Mille mercis Marion Cotillard !
Grâce à vous, nous avons pu montrer au monde que la France peut encore se faire remarquer sur la scène internationale pour autre chose que les écarts de langage et de comportement de son Président.
Alors mille mercis, Marion. Et bravo pour une pluie de récompenses ô combien méritées. Bon vent...
lundi 25 février 2008
vendredi 22 février 2008
A méditer...
"Un grain de sel qui fond dans l'eau ne disparaît pas puisqu'il rend l'eau salée" Ionesco - Le Roi se Meurt
lundi 18 février 2008
In the House of Dust
Nicolas Sarkozy dégringole dans les sondages, son premier ministre s'y porte bien. Bizarre ? Pas tant que ça. On pourrait croire que ce Président élu avec plus de 53% des voix en mai 2007 serait passé en 9 mois du têtard au crapaud dans l'esprit collectif, disgrâce motivée par une absence de promesses électorales tenues, un revirement à 180° de la politique prônée en campagne et autres joyeusetés post-élection du même acabit. Que nenni. Si Sarko dévisse tout seul comme un grand alors que son chef du gouvernement, lui, se maintient, c'est qu'il y a une raison et une seule : c'est une question de comportement. Comme à l'école : élève doué mais turbulent, dissipé, insupportable.
Notre président étale sa vie privée à la moindre occasion y compris dans les conférences de presse (?!), claque la bise à ses homologues à tout bout de champ, a la démarche d'un chimpanzée en goguette, invective en direct à la télé ses concitoyens, bref c'est un gros plouc. Il dit "le Président est un homme comme les autres". Eh ben non, Monsieur le Président. Justement pas. Et la réponse est dans la question. Le Président doit être exemplaire, irréprochable, un modèle de retenue, de dignité, de sagesse, d'intelligence, de mesure et de beaucoup d'autres choses dont Monsieur Sarkozy ne semble pas posséder ne serait-ce qu'une vague idée. OK il est énergique, dynamique, il veut faire bouger la France, la remettre sur les rails du TGV plutôt que la laisser sur une voie de garage. Tout ça OK. Mais la manière n'y est pas. Et ça compte, la manière.
Dieu sait que je ne supportais pas Mitterrand, mais pour ce qui est du comportement, de la mesure, de la réserve, de l'esprit, il en connaissait un rayon.
Alors reste Fillon et ses sondages globalement favorables pour nous rappeler que non, Nicolas Sarkozy n'est pas arrivé là complètement par hasard. Il est arrivé là parce qu'il avait un programme, des idées, une certaine vision de la France que 53% des français ont visiblement partagé. Et 53% ce n'est pas rien. Et cette vision de la France, ce n'est pas rien non plus.
Mais ça va être difficile… Parce que la France a besoin d'être rénovée ? Oh que oui.
Pour moi la France c'est une grande et belle maison, très vieille mais très solide, avec des fondations inébranlables, avec des gens bien qui vivent dedans mais qui depuis quelques décennies ont laissé la poussière s'accumuler un peu, puis beaucoup, jusqu'à recouvrir de gris toutes les dorures. Comme tout le monde bouge au ralenti dans la maison et que le chef de famille s'est endormi en l'Etat, forcément la poussière s'entasse. On a fermé les volets pour qu'elle ne se voie pas trop, mais elle provoque tout de même quelques allergies chroniques par-ci par-là, une grosse fatigue générale, un air un peu irrespirable pour les plus fragiles (les plus faibles ?), on se cogne un peu dans les meubles car l'environnement est vicié. Rien de grave.
Et un beau jour, une partie des habitants de la maison décide d'y inviter un homme nouveau, qui rouvre grands les volets, empoigne le tapis du salon à pleines mains et le secoue très fort pour commencer un grand nettoyage de printemps. Forcément, toute cette poussière soulevée d'un coup, tout le monde en tousse à s'en décrocher les poumons, ça pique les yeux, ça dérange, ça exaspère. Une bonne grosse toux, quelques larmes, et après ? Après, une fois que le grand ménage aura été fait et la maison dépoussiérée, alors peut-être que les allergies latentes et chroniques seront oubliées, peut-être que l'énergie et l'enthousiasme feront leur grand retour, peut-être qu'on y verra plus clair et plus loin, peut-être que le blason sera enfin redoré et que la grande et belle maison France rayonnera de nouveau à la place qui fut la sienne si longtemps.
Notre président étale sa vie privée à la moindre occasion y compris dans les conférences de presse (?!), claque la bise à ses homologues à tout bout de champ, a la démarche d'un chimpanzée en goguette, invective en direct à la télé ses concitoyens, bref c'est un gros plouc. Il dit "le Président est un homme comme les autres". Eh ben non, Monsieur le Président. Justement pas. Et la réponse est dans la question. Le Président doit être exemplaire, irréprochable, un modèle de retenue, de dignité, de sagesse, d'intelligence, de mesure et de beaucoup d'autres choses dont Monsieur Sarkozy ne semble pas posséder ne serait-ce qu'une vague idée. OK il est énergique, dynamique, il veut faire bouger la France, la remettre sur les rails du TGV plutôt que la laisser sur une voie de garage. Tout ça OK. Mais la manière n'y est pas. Et ça compte, la manière.
Dieu sait que je ne supportais pas Mitterrand, mais pour ce qui est du comportement, de la mesure, de la réserve, de l'esprit, il en connaissait un rayon.
Alors reste Fillon et ses sondages globalement favorables pour nous rappeler que non, Nicolas Sarkozy n'est pas arrivé là complètement par hasard. Il est arrivé là parce qu'il avait un programme, des idées, une certaine vision de la France que 53% des français ont visiblement partagé. Et 53% ce n'est pas rien. Et cette vision de la France, ce n'est pas rien non plus.
Mais ça va être difficile… Parce que la France a besoin d'être rénovée ? Oh que oui.
Pour moi la France c'est une grande et belle maison, très vieille mais très solide, avec des fondations inébranlables, avec des gens bien qui vivent dedans mais qui depuis quelques décennies ont laissé la poussière s'accumuler un peu, puis beaucoup, jusqu'à recouvrir de gris toutes les dorures. Comme tout le monde bouge au ralenti dans la maison et que le chef de famille s'est endormi en l'Etat, forcément la poussière s'entasse. On a fermé les volets pour qu'elle ne se voie pas trop, mais elle provoque tout de même quelques allergies chroniques par-ci par-là, une grosse fatigue générale, un air un peu irrespirable pour les plus fragiles (les plus faibles ?), on se cogne un peu dans les meubles car l'environnement est vicié. Rien de grave.
Et un beau jour, une partie des habitants de la maison décide d'y inviter un homme nouveau, qui rouvre grands les volets, empoigne le tapis du salon à pleines mains et le secoue très fort pour commencer un grand nettoyage de printemps. Forcément, toute cette poussière soulevée d'un coup, tout le monde en tousse à s'en décrocher les poumons, ça pique les yeux, ça dérange, ça exaspère. Une bonne grosse toux, quelques larmes, et après ? Après, une fois que le grand ménage aura été fait et la maison dépoussiérée, alors peut-être que les allergies latentes et chroniques seront oubliées, peut-être que l'énergie et l'enthousiasme feront leur grand retour, peut-être qu'on y verra plus clair et plus loin, peut-être que le blason sera enfin redoré et que la grande et belle maison France rayonnera de nouveau à la place qui fut la sienne si longtemps.
mardi 5 février 2008
lundi 4 février 2008
Critique du film "La guerre selon Charlie Wilson" (Charlie Wilson's War)
Genre: Boom-Boomerang (note: ** / ****)
Réal. Mike Nichols
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Philippe Seymour Hoffman, Amy Adams, etc.
C'est l'histoire d'un sénateur américain, gros fêtard devant l'Eternel, amateur de whisky et de jolies filles un rien vulgaires, qui va "produire" (traduire: financer) la guerre des afghans contre les russes aidé par une milliardaire texane excentrique et un agent de la CIA placardisé.
Je ne supporte pas Tom Hanks, mis à part dans "Big" ses performances d'acteur m'ont systématiquement exaspérée. Ici il est quasiment de tous les plans. Inutile de dire qu'il fallait de sacrés arguments pour contre-balancer ce point de départ négatif. Les arguments s'appellent Julia, Mike et Philippe. Même en blonde péroxydée, Julia Roberts reste magique, pétillante, elle a mûri (vieilli ?) et ça se voit mais elle n'en est que plus woman next door. J'aime Mike Nichols depuis "Working Girl" (je n'étais pas née à l'époque du "Lauréat"). Quant à Philippe Seymour Hoffman il n'a certes pas le glamour hollywoodien mais ses performances caméléon sont toujours remarquables. A 3 contre 1, me voilà dans la salle.
Le film ne manque pas d'humour. L'histoire se déroulant au milieu des années 80, le look très Dallas-Dynastie prête déjà à sourire, le style du sénateur aussi (il demande un whisky bien tassé à son hôte musulman...) mais le plus ironique de tout ça c'est l'Histoire, avec un grand H. L'histoire des Etats-Unis qui sont allés aider l'Afghanistan à se débarasser de l'ennemi de toujours, la Russie, à grands renforts d'armes sophistiquées, de formation militaire et de centaines de millions de dollars, tout ça pour se prendre deux 747 en pleine gueule 14 ans plus tard. Parce qu'ils n'ont rien compris. Une fois de plus ils n'ont fait que la moitiée du boulot : la guerre, trois p'tits tours et puis s'en vont, laissant le pays en friches sans moyens financiers pour reconstruire, éduquer, donner une promesse d'avenir.
Ils n'ont rien compris et une scène le résume formidablement à elle toute seule : au milieu du désert de rocailles, en plein coeur de l'Afghanistan en guerre, un village de réfugiés où les mères regardent leurs enfants mourir de faim, impuissantes, débarque Charlie Wilson, sénateur américain à la limite de la caricature, flanqué de la jeune poupée Barbie qui lui sert d'Assistante qui demande à un des enfants qui l'entourent : "Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?"... Question tellement classique dans nos pays industrialisés, développés, en paix mais subitement tellement décalée, intruse, martienne.
Réal. Mike Nichols
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Philippe Seymour Hoffman, Amy Adams, etc.
C'est l'histoire d'un sénateur américain, gros fêtard devant l'Eternel, amateur de whisky et de jolies filles un rien vulgaires, qui va "produire" (traduire: financer) la guerre des afghans contre les russes aidé par une milliardaire texane excentrique et un agent de la CIA placardisé.
Je ne supporte pas Tom Hanks, mis à part dans "Big" ses performances d'acteur m'ont systématiquement exaspérée. Ici il est quasiment de tous les plans. Inutile de dire qu'il fallait de sacrés arguments pour contre-balancer ce point de départ négatif. Les arguments s'appellent Julia, Mike et Philippe. Même en blonde péroxydée, Julia Roberts reste magique, pétillante, elle a mûri (vieilli ?) et ça se voit mais elle n'en est que plus woman next door. J'aime Mike Nichols depuis "Working Girl" (je n'étais pas née à l'époque du "Lauréat"). Quant à Philippe Seymour Hoffman il n'a certes pas le glamour hollywoodien mais ses performances caméléon sont toujours remarquables. A 3 contre 1, me voilà dans la salle.
Le film ne manque pas d'humour. L'histoire se déroulant au milieu des années 80, le look très Dallas-Dynastie prête déjà à sourire, le style du sénateur aussi (il demande un whisky bien tassé à son hôte musulman...) mais le plus ironique de tout ça c'est l'Histoire, avec un grand H. L'histoire des Etats-Unis qui sont allés aider l'Afghanistan à se débarasser de l'ennemi de toujours, la Russie, à grands renforts d'armes sophistiquées, de formation militaire et de centaines de millions de dollars, tout ça pour se prendre deux 747 en pleine gueule 14 ans plus tard. Parce qu'ils n'ont rien compris. Une fois de plus ils n'ont fait que la moitiée du boulot : la guerre, trois p'tits tours et puis s'en vont, laissant le pays en friches sans moyens financiers pour reconstruire, éduquer, donner une promesse d'avenir.
Ils n'ont rien compris et une scène le résume formidablement à elle toute seule : au milieu du désert de rocailles, en plein coeur de l'Afghanistan en guerre, un village de réfugiés où les mères regardent leurs enfants mourir de faim, impuissantes, débarque Charlie Wilson, sénateur américain à la limite de la caricature, flanqué de la jeune poupée Barbie qui lui sert d'Assistante qui demande à un des enfants qui l'entourent : "Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?"... Question tellement classique dans nos pays industrialisés, développés, en paix mais subitement tellement décalée, intruse, martienne.
Critique du film "Into The Wild"
Genre: Walden (note: *** / ****)
Réal. Sean Penn
Avec Emile Hirsch, William Hurt, Marcia Gay Harden, Catherine Keener, Hal Holbrook, Kristen Stewart, etc.
Il est jeune, il est beau, il est brillant et vient d'une famille aisée. Il vient de terminer ses études et a tout pour bien démarrer sa carrière professionnelle. Son père propose même de lui offrir ze cadeau dont tous les jeunes rêvent : une voiture. Mais lui ne rêve que de grands espaces et de liberté, alors il laisse tout derrière lui et part direction l'Alaska. Sur la route il croise des paumés, des esseulés, des morceaux de vie.
Inspiré de la véritable histoire de Christopher Johnson McCaldwell, le film est construit comme un road movie qui se termine dans un bus à l'abandon. Au-delà de l'aspect purement visuel des paysages grandioses de l'Amérique de Jeremiah Johnson, le scénario offre l'occasion de certaines leçons de vie qu'on pourrait presque louper au détour ici et là de quelques lignes de dialogue nonchalant (Chris a brûlé les derniers dollars qui lui restaient parce que "l'argent rend prudent").
Tout ça est très beau, presque envoûtant, une symphonie pastorale portée par le charisme (et le talent) de l'acteur principal tout simplement impressionnant. Seconds rôles au diapason. On dit bravo.
Réal. Sean Penn
Avec Emile Hirsch, William Hurt, Marcia Gay Harden, Catherine Keener, Hal Holbrook, Kristen Stewart, etc.
Il est jeune, il est beau, il est brillant et vient d'une famille aisée. Il vient de terminer ses études et a tout pour bien démarrer sa carrière professionnelle. Son père propose même de lui offrir ze cadeau dont tous les jeunes rêvent : une voiture. Mais lui ne rêve que de grands espaces et de liberté, alors il laisse tout derrière lui et part direction l'Alaska. Sur la route il croise des paumés, des esseulés, des morceaux de vie.
Inspiré de la véritable histoire de Christopher Johnson McCaldwell, le film est construit comme un road movie qui se termine dans un bus à l'abandon. Au-delà de l'aspect purement visuel des paysages grandioses de l'Amérique de Jeremiah Johnson, le scénario offre l'occasion de certaines leçons de vie qu'on pourrait presque louper au détour ici et là de quelques lignes de dialogue nonchalant (Chris a brûlé les derniers dollars qui lui restaient parce que "l'argent rend prudent").
Tout ça est très beau, presque envoûtant, une symphonie pastorale portée par le charisme (et le talent) de l'acteur principal tout simplement impressionnant. Seconds rôles au diapason. On dit bravo.
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