Genre: nettoyage à sec (note: ** / ****)
Réal. Anne Fontaine
Avec Fabrice Lucchini, Roschdy Zem, Louise Bourgoin, Jeanne Balibar, etc.
J'aime beaucoup les films d'Anne Fontaine, de "nettoyage à sec" à "comment j'ai tué mon père", je leur trouve toujours une finesse, une noirceur, des petits bijoux de films noirs. Cette fille de Monaco n'échappe pas à la règle.
Enfin on retrouve le Fabrice Lucchini qu'on aime, enfin on se rappelle quel acteur phénoménal il sait être ! Quand il lève deux secondes le nez de son nombril, quand il laisse son égo surdimensionné au vestiaire, quand il arrête de s'écouter parler (hurler) et surtout quand il est dirigé au cordeau par une réalisatrice qui sait exactement ce qu'elle veut tirer de lui et y parvient : ni trop, ni trop peu, tout simplement parfait.
Face à lui Roschdy Zem, monolythique, impassible, minéral. Il observe, garde ses distances (6 mètres règlementaires), ne juge pas mais va commettre un faux pas, un seul, qui va l'entraîner dans une spirale descendante qu'il ne pourra maîtriser. Une scène charnière qui change tout : l'avocat dîne seul, fatigué de la surveillance à 6 mètres dans son dos de son garde du corps il lui demande (ordonne ?) de venir s'asseoir à sa table, avec lui. C'est une erreur car la barrière délimitant les rôles de chacun est franchie, deux mondes vont se mélanger et rien ne sera plus comme avant. Le révélateur de ce changement fatal est superbement interprété (dans les deux sens du terme) par une bombe atomique pétillante comme une coupe de mauvais mousseux.
Incroyable Louise Bourgoin, remarquée en Miss Météo du Grand Journal de Canal+, qui donne ici une première performance tout à fait honorable. Si écervelée semble être son état naturel, elle sait aussi faire passer des émotions plus graves tout aussi naturellement.
L'écriture est impeccable même si on sait déjà comment tout ça va finir au bout de dix minutes de film. On pourra néanmoins regretter que la réalisatrice ait choisi d'appuyer un peu trop lourdement le trait par la bouche de Maître Lucchini dont les plaidoieries mettent des mots sur ses émotions propres, hors procès. Anne Fontaine se sert de ces scènes pour nous faire bien comprendre ce qu'il passe, des fois que sa mise en scène et sa direction d'acteurs soit un poil trop subtile pour les spectateurs lambda que nous sommes. Dommage...
Enfin, je ne voudrais pas terminer ce post sans parler d'une de mes chouchouttes : Jeanne Balibar. Ses dix minutes (à tout casser) à l'écran valent à elles seules le prix du billet.
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