Genre: amour fraternel (note: *** / ****)
Réal. Philippe Claudel
Avec: Kristin Scott Thomas, Elsa Zylberstein, Serge Hazanavicius, Laurent Grévil, Frédéric Pierrot, etc.
La bande-annonce qui passait dans les cinémas, et qui n'en était pas vraiment une puisqu'elle ne montrait que des avis de spectateurs à chaud, ne donnait franchement pas envie. La pire chose qu'on puisse faire est de dire aux gens "vous allez être émus aux larmes, vous allez être touchés au coeur". Je n'ai pas envie qu'on me dise ce que je vais ou dois ressentir à la projection d'un film. Je veux me faire ma propre idée, ma propre émotion. Résultat je n'y étais pas allée. Et puis parfois, les films viennent d'eux-mêmes jusqu'à nous. Comme ça, sans qu'on l'ait vraiment cherché, comme si le moment était venu, comme si on était prêt(e) à le recevoir d'une certaine façon. Ce fut le cas ici.
La programmation émotionnelle annoncée par la pseudo BA étant retombée depuis longtemps, j'ai pu vivre le film sans y penser. Et ç'aurait été dommage de le manquer. Tout en retenue, en délicatesse, en pénombre, l'histoire se déroule et se dévoile. Juliette a passé 15 ans en prison, pour meurtre. Qui a-t-elle tué et pourquoi ? On le saura, oui, mais petit à petit. D'abord on découvre Juliette, on découvre Léa sa soeur et on suit leur apprentissage de leur fraternité. La première a été emprisonnée quand la seconde n'était encore qu'une adolescente. Elles ne se connaissent pas mais Léa part du postulat qu'elles ne peuvent que s'aimer. Question de temps, question de sang.
Le duo d'actrices est formidable. Les deux sont formidables. Kristin Scott Thomas toute en nuances grises, Elsa Zylberstein en arc en ciel. Les acteurs qui composent le reste de la famille et les amis sont tous parfaits (mention spéciale à Laurent Grévil).
Une histoire de province, de gens de l'est : simples, sobres, graves parfois. Avec des sentiments vrais, aucun bling-bling, aucun glamour. Rien. Juste des sentiments, une vie de rien.
Je n'ai pas versé une seule larme mais ce film m'a fait du bien. Son histoire est tragique mais il donne envie de vivre une vie de sens. Il pose sans le vouloir la question des valeurs, de ce qui compte vraiment. C'est ça, parfois, qui fait du bien.
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