Genre: famille, je vous aime (note: *** / ****)
Réal. Rémi Bezançon
Avec: Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Pio Marmaï, Marc-André Grondin, Déborah François, Roger Dumas, Cécile Cassel, etc.
Les films familiaux, pour être honnête, moi ça me prend le chou. Pour diverses raisons, les deux principales étant que soit c'est gai, c'est plein de bons sentiments à la Janine Boissard et son "Esprit de Famille" et ça file mal au coeur ; soit c'est plein de rancoeur, de bruit et de fureur à la "Festen" et ça fait mal au coeur. Dans les deux cas, c'est pas mon truc. Donc inutile de dire que j'y allais un peu en traînant les pieds.
Et puis va savoir... Au début on rit, on s'amuse, même si le réalisateur pose déjà l'air de rien les fondations de quelques fêlures à venir (la mère ne cadre que son fils aîné sur une photo pour laquelle il pose avec sa petite soeur). On rit parce que l'époque des jeunes années de ce couple-là, avant les enfants, on l'a un peu connue aussi. Les pantalons pattes d'eph, les cols roulés, la période hippie... C'était nos parents, c'était nous, c'était vous. C'était une époque où les mères restaient encore souvent au foyer pour élever leurs enfants pendant que Monsieur se crevait au travail pour leur donner une éducation. C'était des vies passées ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare, des divorces exceptionnels et non pas réguliers. C'était des ados rebelles et pleins de vie, avec des coups, des coups durs, des coups de gueule, des blessures, des espoirs, des déceptions. C'était hier et c'est aujourd'hui.
Une très jolie histoire qui ne contourne pas les écueils de la vie, bien écrite, bien filmée, superbement jouée par tous les acteurs sans exception. Pas mièvre, pas pathos, pas démago non plus. Une analyse très fine des rapports parents / enfants, père / fils, mère / fille, mari et femme, qui égrenne toute une palette de situations et de sentiments au fil de la vie.
Le titre du film est tiré d'une chanson d'Etienne Daho et ce n'est sans doute pas un hasard si toutes les musiques et chansons sont parfaites - avec mention spéciale à Lou Reed et son "Perfect Day" qui nous fait monter quelques vagues d'émotion.
En sortant, on se dit que c'est vrai qu'on ne choisit pas sa famille et qu'il faut vivre avec, faire avec. Que les relations en général ne sont pas forcément simples, qu'on est souvent déçus, souvent blessés, qu'on attend parfois beaucoup et qu'on n'a souvent pas grand chose parce qu'au fond chacun fait de son mieux et que ce mieux peut ne jamais suffire. Mais chaque jour on avance, on apprend, on grandit. Chaque jour on recommence, chaque jour est un autre jour.
Parce que le premier jour du reste de nos vies, c'est tous les jours.
.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire