samedi 3 mai 2014

The Good Wife gets better and better


Tout commence par un scandale : le procureur de l'état de l'Illinois, Peter Florrick (Chris Noth, plus Mister Big que jamais) se fait prendre en flagrant délit de double tromperie : de sa femme d'un côté, en couchant avec des prostituées façon Eliot Spitzer, de ses électeurs de l'autre puisqu'il est accusé de détournement de fonds publics, délits d'initié et une bonne demi-douzaine d'autres délits plus ou moins sérieux qui vont le conduire direct en prison. On ne plaisante pas avec les politiciens délictueux aux Etats-Unis. Alicia (Julianna Margulies), la bonne épouse (d'où le titre de la série) jusque là mère au foyer, doit ainsi se résoudre à vendre leur superbe maison pour payer les frais d'avocats, à déménager dans un trois-pièces plus modeste à Chicago, mais surtout à reprendre une activité professionnelle. Il y a bien longtemps, avant d'avoir son premier enfant, elle était avocate. Elle retombe par hasard sur Will Gardner (Josh Charles) un camarade de fac de droit qui a monté son propre cabinet avec une associée, Diane Lockhart (formidable Christine Baranski). Il l'embauche au bas de l'échelle.

The Good Wife combine tous les éléments d'une série réussie : un scénario impeccablement écrit, des personnages construits, des acteurs sensationnels (premiers et seconds rôles confondus), une réalisation à la fois sobre et originale, un montage plein d'inventivité mais surtout un ton à la fois séreux et décalé. Les affaires judiciaires mêlent l'air du temps et l'imagination des scénaristes tout en faisant des clins d'œil appuyés à l'histoire politique contemporaine des Etats-Unis (Clinton, Bush Jr, Obama).

L'épisode qui introduit dans le fil de l'histoire les écoutes de la NSA et tous ceux qui y feront référence par la suite sont des petits bijoux d'intelligence. Ils réussissent à démontrer la stupidité de ces écoutes et à les tourner en ridicule tout en gardant un ton général sérieux. La scène (saison 5) où Peter Florrick, désormais gouverneur de l'Illinois, demande instamment à un sénateur que les écoutes visant sa femme et lui-même soient immédiatement stoppées est superbement écrite et interprétée.

Mais ce que la série réussit de mieux, ce sont les relations entre ses personnages, principalement articulées en binômes. Il y a les centraux : Peter-Alicia, Alicia-Will, Will-Diane, Diane-Alicia ; et le deuxième cercle : Alicia-Kalinda, Kalinda-Will, Will-Peter, Peter-Eli (Alan Cumming tout simplement génial). Et puis il y a les "guest stars", toujours dans le même esprit ludique et décalé mais au service d'une histoire on ne peut plus sérieuse : Carrie Preston, Stockard Channing, Rita Wilson, Michael J. Fox, Nathan Lane, Gary Cole, Melissa George, Mamie Gummer, Martha Plimpton, etc.

Elles ne sont pas si nombreuses les séries intelligentes, bien écrites, décalées et sérieuses à la fois, qui installent leurs personnages et prennent leur temps. The Good Wife est de celles-là.  Un OVNI dans l'univers des séries TV US.

"The Good Wife" - Série US - 2009 (note: ****/****)


Créée par Robert et Michelle King, produite par Ridley et Tony Scott
Avec Julianna Margulies, Josh Charles, Christine Baranski, Matt Czuchry, Archie Panjabi, Chris Noth, Alan Cumming, etc.
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