mardi 3 octobre 2017

Critique du livre "L'herbe des nuits"


Premier livre que je lis de Modiano...

Il trônait dans ma bibliothèque depuis cinq ans (!) sans que je ne me décide à l'ouvrir. Faut dire que Modiano c'est un monument de la littérature française, un prix Nobel rien que ça, on ne l'aborde pas comme n'importe quel écrivain. Peut-être que c'est ça qui a biaisé ma lecture, se dire que c'est Modiano quoi quand même, s'attendre à être renversée d'émotions, submergée de sensations, époustouflée de style et au final...

Au final, il nous promène dans les rues d'un Paris du début des années soixante, sorte de voyage en amnésie du temps où il fréquentait l'hôtel Unic de Montparnasse et sa faune : des gars et une fille plus ou moins louches logeant jadis à la cité universitaire. Toutes ces descriptions de quartiers m'ont fait penser aux (mauvaises) critiques du premier roman de Mazarine Pingeot (que je n'ai pas lu, je préfère le mentionner) et à force j'ai trouvé ça un peu ridicule. L'herbe des nuits est empreint d'une énorme nostalgie, j'avoue avoir eu du mal à m'en imprégner, on ne peut pas dire qu'il se passe réellement quelque chose. L'auteur écrit à la première personne et se remémore le passé comme on feuillette un album de vieilles photos jaunies. Il y a eu mort d'homme mais on ne sait pas vraiment pourquoi, une histoire vraie de faux papiers mais on ne sait pas vraiment pourquoi, un lien plus ou moins établi avec le Maroc mais on ne sait pas vraiment pourquoi, une menteuse pathologique mais... Ce livre est une sorte de promenade nocturne dans le brouillard des nuits parisiennes.

Pendant toute ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir la chanson de Vincent Delerm dans la tête ("c'est le soir où, près du métro, nous avons croisé Modiano..."). J'aime beaucoup la chanson de Delerm. Pour ce qui est de ce livre, je ne sais pas. Il sait créer une atmosphère, ça c'est sûr, mais il n'a pas vraiment réussi à m'emmener.
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