Attachez votre ceinture et prenez une grande respiration parce que vous allez passer les vingt premières minutes du premier épisode de cette super série de la BBC en apnée, collé à votre fauteuil, à 120 pulsations minutes. Le suspens commence là, dès la première scène, il va vous avaler tout crus pour vous recracher six épisodes plus tard, un peu sonnés mais enthousiastes.
Six épisodes d'un peu moins d'une heure pour retranscrire pour le petit écran (qui a ici tout du grand) l'histoire de David Budd, garde du corps de la Ministre britannique de l'Intérieur, en pleine période de menace terroriste. Casting impeccable, réalisation sans fioriture, je n'avais pas pris une aussi grosse claque télévisuelle depuis "The Night Manager", aussi produite par la BBC. Tiens, tiens...
Vous avez une heure devant vous et envisagez de visionner le premier épisode "pour voir" ? Prévoyez-en plutôt six car une fois lancés, vous ne pourrez plus vous arrêter.
PS: non non, ce bodyguard n'a rien à voir avec Whitney ou Kevin, rien du tout.
Bodyguard - Série UK en 6 épisodes (note : ***/****)
Créée par Jed Mercurio
Réalisée par Thomas Vincent (épisodes 1 à 3) et John Strickland (épisodes 4 à 6)
Avec Richard Madden, Keeley Hawes, Gina McKee, Nina Toussaint-White, Ash Tandon, Sophie Rundle, Paul Ready, Stephanie Hyam, etc.
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mercredi 21 novembre 2018
jeudi 15 novembre 2018
Critique du livre "L'autre qu'on adorait" de Catherine Cusset
Genre : lettre à l'absent (note: ***/****)
Thomas s'est suicidé. On l'apprend dans les deux premières pages. Il avait 39 ans. 39 ans c'est tôt, beaucoup trop tôt. Un suicide c'est violent, très violent, culpabilisant pour ceux qui restent, les proches, les amis, qui se demandent forcément s'ils auraient pu faire quelque chose pour éviter ça, ce qu'ils ont loupé, les signes ignorés, pas captés, la vie qui leur faisait tourner la tête du mauvais côté. Alors Catherine Cusset a écrit une longue lettre à son ami adoré, ancien amant quitté, héros suicidé. Un livre entier à la deuxième personne du singulier pour le faire vivre encore un peu.
Pourtant Thomas aurait pu réussir, avoir une belle vie, terminer de grandes études, continuer de séduire des femmes, profiter de ses amis, voyager, enseigner. Entre la France où il est né et les Etats-Unis où il part s'installer, un boulevard s'ouvre devant lui. Mais à chaque fois, près du but, quelque chose lâche. A chaque fois, il essaie et échoue. Oh the difference between nearly right and exactly right... Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit "dis donc il a vraiment la scoumoune ce garçon ! Le sort s'acharne". Il se donne du mal, il bosse dur on se dit cette fois c'est bon, il va y arriver mais non, de nouveau c'est loupé, au dernier moment il dévie, il manque. C'est rageant, on s'énerve après lui, c'est pas possible quand même, il le fait exprès ou quoi ? Jusqu'au jour, jusqu'à la page où on comprend mieux.
Le livre de Catherine Cusset est un long voyage en amnésie, empreint d'une énorme nostalgie. Pour autant il n'est pas triste. J'ai aimé son style, alors que j'avais lu il y a une dizaine d'années un autre livre de cet autrice "Le problème avec Jane" qui m'était tombé des mains. Ici, elle cite copieusement Proust pour accompagner Thomas à la recherche du temps perdu jamais retrouvé, ponctue son récit de paroles de chansons (dont le titre) toujours justes et bien choisies.
En tournant la dernière page, bien sûr, on se demande si elle aurait pu sauver Thomas ? Non. Sans doute que non. Rien ne s'oppose à la nuit.
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Thomas s'est suicidé. On l'apprend dans les deux premières pages. Il avait 39 ans. 39 ans c'est tôt, beaucoup trop tôt. Un suicide c'est violent, très violent, culpabilisant pour ceux qui restent, les proches, les amis, qui se demandent forcément s'ils auraient pu faire quelque chose pour éviter ça, ce qu'ils ont loupé, les signes ignorés, pas captés, la vie qui leur faisait tourner la tête du mauvais côté. Alors Catherine Cusset a écrit une longue lettre à son ami adoré, ancien amant quitté, héros suicidé. Un livre entier à la deuxième personne du singulier pour le faire vivre encore un peu.
Pourtant Thomas aurait pu réussir, avoir une belle vie, terminer de grandes études, continuer de séduire des femmes, profiter de ses amis, voyager, enseigner. Entre la France où il est né et les Etats-Unis où il part s'installer, un boulevard s'ouvre devant lui. Mais à chaque fois, près du but, quelque chose lâche. A chaque fois, il essaie et échoue. Oh the difference between nearly right and exactly right... Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit "dis donc il a vraiment la scoumoune ce garçon ! Le sort s'acharne". Il se donne du mal, il bosse dur on se dit cette fois c'est bon, il va y arriver mais non, de nouveau c'est loupé, au dernier moment il dévie, il manque. C'est rageant, on s'énerve après lui, c'est pas possible quand même, il le fait exprès ou quoi ? Jusqu'au jour, jusqu'à la page où on comprend mieux.
Le livre de Catherine Cusset est un long voyage en amnésie, empreint d'une énorme nostalgie. Pour autant il n'est pas triste. J'ai aimé son style, alors que j'avais lu il y a une dizaine d'années un autre livre de cet autrice "Le problème avec Jane" qui m'était tombé des mains. Ici, elle cite copieusement Proust pour accompagner Thomas à la recherche du temps perdu jamais retrouvé, ponctue son récit de paroles de chansons (dont le titre) toujours justes et bien choisies.
En tournant la dernière page, bien sûr, on se demande si elle aurait pu sauver Thomas ? Non. Sans doute que non. Rien ne s'oppose à la nuit.
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
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