il y a 28 ans, à cette même convention démocrate, alors qu'il n'avait pas obtenu l'investiture de son parti, et qu'il a fait un des plus beaux discours de sa carrière. Aujourd'hui à 76 ans, atteint d'un cancer du cerveau incurable, le petit frère de John et de Bobby vient transmettre la torche, la flamme, l'espoir. Sa présence seule est émouvante car on sait bien que ce sera sa dernière convention démocrate, que dans quatre ans il ne sera plus là. Il parle de ses frères, de leurs rêves lunaires grand format devenus réalité, de leur rêve d'une Amérique meilleure pour chacun qui reste à réaliser. La fin de son discours fait un écho parfait à celui de 1980... et me tire les larmes encore et toujours.

Ce genre de discours me serre toujours l'estomac. Ce rêve d'une vie meilleure, ça fait si longtemps qu'on le rêve, qu'on en parle, et qu'il ne se réalise pas. Toutes ces belles paroles, ces grandes théories, se réaliseront-elles un jour ? John Kennedy a été assassiné il y a 45 ans et où en sommes-nous ? Où en est le monde ? Toujours les mêmes problèmes, toujours les mêmes guerres, toujours les mêmes privilèges, les mêmes difficultés (économie, racisme, extrêmisme religieux) plus quelques autres en prime (réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles) et quelles solutions ? Quelles réponses ? Quelles actions ? Toujours les mêmes discours, les mêmes promesses, les mêmes espoirs, les mêmes déceptions. Toujours.

Alors si les discours des Kennedy me tirent les larmes c'est certes parce que ce qu'ils disent depuis 50 ans est émouvant, qu'ils font de belles phrases qui me font battre le coeur au fond de la gorge systématiquement mais c'est aussi parce que je me dis de plus en plus souvent que finalement depuis 50 ans rien n'a changé et que rien ne changera jamais. L'Homme n'est pas foncièrement bon, nous sommes avant tout individualistes et si j'ai une plus belle vie que mon voisin alors qu'il bosse aussi dur que moi tant pis pour lui.

Jean-Jacques Goldman a dit un jour "les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent". Je crains qu'il en soit de même pour les discours des hommes politiques.

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Critique du film "La Fille de Monaco"

Genre: nettoyage à sec (note: ** / ****)

Réal. Anne Fontaine
Avec Fabrice Lucchini, Roschdy Zem, Louise Bourgoin, Jeanne Balibar, etc.

J'aime beaucoup les films d'Anne Fontaine, de "nettoyage à sec" à "comment j'ai tué mon père", je leur trouve toujours une finesse, une noirceur, des petits bijoux de films noirs. Cette fille de Monaco n'échappe pas à la règle.

Enfin on retrouve le Fabrice Lucchini qu'on aime, enfin on se rappelle quel acteur phénoménal il sait être ! Quand il lève deux secondes le nez de son nombril, quand il laisse son égo surdimensionné au vestiaire, quand il arrête de s'écouter parler (hurler) et surtout quand il est dirigé au cordeau par une réalisatrice qui sait exactement ce qu'elle veut tirer de lui et y parvient : ni trop, ni trop peu, tout simplement parfait.

Face à lui Roschdy Zem, monolythique, impassible, minéral. Il observe, garde ses distances (6 mètres règlementaires), ne juge pas mais va commettre un faux pas, un seul, qui va l'entraîner dans une spirale descendante qu'il ne pourra maîtriser. Une scène charnière qui change tout : l'avocat dîne seul, fatigué de la surveillance à 6 mètres dans son dos de son garde du corps il lui demande (ordonne ?) de venir s'asseoir à sa table, avec lui. C'est une erreur car la barrière délimitant les rôles de chacun est franchie, deux mondes vont se mélanger et rien ne sera plus comme avant. Le révélateur de ce changement fatal est superbement interprété (dans les deux sens du terme) par une bombe atomique pétillante comme une coupe de mauvais mousseux.

Incroyable Louise Bourgoin, remarquée en Miss Météo du Grand Journal de Canal+, qui donne ici une première performance tout à fait honorable. Si écervelée semble être son état naturel, elle sait aussi faire passer des émotions plus graves tout aussi naturellement.

L'écriture est impeccable même si on sait déjà comment tout ça va finir au bout de dix minutes de film. On pourra néanmoins regretter que la réalisatrice ait choisi d'appuyer un peu trop lourdement le trait par la bouche de Maître Lucchini dont les plaidoieries mettent des mots sur ses émotions propres, hors procès. Anne Fontaine se sert de ces scènes pour nous faire bien comprendre ce qu'il passe, des fois que sa mise en scène et sa direction d'acteurs soit un poil trop subtile pour les spectateurs lambda que nous sommes. Dommage...

Enfin, je ne voudrais pas terminer ce post sans parler d'une de mes chouchouttes : Jeanne Balibar. Ses dix minutes (à tout casser) à l'écran valent à elles seules le prix du billet.

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Critique du film "The Dark Knight"

Genre: why so serious... (note: * / ****)

Avec Christian Bale, Aaron Eckhart, Michael Caine, Morgan Freeman, Maggie Gyllenhaal, Gary Oldman, Heath Ledger, Eric Roberts, etc.

Celui-ci depuis le temps qu'on en parlait, depuis le temps qu'on couvrait d'éloges la performance d'Heath Ledger à grands coups de pronostics d'Oscar posthume à la prochaine cérémonie, j'avais à la fois une impatience non feinte et une appréhension légitime à y aller. D'abord y'a la durée : 2h30 de Batman, faut tenir quand même... Ensuite quand on me dit trop que c'est bien, je suis toujours déçue par le film.

Mais bon, j'y suis. Je dois avouer que j'avais bien aimé le précédent (Batman begins) alors que les puristes l'avaient vilipendé. Ici, on nous flanque une collection de personnages à s'y perdre entre les récurrents de l'opus précédent (Bale, Caine, Freeman, Oldman) et les petits nouveaux (Eckhart, Ledger, exit Katie Holmes hello Maggie Gyllenhaal bof, la belle gueule cassée d'Eric Roberts). Toute cette galerie donne immédiatement l'impression d'un film surpeuplé qui se perd dans un labyrinthe d'histoires parallèles qui se croisent, se décroisent, se recroisent et finissent par nous faire bailler d'ennui. Et quand on croit que c'est fini, y'en a encore.

Michael Caine est une fois de plus parfait en majordome toujours un brin ironique ("Prenez la Lamborghini, Master Bruce, c'est beaucoup plus discret"), idem pour Morgan Freeman. Christian Bale n'est pas plus expressif qu'une huître mais comme il est très agréable à regarder on lui pardonne. Dans l'ensemble la distribution est à la hauteur.

Et Heath Ledger dans tout ça, me direz-vous... Honnêtement ? Je le préférais dans la version ristretto de la bande annonce. Certes il est à fond dans son personnage du Joker, il y a une ou deux scènes qui resteront sans doute dans les esprits ("Whyyy soooo serious...?") mais de mon point de vue tous les éloges qui ont été déversés sur lui ont été davantage motivés par sa fin tragique que par sa réelle performance.

Par contre, les effets spéciaux et le maquillage d'Aaron Eckhart à la fin du film sont superbes.

Bref, dans l'ensemble tout ça est très surestimé.

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lundi 4 août 2008

Critique du film "Le premier jour du reste de ta vie"

Genre: famille, je vous aime (note: *** / ****)

Réal. Rémi Bezançon
Avec: Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Pio Marmaï, Marc-André Grondin, Déborah François, Roger Dumas, Cécile Cassel, etc.

Les films familiaux, pour être honnête, moi ça me prend le chou. Pour diverses raisons, les deux principales étant que soit c'est gai, c'est plein de bons sentiments à la Janine Boissard et son "Esprit de Famille" et ça file mal au coeur ; soit c'est plein de rancoeur, de bruit et de fureur à la "Festen" et ça fait mal au coeur. Dans les deux cas, c'est pas mon truc. Donc inutile de dire que j'y allais un peu en traînant les pieds.

Et puis va savoir... Au début on rit, on s'amuse, même si le réalisateur pose déjà l'air de rien les fondations de quelques fêlures à venir (la mère ne cadre que son fils aîné sur une photo pour laquelle il pose avec sa petite soeur). On rit parce que l'époque des jeunes années de ce couple-là, avant les enfants, on l'a un peu connue aussi. Les pantalons pattes d'eph, les cols roulés, la période hippie... C'était nos parents, c'était nous, c'était vous. C'était une époque où les mères restaient encore souvent au foyer pour élever leurs enfants pendant que Monsieur se crevait au travail pour leur donner une éducation. C'était des vies passées ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare, des divorces exceptionnels et non pas réguliers. C'était des ados rebelles et pleins de vie, avec des coups, des coups durs, des coups de gueule, des blessures, des espoirs, des déceptions. C'était hier et c'est aujourd'hui.

Une très jolie histoire qui ne contourne pas les écueils de la vie, bien écrite, bien filmée, superbement jouée par tous les acteurs sans exception. Pas mièvre, pas pathos, pas démago non plus. Une analyse très fine des rapports parents / enfants, père / fils, mère / fille, mari et femme, qui égrenne toute une palette de situations et de sentiments au fil de la vie.

Le titre du film est tiré d'une chanson d'Etienne Daho et ce n'est sans doute pas un hasard si toutes les musiques et chansons sont parfaites - avec mention spéciale à Lou Reed et son "Perfect Day" qui nous fait monter quelques vagues d'émotion.

En sortant, on se dit que c'est vrai qu'on ne choisit pas sa famille et qu'il faut vivre avec, faire avec. Que les relations en général ne sont pas forcément simples, qu'on est souvent déçus, souvent blessés, qu'on attend parfois beaucoup et qu'on n'a souvent pas grand chose parce qu'au fond chacun fait de son mieux et que ce mieux peut ne jamais suffire. Mais chaque jour on avance, on apprend, on grandit. Chaque jour on recommence, chaque jour est un autre jour.

Parce que le premier jour du reste de nos vies, c'est tous les jours.

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jeudi 24 juillet 2008

PS: ras le bol !

Je n'ai pas voté Socialiste en 1988 parce que je n'avais pas encore 18 ans (et je n'aurais pas voté PS de toutes façons car Mitterrand m'insupportait – mauvaise raison je sais mais bon, à 18 ans on ne réfléchit pas toujours avec son cerveau d'abord, plutôt avec ses tripes). Je n'ai pas voté Socialiste en 1995 parce que je vivais loin (aux Etats-Unis) et que de si loin Chirac me semblait mieux que Jospin. Je n'ai pas voté Socialiste en 2002 parce que Jospin, franchement c'était pas vraiment une politique de gauche, si ? Et je n'ai encore pas voté Socialiste en 2007 parce que Ségolène se foutait royalement de notre gueule avec son programme pseudo-interactif (pardon "participatif" nuance) dont elle a confié elle-même une fois perdue la bataille qu'elle n'y croyait pas. Un comble !!! Et tous ses camarades et "amis" du PS s'en sont donné à cœur joie pour la villipender de plus belle pour telle ou telle raison. Jospin en tête.

Aaah, Jospin, parlons-en… Quel homme incroyable quand même, vous ne trouvez pas ? D'abord il se fait damer le pion par Le Pen (gloups) en 2002, ensuite au lieu de ravaler sa fierté et de dire "bon OK j'ai entendu le message, je vais réviser ma copie et parce que je veux me battre pour mon pays, je veux le mieux pour lui, parce que je crois en mes concitoyens et en mon groupe politique, je vais travailler dur pour proposer des vrais solutions à vos vrais problèmes", non, non, non : Monsieur se drape dans son orgueil et sa fierté et se "retire de la vie politique". Mais pas complètement quand même (faut pas pousser), il revient par-ci par-là, un bon mot dans les journaux, une apparition fugitive dans le JT, et bouquet final il nous pond un bouquin fin 2007 où il dézingue sa camarade Ségolène Royal sans complexe. Ce culot ! Quelqu'un pourrait-il lui rappeler qu'elle, au moins, elle y était au second tour de la Présidentielle ?

Alors, me direz-vous, vous sentez clairement que je ne suis pas de gauche. Et pourtant… Pourtant je voudrais bien l'être. Oh que oui ! Je voudrais bien adhérer aux idées d'équité, de partage, de communauté du Parti Socialiste. Mais pour cela, encore faudrait-il qu'ils en aient, des idées. Parce que finalement c'est quoi le programme du PS depuis 10 ans ? Depuis un an, remarquez, il se dessine beaucoup plus nettement leur programme (merci monsieur Hollande) et il se résume en une phrase : si Sarkozy est pour, on est contre. Et vice-versa. Oui, non, parce qu'ils en ont quand même deux des idées dans leur programme. Si ce n'était pas pathétique, ça en serait carrément risible.

Franchement, c'est pas du foutage de gueule, ça ?? Je défie quiconque de me citer comme ça de tête trois idées lancées par le Parti Socialiste depuis un an. Allez-y pour voir ! Ben y'en a pas.

Alors je n'ai de conseil à donner à personne et certainement pas à "l'élite de notre nation", mais franchement vous croyez pas qu'il serait peut-être temps de ranger la pelle et le seau, de sortir du bac à sable et de vous creuser un peu les méninges pour nous pondre un vrai programme ? Parce que ce pays a besoin d'une vraie opposition, sérieuse et motivée, avec de vraies idées, une vraie vision, et pas de cette pantomime que nous joue depuis trop longtemps une collection de marionnettes insipides et insupportables, omnubilées par le petit mec à talonnettes, Ray-Ban, montre bling-bling et première dame assortie, de la rue du Faubourg Saint Honoré.

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mardi 22 juillet 2008

Elle est trop forte !

Ce matin dans le métro, je ne sais pas pourquoi je repensais à cette interview d'anthologie de Florence Foresti par Thierry Ardisson dans Tout le Monde en Parle (il y a bien longtemps). Morceaux choisis...

Ardisson: quel est votre meilleur secret de beauté ?
Foresti: mmmh... la pénombre.
Ardisson: votre meilleur coupe-faim ?
Foresti: euh... le couscous ? Après ça, je pense, on n'a plus faim.

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lundi 21 juillet 2008

Critique du film d'animation "Kung-Fu Panda"

Genre: dessin animé (note: *** / ****)

Réalisé par John Stevenson et Mark Osborne
Avec les voies (en V.O.) de: Jack Black, Dustin Hoffman, Angelina Jolie, Lucy Liu, Ian McShane, etc.

Que du bonheur ! Une histoire certes qui tourne toujours un peu autour du bol de nouilles et qui rappelle fortement la trame de "Star Wars" mais mise en images d'une façon tout à fait délicieuse. Les dessins sont à croquer, Po le panda est un anti-héros adorable et plein d'humour (souvent malgré lui). Le méchant Tai-Lung est trèèèèèèès méchant mais superbe en même temps. Le sage est petit mais costaud (un peu à la Maître Yoda...).

Bref, c'est rafraîchissant, c'est très bien fait, c'est très drôle et très bien joué. J'ai adoré !

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Critiques du film "Wanted"

Genre: unwanted (note: * / ****)

Réal. Timur Bekmambetov
Avec Angelina Jolie, James McAvoy, Morgan Freeman, Thomas Kretschmann, etc.

Il est jeune, il est naïf, il se fait avoir par tout le monde de sa boss obèse et insupportable, à son collègue de bureau qui se tape sa petite amie et à qui il paye quand même ses sodas. Elle a une allure folle, un gros flingue pour dézinguer tout ce qui bouge et elle vient le recruter pour venger la mort d'un père qu'il n'a pas connu et qui vient de mourir. Ah oui ! Ce père absent était un des plus grands assassins de tous les temps (rien que ça) et elle, une sorte d'ambassadeur de la fraternité d'assassins dont il faisait partie.

La première scène est impressionnante de maîtrise tant dans l'écriture que dans la mise en images. Seul problème c'est que tout ça est beaucoup trop violent. C'est sûr qu'un film traitant d'assassins, de fraternité d'assassins, de vengeance, etc ne risquait pas de ressembler à un épisode de "La petite maison dans la praire". Là-dessus on est d'accord. Mais franchement toute cette violence gratuite, qui claque aux oreilles dans une bande son métallique, ça finit par donner mal au coeur. Certes le déroulement de l'histoire est hautement invraisemblable et tient plus du manga que de la vie de tous les jours mais même.

La beauté d'Angelina Jolie, la prestance de Morgan Freeman, la belle gueule de Thomas Kretschmann et le talent (pas beaucoup utilisé ici) de James McAvoy ne suffisent pas.

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mardi 15 juillet 2008

The Circle of Life...

"I know nothing stays the same
But if you're willing to play the game
It'll be coming around again"
Carly Simon

Ce blog devient un vrai dictionnaire des citations ! En attendant que la flemme me passe et que la motivation me revienne pour pondre deux trois critiques de films, livres, ou autres. Patience... comme dirait George.

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jeudi 3 juillet 2008

So true...

"Fool me once shame on you, fool me twice shame on me"

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mardi 10 juin 2008

Critique du film "21"

Genre: Brat pack (note: ** / ****)

Réal. Robert Luketik
Avec Jim Sturgess, Kate Bosworth, Lawrence Fishburne, Kevin Spacey, etc.

Cinq élèves surdoués du calcul mental sont sélectionnés par un prof de maths joueur et attiré par l'apât du gain pour casser la baraque aux tables de Black Jack de Las Vegas.

Filmé bizarrement (caméra DV ?), l'histoire se met en place laborieusement et longuettement. Grâce au charisme des acteurs (en particulier Jim Sturgess et la très jolie Kate Bosworth) on attend patiemment que tout ça s'affole un peu. L'histoire finit par accélérer son rythme, la différence entre la vie "normale" du héros à Boston et sa vie de flambeur à Vegas est bien marquée et plutôt bien faite et le twist de la fin jette une lumière intéressante et intelligente (même si le procédé n'est pas nouveau) sur tout le film, rétrospectivement.

Un moment de cinéma pas désagréable mais qui aurait pu être mieux.

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vendredi 6 juin 2008

C'est plus fort que moi...

L'autre soir, France 5 (ou 4, enfin France Télévisions quoi) a diffusé un documentaire de l'excellent Patrick Jeudy sur Robert Francis Kennedy, 40e anniversaire de son assassinat oblige.

Super documentaire, que j'avais déjà vu mais ça n'a rien d'étonnant car à mon avis sur les Kennedy j'ai déjà tout vu ou du moins tout ce qui a été diffusé sur un medium quelconque dans quelque pays que je sois depuis que je suis en âge d'allumer un poste de télévision.

Au-delà du très beau texte (certes limite hagiographique) dit par la belle voix grave de Serge Khalfon, au-delà des images de cet homme qui a toujours été dans l'ombre de quelqu'un jusqu'au jour où il est enfin entré dans la lumière - pour s'y faire descendre, au-delà de la musique parfois un brin mélo, au-delà de certaines scènes réellement émotionnantes (celle où il annonce à une foule qui l'ignore encore que Martin Luther King vient d'être assassiné, ou les 22 minutes de standing ovation au congrès démocrate lors de sa première apparition après la mort de John) à chaque fois, ça ne loupe pas : je pleure. C'est plus fort que moi...

Some men see things as they are and say why
I dream things that never were and say why not
George Bernard Shaw

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Critique du film "Sparrow"

Genre: Hong Kong Star (note: * / ****)

Réal. Johnny To
Avec Simon Yam, Kelly Lin, Ka Tung Lam, Lo Hoi Pang, etc.

A Hong Kong, Kei et ses trois frères sont des "virtuoses" du pickpocket. Jusqu'au jour où ils tombent sur une jeune et jolie jeune femme qui va involontairement leur mener la vie dure et remettre en cause leur petit hobby.

La mise en scène rappelle les comédies romantiques américaines des années 50-60, toutes en couleurs, tout sourires dehors, musique niaise à fond les ballons. La première scène entre Simon Yam et un moineau est à la limite du ridicule mais bon.

Avec une économie de dialogues rare, des scènes de pickpocket réalisées de façon très approximative et un scénario à l'intérêt très limité, il ne reste pas grand chose à sauver. On retiendra quelques beaux cadrages (en particulier une scène sur un toit de gratte-ciel dans laquelle les quatre garçons dans le vent entourent la belle, ou encore la scène finale sous la pluie) et prises de vue, une actrice principale Kelly Lin très classe, assorti à un Simon Yam qui a décidément fort belle allure. C'est maigre.

Je m'ennuyais déjà au bout de 25 minutes de film. C'est dire.

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dimanche 1 juin 2008

Critique du film "Sex and the City - the movie"

Genre: S&TC saison 7 (note: ** / ****)

Réal. Michael Patrick King
Avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon, David Eigelberg, Evan Handler, Jennifer Hudson et Chris Noth
Costumes (très important...): Patricia Field

Ah ! Celui-ci j'avais fini par l'attendre avec (presque) autant d'impatience que la nouvelle collection Jimmy Choo...

En bref, on prend les mêmes et on continue. Honnêtement j'y allais avec un a priori très dubitatif, voire même carrément négatif. Pour moi tout avait été dit dans les excellentes 6 saisons de la série et exporter la suite sur grand écran n'avait aucun intérêt (autre que financier).

Mais bon, le temps passant, l'exposition médiatique et la grosse pression des copines aidant me voilà dans la salle. Zurichoise même, pour l'occasion et surtout pour être accompagnée d'Anaf, une de mes meilleures amies grande fan de la série comme moi et qui habite désormais à Ricoland.

Et on s'est régalées. Une fois digéré le défilé de mode SJP / Carrie Bradshaw en robe de mariée d'abord et qui fait le tri dans son dressing ensuite, qui m'est un peu resté sur l'estomac je dois dire et auquel je n'ai trouvé aucun intérêt (autre que financier sans doute vu que les marques ont dû bien aligner les billets verts pour figurer dans ZE fashion movie of the year).

L'histoire se tient, déjà IL Y A une histoire. OK tout ça a été pas mal asceptisé et les scènes ou dialogues un peu trop "libérés" n'ont visiblement pas obtenus leur visa pour passer du petit au grand écran. Reste la complicité (à l'écran) de ces fabulous four-là, plus la pétillance d'une nouvelle venue : Jennifer Hudson dans le rôle d'une P.A. très fashion et surtout avec un coeur gros comme ça.

On sourit, on rit, on se rappelle de tous les bons moments qu'on a déjà passés avec ces filles-là pendant des années. On a l'oeil aiguisé aussi (impitoyable ?) et on trouve qu'elles ont quand même pris un sacré coup de vieux.

Et en sortant de la projo, on se rue sur le téléphone pour partager tout ça avec les copines qui l'ont vu ailleurs et dans la foulée s'organiser un week-end filles in London à l'automne.

Au final, même si je ne voulais pas y aller au début, j'étais bien contente d'être, une fois de plus, "Carried away".

PS pour les directeurs de cinéma helvètes : Euh... c'est quoi exactement cet entracte à la manque ?? En plein milieu d'une scène en plus ! Inadmissible.

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vendredi 30 mai 2008

Critique du film "Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal"

Genre: four is the loneliest number (note: * / ****)

Réal. Steven Spielberg
Avec Harrison Ford, Cate Blanchett, Karen Allen, Shia LaBeouf, etc.

Comment dire...?
Il faut parfois savoir s'arrêter avant qu'il ne soit trop tard ?
Jamais deux sans trois et puis basta ?
Quatre ça fait un de trop ?
Un peu de tout ça.

Entre une histoire qui ne rime à rien et n'a strictement aucun intérêt, des scènes d'action qui ne réinventent clairement pas la roue, filmées planplan et vieillot (c'est exprès paraît-il... un comble !) et surtout qu'on a déjà vu cent fois en mieux (souvent par les mêmes, d'ailleurs), des acteurs à la limite de l'alimentaire et surtout une fin carrément risible, on a juste passé 2h30 d'un ennui mortel.

Alors pourquoi la note de */**** me direz-vous ? Un peu par nostalgie sans doute, beaucoup parce que j'ai un faible pour Harrison Ford. Mais honnêtement ça ne les vaut pas.

mardi 27 mai 2008

Et nos plus belles années s'en allèrent out of Africa...

Sydney Pollack est mort. Je suis bien triste.

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samedi 24 mai 2008

Critique Théâtre "Avec Deux Ailes"

Genre: Cloué au sol (note: * / ****)

De qui déjà...?
Avec Véronique Jannot et Marc Fayet
Au Petit Théâtre de Paris

Valentine débarque sur une plage en habit de gala. Elle vient d'avoir un accident de voiture, elle attend les secours. Sauf que les secours sont déjà là et elle plus vraiment de ce monde. Le monsieur tout en blanc qui tricote tranquillement sur son transat va d'ailleurs se charger de lui expliquer tout ça et le reste.

On l'aime bien Véronique Jannot. Depuis "Pause Café" on lui garde une petite place un peu à part dans notre amnésie collective adolescente. On aime sa voix douce, son sourire plein de tendresse, ses yeux rieurs et pétillants. On irait même jusqu'à dire que comme actrice elle n'est pas désagréable. C'est vrai. C'est vrai mais ça ne suffit pas à passer un bon moment de théâtre.

Face à elle, Marc Fayet gesticule beaucoup. Il a un faux air de l'acteur américain Eric Bogosian, le charisme en moins.

Ces deux-là vont donc nous tricoter une histoire de mort, d'au-delà, de religion, de croyance et de monde céleste sur fond de plage en carton pâte. Un bon gros gloubiboulga sucré sur le thème la vie c'est beau, après c'est mieux, surtout si on croit en Lui (qu'on l'appelle Dieu, Mahomet, Bouddha, etc.).

Bref, un moment certes emprunt d'une certaine douceur mais qui reste, au final, plutôt lourd à digérer.

Critique Théâtre "La Femme d'Avant"

Genre: Liaison très fatale (note: ** / ****)

De Roland Schimmelpfennig
Avec Didier Sandre, Afra Waldhör, Luce Mouchel,
Agathe Molière et Sébastien Accart
Au théâtre de l'Athénée Louis Jouvet

Didier Sandre au théâtre ? C'est simple je ne me pose même pas la question de savoir dans quoi, à quel prix, à quelle heure, à quel endroit : J'Y VAIS. Point barre. Et donc, nous voilà ma copine Virginie (autre grande fan de Didier S. devant l'Eternel) et moi-même dans la salle de l'Athénée.

On se doutait vaguement que cette Femme d'Avant ne serait pas une franche comédie. On ne se doutait pas, en revanche, que ce serait une tragédie à reléguer "Liaison Fatale" au rayon des contes pour enfants.

Le pitch tient en deux phrases : Frank, marié un enfant et très heureux comme ça, voit réapparaître dans sa vie Romy, amour de jeunesse et surtout d'un été à qui il avait innocemment promis l'amour éternel. Elle l'a pris au mot et vient réclamer son dû, au prix du sang.

Le décor est minimaliste, moderne et glacial, la pièce est chronologiquement déstructurée (on passe de maintenant à dans 20 minutes, puis on revient 25 minutes plus tôt, etc.), la musique claque à nos oreilles comme des coups de fouet. Les acteurs sont tous excellents, avec mention spéciale "espoir féminin" pour Agathe Molière, petite bulle de champagne au charme pétillant.

L'histoire se déroule avec quelques accrocs (Frank prend brusquement une décision en opposition totale avec ses positions précédentes et remettant en question tout le reste de sa vie sans que l'auteur n'argumente sa motivation), sans nous donner toutes les clés, en gardant jusqu'au bout son mystère avant de nous dévoiler le dénouement d'une manière aussi violente qu'inattendue.

Résultat: on sort de tout ça complètement sonnée et contente de retrouver l'air frais, mais en étant une fois de plus convaincue que Didier Sandre est décidément un excellent comédien.

mardi 20 mai 2008

C'est du blues...

"Sometimes I think that I know what life's all about
And when I see the light, I know I'll be all right..."

mardi 13 mai 2008

Critique du spectacle "Poeta en Nueva York"

Chorégraphie et mise en scène: Blanca Li (note: *** / ****)

Théâtre National de Chaillot - Paris

C'était ma première fois à un spectacle de Blanca Li et franchement ce fut un choc. Elle met en scène la pluriculturalité qui émane de New York, la ville qui ne dort jamais, sur des textes de Garcia Lorca. Les tableaux se succèdent, tous différents. Le plus spectaculaire étant celui où s'alignent 8 ou 9 garçons au corps de Dieux grecs, seulement vêtus d'un caleçon blanc et d'un rideau de pluie (oui, il pleut sur scène !). Ils font des mouvements amples avec leurs bras, on dirait des anges. Ils glissent d'un côté à l'autre de la scène, éclaboussent, lèvent la tête pour offrir leur visage à l'eau. Magique, tout simplement magique.

Blanca Li alterne les tableaux poétiques, vulgaires, violents, désabusés. New York dans toute sa splendeur, dans toute sa laideur. On s'y croirait.

La musique envoûte, les deux voix principales (un homme, une femme) sont exceptionnelles.

Bref, c'est superbe. Vraiment.

jeudi 24 avril 2008

Critique du film "Ca$h"

Genre: Ocean's zero (note: 0 / ****)

Réal. Eric Besnard
Avec Jean Dujardin, Jean Reno, Alice Taglioni, François Berléand, Valeria Golino, etc.

J'avais commencé à écrire le pitch et puis j'ai tout effacé. A quoi bon s'éterniser sur ce blog pour un film qui ne mérite pas dix lignes de critique ? Pour parler cash (ha ha ha) : il n'y a rien à sauver. C'est même pas du Canada Dry ce film parce que ça ne ressemble à rien.

On sent clairement que le réalisateur se prend pour Soderbergh et que Dujardin aimerait beaucoup qu'on le compare à Clooney mais désolée les gars, c'est raté. Avec un grand R, un grand A, un grand T et un grand é. R-A-T-E. La direction d'acteurs est inexistante, les acteurs sont mauvais (à part François Berléand qui est très bien comme d'habitude), le scénario s'embourbe dans des rebondissements incompréhensibles et inutiles, il y a beaucoup trop de personnages (annexes ET principaux), la réalisation est prétentieuse et tout ça est d'un ennui mortel.

A fuir de toute urgence.

Critique théâtre "L'Abribus"

Pièce de Philippe Elno (note: **** / ****)
Avec Florence Foresti et Philippe Elno
Théâtre de la Gaité Montparnasse - Paris

Isa, star du showbiz qui marche à la Duracell, tombe en panne de GPS en rase campagne. En cherchant son chemin, elle tombe sur un apiculteur bien tranquille. Choc de deux mondes : d'un côté une citadine impatiente et hyperactive, de l'autre un homme de la nature patient et posé.

Grande fan de Miss Foresti devant l'Eternel, me voilà dans la salle, digérant à peine le prix du billet (41 euros en deuxième catégorie, quand même...) et me demandant ce que la Foresti peut bien donner dans une pièce et non un one-woman-show.

Mais dès les premières minutes, ça fonctionne et on le comprend sitôt la dame entrée en scène. Elle est pétillante, montée sur ressorts, elle joue très bien la fille impatiente, hyperstressée, blackberrysée, même quand elle ne dit rien. On retrouve instantanément la Florence Foresti qu'on connaît et qu'on aime. Du coup on se dit qu'elle va vite éclipser son partenaire, Philippe Elno inconnu au bataillon en ce qui me concerne, qui a écrit la pièce exprès pour elle. Mais pas du tout, bien au contraire : la force tranquille du monsieur s'ajuste parfaitement au dynamisme bouillonnant de la dame.

L'histoire est crédible, bien écrite, pas simplement un prétexte un peu bidon à quelques belles phrases ou mots d'humour. IL Y A une histoire, avec rebondissements et hasards qui n'en sont pas, et on suit tout ça avec beaucoup de plaisir. On reconnaît les mimiques, les changements de ton, les minauderies adorables de Foresti et on rit de bon coeur. L'alchimie entre les deux comédiens fonctionne à merveille. La mise en scène est dynamique et futée.

Bref, on ressort en ayant passé une excellente soirée et en se disant que finalement, ça les valait largement les 41 euros.

samedi 29 mars 2008

Critique de "Californication"

Série US - 2007 (note: *** / ****)
Avec David Duchovny, Natascha McElhone, Evan Handler, Madeleine Martin, Madeline Zima, etc.

Les deux premiers épisodes laissent un peu perplexe : on hésite entre du Nip / Tuck en plus trash ou du Dirt en moins déjanté. Duchovny fait oublier instantanément Fox Mulder, Madeline Zima nous dit vaguement quelque chose (mais il faudra pas mal de creusement de méninges pour la replacer dans "The Nanny" en rejetone BCBG de l'upper east side Manhattanien), Natascha McElhone est toujours d'une beauté solaire et Evan Handler n'est pas si loin de Sex & the City...

Tout ce beau monde gravite autour de Hank (Hunk ?) Moody le bien nommé, écrivain new yorkais à succès, exilé à Los Angeles suite à l'adaptation sur grand écran de son dernier bouquin. Sauf que voilà, non seulement il ne s'adapte pas à sa nouvelle ville/vie mais en prime il a perdu toute inspiration, et pour couronner le tout sa femme l'a quitté. Il se contente désormais de collectionner "les poils pubiens".

Donc, les deux premiers épisodes laissent un poil perplexe justement. Et puis, il faut croire que comme il en va souvent de la vie, de l'amour, de l'amitié, il en va des séries télé. Il suffit d'une scène magique, une toute petite scène de rien du tout et cette série qu'on regardait à travers une sorte de prisme un peu flou, un peu décalé, subitement le prisme glisse, se tourne, se met en place et on y voit clair. Cette scène arrive à la fin du quatrième épisode. Une scène toute simple où un papa essaie d'endormir sa fille par téléphone (divorce oblige) en lui faisant compter les sirènes parce que voyez-vous on est à L.A. Une scène magique.

Californication est une série qui vaut qu'on s'y attarde : principalement pour la relation père-fille entre Hank et Becca (Madeleine Martin, tout simplement impressionnante) mais aussi parce que le Hank Moody de David Duchovny est un personnage plus profond qu'un verre de whisky, à multiples facettes, qui se révèle d'épisode en épisode de plus en plus attachant (émouvant).

Le bibi ne fait pas la lady

Appelez-la Carla Bruni, Carla Bruni-Tedeschi, Carla Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy...

Appelez-la ce que vous voulez mais par pitié ne la comparez pas à Jackie Kennedy !

lundi 10 mars 2008

Critique théâtre "La Tectonique des Sentiments"

Pièce de Eric-Emmanuel Schmitt (note: * / ****)
Mise en scène de l'auteur
Avec Clémentine Célarié, Tcheky Karyo, Annick Alane, Marie Vincent et Sara Giraudeau
Théâtre Marigny - Paris

Je n'aurais jamais cru dire un jour autre chose que du bien d'une pièce de EE Schmitt... Et me voilà, au sortir de "La Tectonique des Sentiments". Moi qui avais adoré "Variations Enigmatiques", "Ma Vie avec Mozart" ou encore "La Nuit de Valognes", de vrais petits bijoux, je me trouve perplexe, voire carrément déçue.

L'écriture n'est certes pas au niveau que l'on attendrait d'un auteur de cette trempe mais on peut quand même trouver par-ci par-là quelques répliques qui font mouche, quelques jolies phrases qui pourraient enrichir un dictionnaire des citations au service d'une histoire certes un poil capilotractée mais pourquoi pas (en amour tout est possible, surtout l'impossible). Donc pour l'écriture on va dire que c'est moyen plus.

Là où ça pêche sérieux, grave même, c'est du côté de l'interprétation et particulièrement celle de Tcheky Karyo qui récite d'un bout à l'autre. Une horreur. Pas une once de naturel, pas un gramme d'émotion, pas une tranche de vie. Rien. Face à lui, Clémentine Célarié sort les rames en fonte et fait ce qu'elle peut mais ça ne suffit pas. Seules Annick Alane et Marie Vincent (excellente) s'en tirent avec les honneurs.

Mais ça ne justifie pas le prix (très élevé) du billet.

Films en vrac

"Taken" de Pierre Morel (note: * / ****)
avec Liam Neeson, Maggie Grace, Famke Janssen
Thriller efficace typiquement Luc Bessonien qui vous laisse scotché à votre fauteuil pendant 2h00, grâce à un Liam Neeson en grande forme (physique) et à un scénario sans temps mort qui tient très bien la route (même à 250 km/h). Se laisse voir.

"L'Orphelinat" de J.A. Bayona (note: ** / ****)
avec Belen Rueda, Geraldine Chaplin
De sursauts en sursauts, matinés d'angoisse, de grincements de balançoires et de portes qui claquent toutes seules, on est captivés par ce film très bien fait. Le scénario implacable nous emmène au fin fond du désespoir de cette mère, orpheline, dont le jeune fils adopté disparaît dans l'orphelinat de son enfance. A elle. Pourquoi est-elle revenue vivre dans ce lieu ? Pourquoi être allée jusqu'à acheter l'endroit pour en faire un centre d'éducation pour handicapés ? Pourquoi avoir adopté un enfant très malade ? Toutes les réponses à ces questions seront trouvées à la fin du film. Tout se met en place, chaque indice conduisant au suivant, comme dans ce jeu de chasse au trésor auquel elle joue avec son fils avant sa disparition. Implacable et fatal.

"Sans plus attendre" (The bucket list) de Rob Reiner (note: * / ****)
avec Jack Nicholson, Morgan Freeman
When Carter met Cole... On collectionne les mauvais clichés et les bons sentiments sur fond de décors en papier mâché. Et pourtant. Pourtant, grâce au charisme magnétique de ces deux (grands) acteurs et à leur alchimie évidente, on se laisse porter. On se laisse presque convaincre même. Le discours est convenu, le message est un peu lourd (et répétitif à Hollywood). Malgré tout on se laisse émouvoir par ce grand dadais de Nicholson dont on pouvait craindre qu'il en fasse trop, comme souvent depuis dix ans. Heureusement pour lui, le calme olympien de Morgan Freeman apporte un équilibre bienvenu au caractère bouillonnant du grand Jack.

lundi 3 mars 2008

C'est Titine qui le dit...

"N'attends rien et tout ce qui viendra sera bien. Attends beaucoup et rien de ce qui viendra ne sera bien" - Christine Orban

I'm working on it...

lundi 25 février 2008

Ploukozy vs. Cotistar

Mille mercis Marion Cotillard !

Grâce à vous, nous avons pu montrer au monde que la France peut encore se faire remarquer sur la scène internationale pour autre chose que les écarts de langage et de comportement de son Président.

Alors mille mercis, Marion. Et bravo pour une pluie de récompenses ô combien méritées. Bon vent...

vendredi 22 février 2008

A méditer...

"Un grain de sel qui fond dans l'eau ne disparaît pas puisqu'il rend l'eau salée" Ionesco - Le Roi se Meurt

lundi 18 février 2008

In the House of Dust

Nicolas Sarkozy dégringole dans les sondages, son premier ministre s'y porte bien. Bizarre ? Pas tant que ça. On pourrait croire que ce Président élu avec plus de 53% des voix en mai 2007 serait passé en 9 mois du têtard au crapaud dans l'esprit collectif, disgrâce motivée par une absence de promesses électorales tenues, un revirement à 180° de la politique prônée en campagne et autres joyeusetés post-élection du même acabit. Que nenni. Si Sarko dévisse tout seul comme un grand alors que son chef du gouvernement, lui, se maintient, c'est qu'il y a une raison et une seule : c'est une question de comportement. Comme à l'école : élève doué mais turbulent, dissipé, insupportable.

Notre président étale sa vie privée à la moindre occasion y compris dans les conférences de presse (?!), claque la bise à ses homologues à tout bout de champ, a la démarche d'un chimpanzée en goguette, invective en direct à la télé ses concitoyens, bref c'est un gros plouc. Il dit "le Président est un homme comme les autres". Eh ben non, Monsieur le Président. Justement pas. Et la réponse est dans la question. Le Président doit être exemplaire, irréprochable, un modèle de retenue, de dignité, de sagesse, d'intelligence, de mesure et de beaucoup d'autres choses dont Monsieur Sarkozy ne semble pas posséder ne serait-ce qu'une vague idée. OK il est énergique, dynamique, il veut faire bouger la France, la remettre sur les rails du TGV plutôt que la laisser sur une voie de garage. Tout ça OK. Mais la manière n'y est pas. Et ça compte, la manière.

Dieu sait que je ne supportais pas Mitterrand, mais pour ce qui est du comportement, de la mesure, de la réserve, de l'esprit, il en connaissait un rayon.

Alors reste Fillon et ses sondages globalement favorables pour nous rappeler que non, Nicolas Sarkozy n'est pas arrivé là complètement par hasard. Il est arrivé là parce qu'il avait un programme, des idées, une certaine vision de la France que 53% des français ont visiblement partagé. Et 53% ce n'est pas rien. Et cette vision de la France, ce n'est pas rien non plus.

Mais ça va être difficile… Parce que la France a besoin d'être rénovée ? Oh que oui.

Pour moi la France c'est une grande et belle maison, très vieille mais très solide, avec des fondations inébranlables, avec des gens bien qui vivent dedans mais qui depuis quelques décennies ont laissé la poussière s'accumuler un peu, puis beaucoup, jusqu'à recouvrir de gris toutes les dorures. Comme tout le monde bouge au ralenti dans la maison et que le chef de famille s'est endormi en l'Etat, forcément la poussière s'entasse. On a fermé les volets pour qu'elle ne se voie pas trop, mais elle provoque tout de même quelques allergies chroniques par-ci par-là, une grosse fatigue générale, un air un peu irrespirable pour les plus fragiles (les plus faibles ?), on se cogne un peu dans les meubles car l'environnement est vicié. Rien de grave.

Et un beau jour, une partie des habitants de la maison décide d'y inviter un homme nouveau, qui rouvre grands les volets, empoigne le tapis du salon à pleines mains et le secoue très fort pour commencer un grand nettoyage de printemps. Forcément, toute cette poussière soulevée d'un coup, tout le monde en tousse à s'en décrocher les poumons, ça pique les yeux, ça dérange, ça exaspère. Une bonne grosse toux, quelques larmes, et après ? Après, une fois que le grand ménage aura été fait et la maison dépoussiérée, alors peut-être que les allergies latentes et chroniques seront oubliées, peut-être que l'énergie et l'enthousiasme feront leur grand retour, peut-être qu'on y verra plus clair et plus loin, peut-être que le blason sera enfin redoré et que la grande et belle maison France rayonnera de nouveau à la place qui fut la sienne si longtemps.

mardi 5 février 2008

Nicolas, ni Carla

Asssssseeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeez !!!

lundi 4 février 2008

Critique du film "La guerre selon Charlie Wilson" (Charlie Wilson's War)

Genre: Boom-Boomerang (note: ** / ****)

Réal. Mike Nichols
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Philippe Seymour Hoffman, Amy Adams, etc.

C'est l'histoire d'un sénateur américain, gros fêtard devant l'Eternel, amateur de whisky et de jolies filles un rien vulgaires, qui va "produire" (traduire: financer) la guerre des afghans contre les russes aidé par une milliardaire texane excentrique et un agent de la CIA placardisé.

Je ne supporte pas Tom Hanks, mis à part dans "Big" ses performances d'acteur m'ont systématiquement exaspérée. Ici il est quasiment de tous les plans. Inutile de dire qu'il fallait de sacrés arguments pour contre-balancer ce point de départ négatif. Les arguments s'appellent Julia, Mike et Philippe. Même en blonde péroxydée, Julia Roberts reste magique, pétillante, elle a mûri (vieilli ?) et ça se voit mais elle n'en est que plus woman next door. J'aime Mike Nichols depuis "Working Girl" (je n'étais pas née à l'époque du "Lauréat"). Quant à Philippe Seymour Hoffman il n'a certes pas le glamour hollywoodien mais ses performances caméléon sont toujours remarquables. A 3 contre 1, me voilà dans la salle.

Le film ne manque pas d'humour. L'histoire se déroulant au milieu des années 80, le look très Dallas-Dynastie prête déjà à sourire, le style du sénateur aussi (il demande un whisky bien tassé à son hôte musulman...) mais le plus ironique de tout ça c'est l'Histoire, avec un grand H. L'histoire des Etats-Unis qui sont allés aider l'Afghanistan à se débarasser de l'ennemi de toujours, la Russie, à grands renforts d'armes sophistiquées, de formation militaire et de centaines de millions de dollars, tout ça pour se prendre deux 747 en pleine gueule 14 ans plus tard. Parce qu'ils n'ont rien compris. Une fois de plus ils n'ont fait que la moitiée du boulot : la guerre, trois p'tits tours et puis s'en vont, laissant le pays en friches sans moyens financiers pour reconstruire, éduquer, donner une promesse d'avenir.

Ils n'ont rien compris et une scène le résume formidablement à elle toute seule : au milieu du désert de rocailles, en plein coeur de l'Afghanistan en guerre, un village de réfugiés où les mères regardent leurs enfants mourir de faim, impuissantes, débarque Charlie Wilson, sénateur américain à la limite de la caricature, flanqué de la jeune poupée Barbie qui lui sert d'Assistante qui demande à un des enfants qui l'entourent : "Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?"... Question tellement classique dans nos pays industrialisés, développés, en paix mais subitement tellement décalée, intruse, martienne.

Critique du film "Into The Wild"

Genre: Walden (note: *** / ****)

Réal. Sean Penn
Avec Emile Hirsch, William Hurt, Marcia Gay Harden, Catherine Keener, Hal Holbrook, Kristen Stewart, etc.

Il est jeune, il est beau, il est brillant et vient d'une famille aisée. Il vient de terminer ses études et a tout pour bien démarrer sa carrière professionnelle. Son père propose même de lui offrir ze cadeau dont tous les jeunes rêvent : une voiture. Mais lui ne rêve que de grands espaces et de liberté, alors il laisse tout derrière lui et part direction l'Alaska. Sur la route il croise des paumés, des esseulés, des morceaux de vie.

Inspiré de la véritable histoire de Christopher Johnson McCaldwell, le film est construit comme un road movie qui se termine dans un bus à l'abandon. Au-delà de l'aspect purement visuel des paysages grandioses de l'Amérique de Jeremiah Johnson, le scénario offre l'occasion de certaines leçons de vie qu'on pourrait presque louper au détour ici et là de quelques lignes de dialogue nonchalant (Chris a brûlé les derniers dollars qui lui restaient parce que "l'argent rend prudent").

Tout ça est très beau, presque envoûtant, une symphonie pastorale portée par le charisme (et le talent) de l'acteur principal tout simplement impressionnant. Seconds rôles au diapason. On dit bravo.

lundi 28 janvier 2008

Bonne Année 2008 (pfiouh... just in time !)

Bon OK c'est vrai que j'ai été plutôt du genre grosse flemme et compagnie pour les critiques de films ces derniers temps. Pourtant je vais toujours autant au ciné, mais bon, entre les vacances à l'autre bout du monde, le boulot et le gros gros poil dans la main qui me sert de canne...

Alors je vais vous faire une chtite récap, genre en bref... Hmm ?

D'abord si vous n'y êtes pas déjà allés, courrez voir "La nuit nous appartient" de James Gray. Si vous aviez aimé "The Yards" du même, vous allez adorer "La nuit...". Pour la scène d'ouverture ultra hot avec la bomba Eva Mendes, certes, mais pas que. Des scène d'anthologie, il y a en une bonne demi-douzaine dans ce film : on s'asphyxie derrière un masque en papier avec le toujours parfait Joaquin Phoenix, on n'y voit goutte dans un course poursuite infernale sous la pluie, etc etc tout ça sur une B.O. du tonnerre. Seul (petit) bémol, la scène finale un rien trop américaine avec grande déclaration d'amour fraternel, la larme à l'oeil. Un peu facile mais bon, le reste étant d'une telle qualité, on te pardonne James.

Autre film attendu, "Atonement" (oui je sais c'est pas le titre français, mais je le trouve carrément nul ce titre français - et c'est mon blog...). Première partie fort réussie, tant par le jeu que par la mise en scène extrêmement sophistiquée, presque trop en fait. Superbe photographie, jeu d'ombres et de lumière impressionnant, montage remarquable et puis... Et puis ça traîne en longueur et ça s'embourbe dans les tranchées. Avis mitigé donc. Mais acteurs tous à la hauteur.

Sinon en vrac et sans m'éterniser, on peut absolument voir "No country for old men" (voir remarque du paragraphe précédent sur les titres français des films US...) parce qu'un film des frères Coen est toujours à voir mais surtout ici parce que le duo principal du film Bardem / Brolin est tout simplement excellent. Tommy Lee Jones est, comme toujours de mon point de vue pas foncièrement objectif (I'm a girl... ;p), très bien.

On peut aussi voir "Gone baby gone" même si je m'attendais à (beaucoup) mieux. Sans doute m'attendais-je à trop bien justement et j'avoue que j'ai été un tout petit peu déçue.

Par contre, on peut zapper "Lust, Caution" qui met un temps infini à planter le décor, les personnages et tout le tintouin, tout ça pour virer au film de cul à la 37e minute (environ). J'ai tenu jusqu'au bout parce que les robes sont ma-gni-fi-ques. C'est maigre...

Voili voilou. OK j'ai choisi la facilité en ce début d'année clairement paresseux mais promis, je me rattraperai dans les plus brefs délais.

Et pour finir, je paraphraserai la voix off d'une de mes nouvelles séries "soooo girly" préférées...

XOXO

Pivoine ;o)