vendredi 22 juin 2012

Suit yourself...

Il n'est pas super beau mais il a un charme fou (et un sourire de playboy). Il n'est pas particulièrement aimable de prime abord (pas au niveau d'un Gregory House mais pas loin dans son genre) mais gagne à être connu. Il est ermenegildozegnaté des pieds à la tête et ça lui va bien. Il est arrogant, prétentieux, brillant, sans état d'âme, les mains dans les poches mais l'épine dorsale droite comme un i, pas question de courber l'échine, ni au propre ni au figuré. Il est amateur de belles choses, de belle musique (en 33 tours s'il vous plaît), de jolies filles et cite du Star Trek, du Parrain ou du Top Gun sans distinction. Il s'appelle Harvey Specter et il est tout simplement génial.

Mais à part ça, qui est Harvey Specter ? C'est un avocat, un "closer" comme on dit (quelqu'un qui clot une affaire en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "objection, votre Honneur") mais il ne vit pas dans la vraie vie, il vit dans un New York de carte postale, celui de Gossip Girl et de Working Girl, un New York de série télé. Ça s'appelle "Suits" et dans le pilote de la série, Harvey Specter est promu Senior Partner de son cabinet d'avocats malgré une belle boulette qui lui coûte presque sa place mais qu'il assume avec élégance. En tant que Senior Partner, il a le droit de recruter un petit jeune pour le former et l'épauler. Ce sera Mike Ross, un petit génie qui mémorise tout ce qu'il a lu une fois et dont le passe-temps est de passer l'examen du barreau pour des étudiants en droit moyens pas sûrs de le réussir. Le déroulé du recrutement de Mike Ross vaut le détour à lui tout seul. Forcément avec un pilote pareil, on est accro tout de suite et on en veut davantage malgré une première histoire juridique un peu faiblarde.

Au fil des épisodes, la relation Specter / Ross se développe et mûrit tandis que les histoires juridiques prennent plus de substance. La série fait également la part belle aux seconds rôles : Gina Torres que l'on avait connue en méchante face à Sydney Bristow dans "Alias" s'est racheté une conduite (et une garde-robe accessoirisée de semelles rouges). Elle est la Managing Partner (la big boss quoi) du cabinet d'avocats qui porte son nom. Un peu la Diane Lockhart version 3.0 à New York. Immense, regard d'acier, jamais un mot plus haut que l'autre, une main de fer dans un gant de velours. Rick Hoffman, rencontré pour la première fois en ce qui me concerne dans "the $treet" joue le rival d'Harvey Specter et son opposé point par point : toujours un peu mal fagoté, bedonnant, calvitie précoce, sourire de prédateur, dents qui rayent le parquet, un peu plouc d'apparence mais amateur de théâtre classique, fourbe tel un Jaffar. Il joue le rôle du faire-valoir d'Harvey Specter mais parfois c'est un peu trop : s'il était si mauvais comparé à Specter, il aurait été viré depuis longtemps dans ce monde de requins sans pitié où la première erreur est toujours celle de trop.

Côté jupes, on trouve des personnages féminins de qualité : Donna, l'assistante de Specter. Leur relation professionnelle est géniale. Ils jouent d'égal à égal, chacun sur son terrain mais chacun au top de son métier. Une scène du pilote où il arrive au bureau et n'a pas besoin de finir ses phrases qu'elle lui donne déjà tout ce dont il a besoin représente parfaitement ce qu'est leur collaboration (et ce qu'une collaboration patron / assistante devrait être…). Rachel Zane, Paralegal Associate, trop stressée par l'examen du barreau pour passer de l'autre côté et devenir elle-même avocat, elle se "contente" d'être indispensable aux ténors pour qui elle travaille et qui n'auraient que leur voix mais rien à dire sans elle. D'entrée on sent que la relation Ross / Zane va demander à être approfondie.

Bref, la première saison de "Suits" ne va qu'en s'améliorant. La réalisation est dynamique et efficace, les dialogues sont superbement écrits, les personnages intéressants. On en redemande.

"Suits" - Série US - 2011 (note: ***/****)


Créée par Aaron Korsh
Avec: Gabriel Macht, Patrick J. Adams, Rick Hoffman, Meghan Markle, Sarah Rafferty et Gina Torres
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