Genre: de battre son coeur s'est arrêté (note: **/****)
Réal: Cédric Kahn
Avec Yvant Attal, Valéria Bruni-Tedeschi, Philippe Katerine, Arly Jover, etc.
Dans le genre amour fou retrouvé 15 ans plus tard François Truffaut avait donné le la avec "la femme d'à côté". Le film de Cédric Kahn aurait presque pu s'appeler "l'homme d'à côté". Sauf que Mathieu (impeccable Yvan Attal) ne vient pas d'emménager dans la maison voisine de celle de Maya, non. Il est simplement revenu dans la ville de son enfance pour être aux côtés de sa mère mourante et là, dans la rue, sortie de nulle part, il revoit Maya, son amour de jeunesse et dans cet instant fugitif (ils ne se parlent pas, se regardent seulement) de battre son coeur s'est arrêté.
Peut-on recoller les morceaux d'un amour brisé 15 ans plus tôt ? Peut-on vraiment croire à une seconde chance ? Mathieu veut y croire et va tout faire pour reconquérir Maya, jusqu'à risquer tout ce qui fait sa vie : sa femme (superbe, intelligente, qui l'aime, le comprend), son cabinet d'architecte, sa fierté, sa raison. Contrairement au "Partir" de Catherine Corsini, ici on croit à tout. On n'a rien vu de l'histoire d'amour de jeunesse de Maya et Mathieu mais dès le premier frôlement fébrile on sent la passion, la tension, les battements de coeur qui s'accélèrent, le vertige. On lit leur histoire passée dans leurs gestes, leurs baisers, leurs regards. Quand Maya change brutalement d'avis en quelques minutes et remet tout en question : on y croit. Quand Mathieu court après elle parce qu'il ne supporte pas l'idée de se passer d'elle, pas plus qu'il ne pourrait vivre sans oxygène : on y croit.
L'amour de Mathieu pour Maya est fou, vampirisant, irréel, déraisonné. Alors que l'amour que lui porte sa femme (Arly Jover, très très bien) est concret, batisseur, solide, à l'image de cette présentation qu'elle fait à un ponte du Conseil Général d'une maquette de son mari. Elle y met son coeur et sa tête, elle construit son amour tandis qu'en parallèle Mathieu est en train de détruire leur vie.
Il faut entrer avec lui dans cette folie, le laisser nous emporter, faute de quoi on risque de rester complètement hors du film et de passer à côté. Ce serait dommage car c'est un beau film. Et Cédric Kahn a l'intelligence de nous laisser écrire la suite nous même en terminant son film sur une scène "ouverte".
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samedi 12 septembre 2009
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