mercredi 10 mai 2017

Et maintenant, Monsieur Macron ?

Cher Monsieur le Président,

Je vous le dis tout net : j'ai voté pour vous. Pour autant, je n'ai pas célébré votre victoire.

J'ai suivi votre campagne, je me suis enthousiasmée pour vous, j'ai même fait un peu de prosélytisme Facebookien pour vous, bref mis à part prendre ma carte au parti, on peut dire que je me suis investie dans cette campagne, votre campagne, comme jamais. Pour autant, dimanche 7 mai à 20 heures, lorsque votre image est apparue sur l'écran de ma télévision à côté du chiffre 65, je n'ai pas sauté de joie. Parce qu'à côté de la vôtre, se tenait une autre image, beaucoup moins agréable celle-là, d'une femme blonde au sourire crispé (et crispant) agrémentée du chiffre 35. Depuis, votre chiffre a un peu monté, le sien un peu baissé, mais reste que plus de 10 millions de français ont voté pour ce qu'elle représente - ou contre vous.

Je n'ai pas sauté de joie, non, je suis simplement allée sur ma page Facebook et j'ai écrit un mot, un seul : ENSEMBLE.

Je n'ai pas sauté de joie pour mon nouveau président, que j'ai contribué à faire élire. Pourtant j'ai trouvé vos deux discours très bien, j'ai trouvé aussi très bien votre entrée sur la place du Louvre (très Mitterrandienne même si je n'étais pas fan de Mitterrand), très solennelle, très grave, très étoffe de la fonction. Le président "normal" est mort (enfin !), vive le président extra-ordinaire, au sens propre. Il était temps. Ces histoires de président normal m'ont toujours profondément agacée. A force de rabaisser l'homme et la fonction, pas étonnant que tous ces politicards de gauche comme de droite finissent par être en-dessous de tout. Mon président je le veux au-dessus de la mêlée, au-dessus de tout, sauf des lois. Je le veux grand, je le veux intelligent, je le veux inspirant, je le veux travailleur, positif, engagé, persévérant, visionnaire, cultivé. Je le veux respectueux mais je le veux aussi commandant le respect par ses actes et par ses mots. Tout cela, vous semblez l'être. Nous verrons ce que vous ferez.

Je crois en vous, Monsieur le Président Macron. Je crois en votre pugnacité, en votre tenacité, en votre courage, en votre détermination. Parce qu'à un jeune homme de 15 ans qui tombe amoureux de sa professeure au lycée - de près de 25 ans son aînée - et qui, envers et contre tout, envers et contre tous, réussit à la séduire et à construire avec elle un couple solide qui dure encore 25 ans plus tard et fait d'elle la première dame de France et de lui-même le plus jeune président de la Ve république, il est clair que ces qualités ne manquent pas. Quel destin !

Oui, je crois en vous Monsieur le Président Macron et tout ce que je vous souhaite maintenant c'est de continuer à positiver, de retrousser vos manches pour relever tous nos défis et de réussir. Vous avez cinq ans. Cinq ans pour remettre la France en marche : dans les usines et les entreprises, dans les hôpitaux et les administrations, à l'assemblée nationale, dans les villes et les campagnes, comme sur les bancs de l'école. Cinq ans pour redorer le blason de notre vie politique abîmée par des décennies d'abus et recel en tous genres par des hommes et des femmes qui se croient au-dessus des lois et s'en mettent plein les poches en même temps qu'ils demandent à ceux qu'ils sont censés servir de se serrer toujours un peu plus la ceinture. Cinq ans pour donner le meilleur de vous-même, le meilleur de la France, ce si beau pays, et faire comprendre aux français qu'en travaillant dur, qu'en donnant le meilleur d'eux-mêmes, ils peuvent réussir. Cinq ans pour remettre l'éducation et l'apprentissage au coeur et à la base de tout car apprendre ce n'est pas simplement aquérir un savoir, c'est développer son cerveau, ouvrir son esprit, être curieux, comprendre, savoir prendre des risques, devenir la meilleure version de ce que l'on est. Cinq ans pour rayer le Front National de la carte et convaincre ses militants/adhérents/partisans de revenir du bon côté de la force.

Inspiré par Mark Twain, vous l'avez dit vous-même : "Ils nous avaient dit que c'était impossible... mais ils ne connaissaient pas la France !". Rien n'est impossible et vous nous l'avez démontré. Mais ce n'était que le début, la partie la plus facile du chemin. Le plus dur reste à faire. Vous pouvez le faire. Vous devez le faire. J'ai l'audace de croire en vous, l'audace de l'espoir.

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"
Mark Twain

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