samedi 18 novembre 2017

Critique du livre "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates"

Genre: Dear Juliet (note: **/****)

Titre original : The Guernsey literary  and potato peel pie society
écrit par Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
(publié aux USA en 2008)



Nous sommes juste après la seconde guerre mondiale et Juliet Ashton, jeune chroniqueuse londonienne d'un quotidien britannique, découvre l'existence d'un petit groupe d'irréductibles résistants anglais, amateurs de littérature, sur l'île de Guernesey. Elle commence avec chacun d'eux une relation épistolaire qui finira par la conduire sur place et changera sa vie pour toujours.

Lorsque j'ai commandé ce livre (pas sur Amazon, je précise, car je boycotte Amazon), chaudement recommandé lors de notre première réunion par la fondatrice du cercle littéraire donc je fais partie depuis peu, je ne savais pas que c'était une oeuvre épistolaire. Légère déception à la réception de l'ouvrage car j'avoue que je ne suis pas fan du genre. Et d'ailleurs, je dois admettre que le démarrage de ma lecture fut quelque peu... laborieux. Beaucoup d'échanges de lettres un peu plats entre Juliet et les insulaires, entre Juliet et son éditeur, entre Juliet et la soeur de son éditeur - qui est aussi sa meilleure amie, les vagues prémices d'une histoire d'amour improbable entre Juliet et un riche jeune homme un tantinet arrogant qui pense encore (nous sommes en 1946) que les femmes doivent se contenter d'être jolies et se taire. Bref, je me disais ça ne va pas le faire.

Et puis à peu près au milieu du livre, Juliet a la bonne idée de se rendre sur l'île pour aller à la rencontre de ces gens pour lesquels elle s'est prise d'affection et là, tout commence. Une autre héroïne passe au premier plan, Elizabeth McKenna, une jeune résistante qui a eu la mauvaise idée de tomber amoureuse d'un soldat allemand. Elizabeth prend vie dans les témoignages de ses amis et voisins de Guernesey, Juliet s'investit de plus en plus dans cette histoire et... moi aussi.

Le livre, bien qu'ayant été écrit en 2008, sent bon la naphtaline. Le style est à l'ancienne, élégant et tout en retenue, les personnages sont croqués avec beaucoup de tendresse et surtout, bien qu'elle raconte une période de l'histoire particulièrement lugubre, Mary Ann Shaffer le fait avec énormément d'humour, un humour très fin et souvent inattendu. Le livre est signé à quatre mains car Mary Ann est tombée malade sur la fin de son écriture et c'est sa nièce, Annie Barrows, qui a pris la relève pour achever de raconter cette très jolie histoire.

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