dimanche 30 novembre 2008

Critique du film "Rock'n'Rolla"

Genre: Strong and stronger (note: *** / ****)

Réal. Guy Ritchie
Avec Gerard Butler, Tom Wilkinson, Mark Strong, Thandie Newton, Toby Kebbell, Ludacris, etc.

Après "Revolver", qui ne ressemblait à rien il faut bien le dire, on pouvait légitimement craindre le pire. Alors pourquoi y aller ? Pour une seule raison : Mark Strong. Impressionnant dans "Body of Lies", on en voulait encore. Et puis aussi un peu pour laisser une autre chance à Gerard Butler après cette nullité qu'était "PS: I love you".

Contre toute attente, grosse surprise : "Rocknrolla" est un super film, bourré d'humour, lancé sur une B.O. d'enfer. Avec un casting pareil, on n'aurait pas pardonné à Guy Ritchie de faire une médiocrité. Ce n'est pas le cas.

L'histoire est bien évidemment complexe et à multiples tiroirs comme pour tous ses films précédents mais ici au moins on comprend et on arrive à suivre (contrairement à "Revolver" sans doute écrit sous acide ou sous l'emprise d'une autre substance ayant clairement altéré ses fonctions cérébrales). La mise en images est superbe, particulièrement toutes les scènes dans le musée d'art contemporain avec Thandie Newton - une oeuvre d'art à elle toute seule. Les acteurs sont impeccables mais on décernera deux mentions spéciales : d'abord Toby Kebbell, parfait en rocker junkie rebelle et amateur d'art, il est la révélation du film. Et Mark Strong.

Ah, Mark Strong... Toujours aussi classe. Strong and stronger... Plus ou moins découvert dans un rôle secondaire déjanté - et capillairement discutable - dans "Stardust" (un film oubliable avec Robert de Niro et Michelle Pfeiffer), il explosait littéralement dans "Body of Lies" et confirme ici que sa performance n'était pas un accident. The man can act! On attend avec impatience ses prochains films (un Sherlock Homes avec le même Guy Ritchie est en cours de tournage, et un autre film sous la direction de Ridley Scott serait en préparation). J'ai hâte de voir ça.

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mercredi 26 novembre 2008

Critique du film "Body of Lies"

Genre: spy game (note: ***/****)

Réal. Ridley Scott
Avec Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, Mark Strong, Golshifteh Farahani, Ali Suliman, etc.

La trame de l'histoire est éculée : Roger Ferris (Leo) un ancien journaliste, aujourd'hui membre de la CIA, recherche en Jordanie un terroriste à la Ben Ladden. Il est piloté d'un côté par son supérieur hiérarchique, un vieux brisquard l'oreillette de portable greffée à l'oreille qui ne quitte le sol américain que lorsqu'il y est contraint et forcé pour des allers-retours éclairs, et aidé sur place de l'autre par le chef des services secrets jordaniens. Mais de cette histoire somme toute classique, Ridley Scott a tiré un film passionnant, plus simple à comprendre qu'un "Syriana" et du coup bien plus enthousiasmant.

Au-delà des clichés usés de l'extrêmisme religieux islamiste, ce film fait avant tout ressortir les différences de culture flagrantes entre USA et moyen-orient. Russell Crowe est parfait en américain arrogant, mal fringué, mal nourri, mal dégrossi, inculte de tout ce qui n'est pas made in USA et surtout s'en foutant comme d'une guigne. Il ne fait pas dans la dentelle, il fait dans la menace frontale, Big Brother et artillerie lourde. Face à lui Mark Strong a une classe d'enfer. Il est chez lui, il sait comment obtenir des résultats, sans gros calibre, sans bruit, sans fureur et c'est bien plus impressionnant : la gratitude éternelle pour un service rendu, la valeur d'une parole donnée contre le poids d'un mensonge, cinq 4x4 dans le désert, un peu de poussière et Big Brother peut aller se rhabiller.

Les américains ne gagneront jamais aucune des guerres de civilisation et de culture qu'ils ont provoquées : ils n'ont pas gagné au Vietnam, ils ne gagneront pas en Irak, ni en Afghanistan. Pas parce qu'ils ne sont pas suffisamment armés au sens propre, mais parce qu'ils ne le sont pas au sens figuré.

Ce film est une belle leçon de géopolitique. Et Leonardo DiCaprio est décidément un très grand acteur.

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mardi 25 novembre 2008

Critique du film "Two Lovers"

Genre: Vicky Cristina New York City (note: **/ ****)

Réal. James Gray
Avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vanissa Shaw, Isabella Rosselini, etc.

Leonard (Joaquin Phoenix) est revenu chez papa maman pour se remettre d'un chagrin d'amour. Gros. Du genre à se trancher les veines. Il est clairement encore en apesanteur, pas vraiment redescendu dans le monde des vivants. Deux femmes vont l'y remettre. Deux femmes aussi belles que différentes. La blonde Michelle (Gwyneth Paltrow) compliquée, paumée, déjantée, et la brune Sandra (Vanissa Shaw) sage, sensuelle, simple.

Tout est dans la lumière, les frôlements, les ombres. Une boîte de nuit, une porte entrouverte, une cour d'immeuble, un toit d'immeuble. Entre ombre et lumière, entre la blonde out of his league et la brune qui est faite pour lui, Leonard balance.

Evidemment qu'il va être attirée par la blonde Michelle, l'antithèse complète de ce qu'il est, de ce qu'il connaît, à des années lumière de son monde. Parce qu'elle est belle, parce qu'elle vit des interdits, parce qu'elle semble fragile et avoir besoin de lui. Mais elle n'est pas pour lui. Il le sait bien même s'il s'accroche jusqu'au bout avant de revenir à la raison (dans tous les sens du terme).

Gwyneth Paltrow est pour une fois très bien, très juste, dans un rôle pourtant à contre-emploi de son image lisse et sans relief. La douceur de Vanissa Shaw glisse et envahit peu à peu tout le film. Elle est moins belle, moins excitante, moins imprévisible que le pesonnage de Gwyneth Paltrow, mais elle sait ce qu'elle veut, elle est la stabilité qu'il manque à Leonard.

James Gray est un réalisateur très doué. Après "The Yards" et "We own the night", on le retrouve dans un tout autre genre qu'il maîtrise avec le même brio. Et il nous démontre une fois de plus, même si on le savait depuis longtemps, que Joaquin Phoenix a vraiment beaucoup de talent.

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mercredi 5 novembre 2008

Starting here, starting now

"All this will not be finished in the first hundred days.
Nor will it be finished in the first thousand days,
nor in the life of this administration,
nor even perhaps in our lifetime on this planet.
But let us begin."
John Fitzgerald Kennedy - Inaugural address (20 January 1961)

Rien n'a changé, tout a changé. Le discours de Barack Obama hier soir trouvait de nombreux échos à celui de ce froid matin de janvier 1961 sur les collines du Capitol de Washington, DC.

Il lui en a fallu du courage à Barack Obama pour en arriver là. Il lui en faudra encore davantage pour y rester et mener à bien son projet d'une Amérique retrouvée.

So much hope, today...

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Living History... Oh yes, we can!

O beautiful for spacious skies,
For amber waves of grain,
For purple mountain majesties
Above the fruited plain
America! America!
God shed his grace on thee
And crown thy good with brotherhood
From sea to shining sea!

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