Genre: à la rue (note: */****)
Réal. François Ozon
Avec Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner, Ernst Umhauer, Denis Ménochet, Bastien Ughetto, Jean-François Balmer, Yolande Moreau
J'aime en général beaucoup les films de François Ozon. Je l'ai découvert avec "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes" que j'avais adoré, adoré aussi "Sous le sable", "8 femmes", "Le refuge", pas détesté "Angel". Bref, je trouve que c'est un cinéaste très ecclectique, qui ose (c'est le cas de le dire) faire des films différents, décalés.
Mais alors là... Malgré Luchini que j'aime beaucoup quand il ne part pas dans tous les sens (et là c'est le cas), malgré Kristin Scott Thomas qui est très bien comme toujours, malgré la présence limite malsaine du jeune Ernst Umhauer, je me suis ennuyée ferme. Je n'ai trouvé à ce film strictement aucun intérêt. Sous prétexte que la télé-réalité a mis le voyeurisme télévisuel au goût du jour, il faudrait contaminer aussi le cinéma et même la littérature ? Ah non !
Le personnage de Luchini préfère dévorer les copies double pages de son élève de seconde qui raconte la vie normale d'une famille normale dans un style littéraire normal voire banal voire carrément pas exceptionnel, plutôt que de faire l'amour à sa femme qui commence à ne plus trouver ça très normal, elle, pour le coup. Normal.
Bref, le plus normalement du monde, je suis sortie de la salle à la limite de l'endormissement et surtout très très déçue.
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mercredi 7 novembre 2012
So what now, Mr Obama?
Dear Mister President,
When I woke up this morning and I heard your voice coming from my television, I knew you had won. Four more years. Four more years in the White House, four more years "leading the free world", four more years for a second chance to do the right thing. Four years ago, you could have done anything. You had the absolute majority in both chambers to do everything you wanted and you didn't. You wasted it. Will you have what it takes to do the right thing this time around? May be this time you will believe that you are truly worthy of the job, that you deserve to be POTUS.
It seems to me that the first time around, sometimes you were only tiptoeing around the big issues. Not daring to do the right thing. As if you couldn't believe that the American people had elected you, a black man, that there was some kind of mistake and that you didn't earn the right to be there. But you did, and you've done it again. So this second chance that you've just been given, please don't waste it.
Your campaign slogan said "Forward" then go, move forward. Do what you think is right, but really do it, don't just say it in your very nice lawyer speeches. You will need to be strong, you will need to be a little less nice to some, to really piss off others. Do it.
This country of yours is a great country, you're right. Your election to the White House is there to prove it, among other things. Continuing to be great in this economy will be a challenge. The English language is still a chance for your country. English is easy to learn and you still have the best universities so people from all around the world continue to come study in the USA. But for how long? How long before millions of students start studying Mandarin? How long before China can afford better universities, better professors? That will be the end of you because education is everything.
So Mister President, I wish you good luck for this second term. I still have faith in you. You have opened new ways in your country where everything still is possible if you want it bad enough, if you're ready to work hard enough.
And who knows, four years from now, may be the new President-elect will be... a woman.
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When I woke up this morning and I heard your voice coming from my television, I knew you had won. Four more years. Four more years in the White House, four more years "leading the free world", four more years for a second chance to do the right thing. Four years ago, you could have done anything. You had the absolute majority in both chambers to do everything you wanted and you didn't. You wasted it. Will you have what it takes to do the right thing this time around? May be this time you will believe that you are truly worthy of the job, that you deserve to be POTUS.
It seems to me that the first time around, sometimes you were only tiptoeing around the big issues. Not daring to do the right thing. As if you couldn't believe that the American people had elected you, a black man, that there was some kind of mistake and that you didn't earn the right to be there. But you did, and you've done it again. So this second chance that you've just been given, please don't waste it.
Your campaign slogan said "Forward" then go, move forward. Do what you think is right, but really do it, don't just say it in your very nice lawyer speeches. You will need to be strong, you will need to be a little less nice to some, to really piss off others. Do it.
This country of yours is a great country, you're right. Your election to the White House is there to prove it, among other things. Continuing to be great in this economy will be a challenge. The English language is still a chance for your country. English is easy to learn and you still have the best universities so people from all around the world continue to come study in the USA. But for how long? How long before millions of students start studying Mandarin? How long before China can afford better universities, better professors? That will be the end of you because education is everything.
So Mister President, I wish you good luck for this second term. I still have faith in you. You have opened new ways in your country where everything still is possible if you want it bad enough, if you're ready to work hard enough.
And who knows, four years from now, may be the new President-elect will be... a woman.
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lundi 5 novembre 2012
Critique du film "Skyfall"
Genre: Bond comme on l'M (note: **/****)
Réal. Sam Mendes
Avec : Daniel Craig, Judy Dench, Bérénice Lim Marlohe, Naomie Harris, Ralph Fiennes, Albert Finney et Javier Bardem entre autres
Evidemment ça démarre en trombe, au propre comme au figuré, sur les toits d'Istanbul en vol plané dans une course à motos, atterrissage en force sur un train avant d'être expédié ad patres (ou le croit-on) dans les eaux tourmentées d'une rivière déchaînée desquelles une main féminine viendra le repêcher. Classique introduction à la James Bond. Ici, 007 tente de récupérer la liste des agents secrets de sa grâcieuse Majesté, qui a été dérobée (la liste, pas sa grâcieuse Majesté) par un vilain méchant dont seul Ian Fleming avait le secret. Ou du moins le croyait-on vu que ce 23e opus est le premier qui sort de la collection écrite par Fleming. Ce Bond-là a un scénario original.
Personnellement, Daniel Craig ne m'a jamais fait frémir dans le rôle de 007, ni dans "Casino Royale" ni dans "Quantum of Solace". Les deux fois je me suis prise à regretter Pierce Brosnan (un peu) et Sean Connery (beaucoup). Craig-le-Terminator-qui-court-tout-le-temps n'avait ni la classe doublée d'humour du premier, ni la sensualité triplée de classe et d'humour du second. Moi, pour Bond, j'aurais voulu Owen, Clive Owen. Mais bon. Alors j'avoue que ce 3e Craig, c'est pour Javier Bardem qui j'y allais. Et je n'ai pas été déçue, ah non alors ! Une entrée de méchant de cinéma bien comme il faut, un petit côté "Silence des Agneaux" dans les entrailles de Londres, un jeu de chat et de souris dans les couloirs du métro, Javier mène tout son monde par le bout du nez et ce faisant s'amuse comme un petit fou.
Avec Sam Mendes à la réalisation, Bond retrouve une certaine simplicité. Pas de gadgets à gogo ici, simplement un revolver qui n'obéit qu'à la main de son maître et une radio émettrice pour localiser l'agent secret. Rien d'autre. Q a rajeuni de 50 ans, M a l'âge de la retraite. Un petit tour du côté de l'Asie pour être dans l'air du temps, une très belle scène dans un gratte-ciel à Shanghaï entre ombre et lumières, une autre dans un casino à Macao avec la James Bond girl du moment, et pour finir un retour aux sources : Aston Martin et lande écossaise.
Grâce à la réalisation de Sam Mendes et au scénario, ce Bond-là a retrouvé un supplément d'âme, comme s'il était enfin sorti des jupes de sa mère (M, qu'il appelle Ma'am tout au long du film mais qui sonne presque, vers la fin, comme Mum), devenu adulte il va devoir désormais affronter le monde. Seul. Et on a hâte de voir ça, même avec Daniel Craig. On est réconciliés.
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Réal. Sam Mendes
Avec : Daniel Craig, Judy Dench, Bérénice Lim Marlohe, Naomie Harris, Ralph Fiennes, Albert Finney et Javier Bardem entre autres
Evidemment ça démarre en trombe, au propre comme au figuré, sur les toits d'Istanbul en vol plané dans une course à motos, atterrissage en force sur un train avant d'être expédié ad patres (ou le croit-on) dans les eaux tourmentées d'une rivière déchaînée desquelles une main féminine viendra le repêcher. Classique introduction à la James Bond. Ici, 007 tente de récupérer la liste des agents secrets de sa grâcieuse Majesté, qui a été dérobée (la liste, pas sa grâcieuse Majesté) par un vilain méchant dont seul Ian Fleming avait le secret. Ou du moins le croyait-on vu que ce 23e opus est le premier qui sort de la collection écrite par Fleming. Ce Bond-là a un scénario original.
Personnellement, Daniel Craig ne m'a jamais fait frémir dans le rôle de 007, ni dans "Casino Royale" ni dans "Quantum of Solace". Les deux fois je me suis prise à regretter Pierce Brosnan (un peu) et Sean Connery (beaucoup). Craig-le-Terminator-qui-court-tout-le-temps n'avait ni la classe doublée d'humour du premier, ni la sensualité triplée de classe et d'humour du second. Moi, pour Bond, j'aurais voulu Owen, Clive Owen. Mais bon. Alors j'avoue que ce 3e Craig, c'est pour Javier Bardem qui j'y allais. Et je n'ai pas été déçue, ah non alors ! Une entrée de méchant de cinéma bien comme il faut, un petit côté "Silence des Agneaux" dans les entrailles de Londres, un jeu de chat et de souris dans les couloirs du métro, Javier mène tout son monde par le bout du nez et ce faisant s'amuse comme un petit fou.
Avec Sam Mendes à la réalisation, Bond retrouve une certaine simplicité. Pas de gadgets à gogo ici, simplement un revolver qui n'obéit qu'à la main de son maître et une radio émettrice pour localiser l'agent secret. Rien d'autre. Q a rajeuni de 50 ans, M a l'âge de la retraite. Un petit tour du côté de l'Asie pour être dans l'air du temps, une très belle scène dans un gratte-ciel à Shanghaï entre ombre et lumières, une autre dans un casino à Macao avec la James Bond girl du moment, et pour finir un retour aux sources : Aston Martin et lande écossaise.
Grâce à la réalisation de Sam Mendes et au scénario, ce Bond-là a retrouvé un supplément d'âme, comme s'il était enfin sorti des jupes de sa mère (M, qu'il appelle Ma'am tout au long du film mais qui sonne presque, vers la fin, comme Mum), devenu adulte il va devoir désormais affronter le monde. Seul. Et on a hâte de voir ça, même avec Daniel Craig. On est réconciliés.
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vendredi 19 octobre 2012
Rebecca 1979
En juin 1986, TF1 avait diffusé un téléfilm en quatre parties, produit par la BBC et basé sur le best-seller de Daphné du Maurier "Rebecca". Jeremy Brett, Joanna David et Anna Massey jouaient le trio principal. Je n'avais jamais lu le livre avant d'avoir vu ce téléfilm. Je me souviens qu'il avait été diffusé en juin 1986 très précisément parce que durant la diffusion de la quatrième et dernière partie, le 19 juin 1986, un ruban de texte avait défilé au bas de l'écran : Coluche venait de se tuer en moto.
L'adaptation télé me semblait superbe et m'avait instantanément donné envie de lire le livre qui, heureux hasard, trônait dans la bibliothèque familiale, en français. Dire que j'ai adoré ce livre serait très en-dessous de la vérité : il m'a littéralement envoûtée. Jamais de ma vie je n'ai connu une expérience littéraire semblable depuis. Bien sûr quelques années plus tard, après que je me fus familiarisée avec la langue de Shakespeare, j'ai acheté et relu "Rebecca" en anglais. Even better.
Jamais une morte n'avait été aussi vivante, aussi présente, prenant à ce point toute la place. Jamais je n'avais lu un roman au style et à la construction aussi maîtrisés, dans ses moindres détails. Rebecca est morte mais son prénom est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, son prénom alors que la nouvelle femme de Maxim de Winter ne sera jamais connue que comme Madame de Winter. Son prénom ? On ne le connaît pas, on ne le connaîtra jamais. Il n'y en a que pour Rebecca. Aucune description physique de Rebecca dans le roman, aucune image dans le téléfilm : à chacun de la colorier lui-même, selon sa propre imagination, d'après ce qu'en disent les autres personnages du roman/téléfilm. On l'imagine sublime, forcément sublime; fascinante, conquérante, sûre d'elle, indestructible, avec un caractère bien trempé, grande, mince, superbe, les cheveux noirs ? longs ? courts ? "The most beautiful creature I'd ever seen" dira Franck Crawley. Chacun, lecteur ou téléspectateur, aura sa Rebecca, chaque fois différente sans doute et pourtant toujours la même Rebecca : celle dont l'inquiétante Madame Danvers (impressionnante Anna Massey dans le téléfilm) entretient farouchement le souvenir pour elle-même et pour Maxim, veuf inconsolable.
Il faut arriver au 3/4 du livre et à la dernière minute de la troisième partie du téléfilm pour qu'un revirement s'opère : rien de ce que l'on croyait n'est vrai. L'image de Rebecca s'efface et Madame de Winter entre enfin dans la lumière.
"Last night, I dreamt I went to Manderley again", une des plus belles phrases d'ouverture de la littérature. Cette phrase m'accompagne depuis 26 ans. Elle s'impose parfois à moi alors que je ne m'y attends pas, comme une litanie lancinante. Le livre, en anglais, trône dans ma propre bibliothèque maintenant, tellement usé à force d'avoir été lu et relu et relu. "Rebecca" reste mon livre préféré, celui que j'emmènerais sur une île déserte si je ne devais en choisir qu'un, comme on dit. Et régulièrement, quand viennent les sombres fins d'après-midi d'hiver, je reprends le livre sur son étagère, l'ouvre, relis quelques pages ou le livre en entier et pour quelques minutes, quelques heures ou quelques jours I go back to Manderley again.
"Rebecca" - TV 1979 (note: ****/****)
Réalisé par Hugh Whitemore
Avec Jeremy Brett (Maxim de Winter), Joanna David (Madame de Winter), Anna Massey (Madame Danvers), etc.
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L'adaptation télé me semblait superbe et m'avait instantanément donné envie de lire le livre qui, heureux hasard, trônait dans la bibliothèque familiale, en français. Dire que j'ai adoré ce livre serait très en-dessous de la vérité : il m'a littéralement envoûtée. Jamais de ma vie je n'ai connu une expérience littéraire semblable depuis. Bien sûr quelques années plus tard, après que je me fus familiarisée avec la langue de Shakespeare, j'ai acheté et relu "Rebecca" en anglais. Even better.
Jamais une morte n'avait été aussi vivante, aussi présente, prenant à ce point toute la place. Jamais je n'avais lu un roman au style et à la construction aussi maîtrisés, dans ses moindres détails. Rebecca est morte mais son prénom est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, son prénom alors que la nouvelle femme de Maxim de Winter ne sera jamais connue que comme Madame de Winter. Son prénom ? On ne le connaît pas, on ne le connaîtra jamais. Il n'y en a que pour Rebecca. Aucune description physique de Rebecca dans le roman, aucune image dans le téléfilm : à chacun de la colorier lui-même, selon sa propre imagination, d'après ce qu'en disent les autres personnages du roman/téléfilm. On l'imagine sublime, forcément sublime; fascinante, conquérante, sûre d'elle, indestructible, avec un caractère bien trempé, grande, mince, superbe, les cheveux noirs ? longs ? courts ? "The most beautiful creature I'd ever seen" dira Franck Crawley. Chacun, lecteur ou téléspectateur, aura sa Rebecca, chaque fois différente sans doute et pourtant toujours la même Rebecca : celle dont l'inquiétante Madame Danvers (impressionnante Anna Massey dans le téléfilm) entretient farouchement le souvenir pour elle-même et pour Maxim, veuf inconsolable.
Il faut arriver au 3/4 du livre et à la dernière minute de la troisième partie du téléfilm pour qu'un revirement s'opère : rien de ce que l'on croyait n'est vrai. L'image de Rebecca s'efface et Madame de Winter entre enfin dans la lumière.
"Last night, I dreamt I went to Manderley again", une des plus belles phrases d'ouverture de la littérature. Cette phrase m'accompagne depuis 26 ans. Elle s'impose parfois à moi alors que je ne m'y attends pas, comme une litanie lancinante. Le livre, en anglais, trône dans ma propre bibliothèque maintenant, tellement usé à force d'avoir été lu et relu et relu. "Rebecca" reste mon livre préféré, celui que j'emmènerais sur une île déserte si je ne devais en choisir qu'un, comme on dit. Et régulièrement, quand viennent les sombres fins d'après-midi d'hiver, je reprends le livre sur son étagère, l'ouvre, relis quelques pages ou le livre en entier et pour quelques minutes, quelques heures ou quelques jours I go back to Manderley again.
"Rebecca" - TV 1979 (note: ****/****)
Réalisé par Hugh Whitemore
Avec Jeremy Brett (Maxim de Winter), Joanna David (Madame de Winter), Anna Massey (Madame Danvers), etc.
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jeudi 4 octobre 2012
Boss, my new TV addiction
Satan, your kingdom must
come down…
"Boss" - Série US - 2011 (note: **/****)
Créée par Farhad Safinia
Avec: Kelsey Grammer, Connie Nielsen, Kathleen Robertson, Martin Donovan, Jeff Hephner, Hannah Ware, Troy Garity, etc.
Thomas Kane est le king of Chicago,
ou plutôt son maire, un maire omnipotent. Clairement la politique a mangé toute
sa vie. Certes il a une épouse, très belle, qu'il croise vaguement entre deux
portes et avec laquelle il échange des sourires polis ; il a aussi une fille
qu'il a écarté de sa vie depuis longtemps. Il a surtout un chef de cabinet et
une responsable de la communication qui semblent être devenus son unique
famille. L'épisode pilote pose les jalons d'une série noire, cynique, sans une
once d'humour.
Pour l'impressionnant Kelsey
Grammer, on est loin de Cheers ou de Frasier. Pour Kathleen Robertson, loin de Beverly
Hills 90210. Ce Chicago-là est trempé dans l'acier, le plomb, le cynisme pur,
l'avidité, un pouvoir que l'on conserve coûte que coûte quitte à rayer de la
carte un médecin, à briser des vies, une ville entière même. Tout n'est que
calcul, complot, corruption et manipulation. Mais voilà dans ce pilote le
statuesque Tom Kane apprend aussi, et ce dès la toute première scène qui est
formidable, qu'il est atteint d'une maladie dégénérative incurable et qu'en
deux mots ce n'est qu'une question de (peu de) temps avant qu'il ne devienne un
légume. Mais dans la jungle terrible jungle le lion ne veut pas mourir…
La caméra est collée à l'oreille des
acteurs, saisissant le moindre frémissement, un œil qui se crispe, un sourire
qui faiblit, une colère qui monte, une angoisse imperceptible. Les acteurs
déroulent une partition sobre, sans état d'âme, quasi rigide sauf un : un journaliste
un peu consciencieux qui déterre (au sens propre) un scandale écologique et
sanitaire monstrueux. Le lion vacille mais ne tombe pas.
Tous les personnages, seconds rôles
compris, semblent avoir un "agenda" comme on dit en anglais (des
ambitions personnelles cachées). Aucun n'inspire confiance, ni ne semble en
sécurité, jamais à l'abri d'un retournement de veste d'untel ou d'une
condamnation de tel autre. Toujours sur le fil du rasoir, quand on pense avoir
cerné un personnage il prend un virage à 180°, nous laissant stupéfaits de n'avoir
rien vu venir.
Boss est une série brillante,
arrogante, pernicieuse, tout en violence contenue et déléguée, comme son personnage
principal. Elle est addictive et la chanson de son générique ("Satan, your
kingdom must come down" de Robert Plant) est tout simplement parfaite.
Créée par Farhad Safinia
Avec: Kelsey Grammer, Connie Nielsen, Kathleen Robertson, Martin Donovan, Jeff Hephner, Hannah Ware, Troy Garity, etc.
jeudi 2 août 2012
La Superbe
Il m'aura fallu trois ans, trois ans et un vol Paris-Los Angeles pour entrouvir la porte de cet album de Benjamin Biolay.
Certes, j'avais bien lu la critique (dithyrambique) de Télérama au moment de sa sortie en 2009 mais moi Biolay, son style poète torturé, sa mèche grasse, son oeil sombre et son sourire éteint, bof bof... J'avais bien aimé les chansons qu'il avait écrites pour Henri Salvador sur l'album "Chambre avec vue" mais voilà. Et puis...
Et puis je prends un vol Air Tahiti (oui, ça existe) direction Los Angeles. A bord, pas grand chose à faire, pas beaucoup de films à regarder, ni de chansons à écouter mais je me branche quand même sur une playlist de chansons françaises auxquelles je prête une oreille lointaine en feuilletant mon bouquin. Jusqu'à ce qu'une mélodie me la fasse dresser, l'oreille. Tiens... C'est pas mal ce truc, c'est quoi, c'est qui ? C'est "Padam" et c'est du Biolay. Mince alors.
De pas mal, le "truc" est passé à drôlement bien en trois ou quatre passages entre mes oreilles. Revenue à Paris, j'en veux plus. Merci YouTube j'écoute quelques morceaux de l'album "La Superbe" et entre autres la chanson titre qui me donne des frissons instantanément. Le clip avec Marie-Agnès Gillot ne fait qu'accentuer la première impression. Non, là, vraiment il m'en faut encore.
Et voilà comment, petit à petit, morceau après morceau, je me suis faite littéralement envoûter par La Superbe qui porte drôlement bien son nom. Certains titres sont tout de suite sortis du lot : la superbe, padam, ton héritage, prenons le large, si tu suis mon regard, raté. D'autres sont moins puissants de mon point de vue mais le tout se laisse écouter avec beaucoup d'émotion.
Entre Gainsbourg et Bashung, ce Biolay-là est une perle.
On reste, Dieu merci, à la merci d'une étincelle
Quelque part à Paris, au fin fond du bar d'un hôtel
Dès la prochaine vie, jurer de se rester fidèle
Quelle aventure, quelle aventure...
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Certes, j'avais bien lu la critique (dithyrambique) de Télérama au moment de sa sortie en 2009 mais moi Biolay, son style poète torturé, sa mèche grasse, son oeil sombre et son sourire éteint, bof bof... J'avais bien aimé les chansons qu'il avait écrites pour Henri Salvador sur l'album "Chambre avec vue" mais voilà. Et puis...
Et puis je prends un vol Air Tahiti (oui, ça existe) direction Los Angeles. A bord, pas grand chose à faire, pas beaucoup de films à regarder, ni de chansons à écouter mais je me branche quand même sur une playlist de chansons françaises auxquelles je prête une oreille lointaine en feuilletant mon bouquin. Jusqu'à ce qu'une mélodie me la fasse dresser, l'oreille. Tiens... C'est pas mal ce truc, c'est quoi, c'est qui ? C'est "Padam" et c'est du Biolay. Mince alors.
De pas mal, le "truc" est passé à drôlement bien en trois ou quatre passages entre mes oreilles. Revenue à Paris, j'en veux plus. Merci YouTube j'écoute quelques morceaux de l'album "La Superbe" et entre autres la chanson titre qui me donne des frissons instantanément. Le clip avec Marie-Agnès Gillot ne fait qu'accentuer la première impression. Non, là, vraiment il m'en faut encore.
Et voilà comment, petit à petit, morceau après morceau, je me suis faite littéralement envoûter par La Superbe qui porte drôlement bien son nom. Certains titres sont tout de suite sortis du lot : la superbe, padam, ton héritage, prenons le large, si tu suis mon regard, raté. D'autres sont moins puissants de mon point de vue mais le tout se laisse écouter avec beaucoup d'émotion.
Entre Gainsbourg et Bashung, ce Biolay-là est une perle.
On reste, Dieu merci, à la merci d'une étincelle
Quelque part à Paris, au fin fond du bar d'un hôtel
Dès la prochaine vie, jurer de se rester fidèle
Quelle aventure, quelle aventure...
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lundi 23 juillet 2012
Game Change
Aux Etats-Unis, le Vice-Président est une position à la fois primordiale et sans intérêt : avant l'élection, il est celui ou celle qui peut faire pencher la balance (Kennedy n'avait-il pas choisi le texan Johnson pour s'assurer les voix des états du sud alors que les deux hommes ne s'appréciaient guère), après l'élection il/elle n'a pas plus de rôle à jouer que la première dame de France. Il/elle occupe un vague strapontin, coupe des rubans lors d'inaugurations de statues et d'édifices publics, représente le Président lorsque l'occasion n'est pas prioritaire et que celui-ci a mieux à faire.
Mais il n'empêche qu'il faut le/la choisir avec soin car en cas de décès du Président en exercice, il/elle prendra sa place. Et là, ce n'est plus pareil, ce n'est plus pareil du tout.
Dans la même veine qu'un "Margin Call", "Game change", l'excellent téléfilm produit par HBO et réalisé par Jay Roach, décrit par le menu le choix de Sarah Palin pour être la binôme de John McCain sur le ticket républicain pour l'élection présidentielle américaine de 2008. Comment elle fut choisie, comment elle fut coachée et comment elle, une virtuelle inconnue, gouverneur d'un état d'à peine plus de 700 000 habitants, devint la femme la plus médiatisée et la plus méprisée au monde cette année-là.
Superbement écrit et joué, le film démontre très bien que si l'on peut donner un nouveau look, une nouvelle coiffure, un maquillage plus soigné à cette femme en 24 heures, on ne peut lui donner une culture générale dans le même temps. Et que si le look, l'emballage, le joli vernis font leur petit effet à la première impression, c'est la substance qui fera la vraie différence sur le long terme.
Au début on sourit de ses bourdes, de sa stupidité, on s'amuse à voir tout un état-major de campagne s'arracher les cheveux à faire entrer un minimum de géographie, d'histoire et de géopolitique dans cette tête bien faite mais pas très pleine. A vouloir être audacieux, à vouloir faire un "coup", ils se sont mis eux-même dans la panade sans possibilité de retour en arrière, et on se dit que c'est bien fait pour eux. Et puis... il y a une scène qui se passe chez McCain lors d'un barbecue. Il a demandé à faire mettre en présence son médecin personnel et Sarah Palin, à l'insu de cette dernière, pour avoir l'opinion du pratricien sur l'état psychique de sa vice-présidente. Le médecin l'observe et finir par lâcher que "pour une femme qui vient d'avoir un bébé, qui a un fils en Afghanistan, une fille adolescente enceinte, un état à gérer et une campagne présidentielle à mener, elle s'en sort très bien". Et là, soudainement, on se dit qu'il n'a pas complètement tort. On avait fini par oublier que Sarah Palin est une vraie personne, qui a une vraie vie, une vraie famille, de vrais sentiments et non pas cette marionnette parodiée par Tina Fey tous les samedis soirs. Et bizarrement, à ce moment-là du film, on la regarde comme un être humain pour la première fois, presque avec compassion.
Mais comme nous aussi, nous ne sommes que des êtres humains, lorsqu'elle se compare à Hillary Clinton au cours d'une conversation téléphonique avec Nicolle Wallace, sa conseillère en communication durant la campagne, on ne peut s'empêcher de rire de nouveau, de se moquer. Elle redevient instantanément la Sarah Palin qu'on adore détester qui décidément ne se rend pas compte à quel point elle est à côté de la plaque, et à quel point elle en est ridicule.
"Game Change" (2012) - TV (note: ***/****)
Réal. Jay Roach
Avec Julianne Moore (Sarah Palin), Ed Harris (John McCain), Woody Harrelson (Steve Schmidt), Sarah Paulson (Nicolle Wallace), Ron Livingston, Peter MacNicol, Jamey Sheridan, etc.
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Mais il n'empêche qu'il faut le/la choisir avec soin car en cas de décès du Président en exercice, il/elle prendra sa place. Et là, ce n'est plus pareil, ce n'est plus pareil du tout.
Dans la même veine qu'un "Margin Call", "Game change", l'excellent téléfilm produit par HBO et réalisé par Jay Roach, décrit par le menu le choix de Sarah Palin pour être la binôme de John McCain sur le ticket républicain pour l'élection présidentielle américaine de 2008. Comment elle fut choisie, comment elle fut coachée et comment elle, une virtuelle inconnue, gouverneur d'un état d'à peine plus de 700 000 habitants, devint la femme la plus médiatisée et la plus méprisée au monde cette année-là.
Superbement écrit et joué, le film démontre très bien que si l'on peut donner un nouveau look, une nouvelle coiffure, un maquillage plus soigné à cette femme en 24 heures, on ne peut lui donner une culture générale dans le même temps. Et que si le look, l'emballage, le joli vernis font leur petit effet à la première impression, c'est la substance qui fera la vraie différence sur le long terme.
Au début on sourit de ses bourdes, de sa stupidité, on s'amuse à voir tout un état-major de campagne s'arracher les cheveux à faire entrer un minimum de géographie, d'histoire et de géopolitique dans cette tête bien faite mais pas très pleine. A vouloir être audacieux, à vouloir faire un "coup", ils se sont mis eux-même dans la panade sans possibilité de retour en arrière, et on se dit que c'est bien fait pour eux. Et puis... il y a une scène qui se passe chez McCain lors d'un barbecue. Il a demandé à faire mettre en présence son médecin personnel et Sarah Palin, à l'insu de cette dernière, pour avoir l'opinion du pratricien sur l'état psychique de sa vice-présidente. Le médecin l'observe et finir par lâcher que "pour une femme qui vient d'avoir un bébé, qui a un fils en Afghanistan, une fille adolescente enceinte, un état à gérer et une campagne présidentielle à mener, elle s'en sort très bien". Et là, soudainement, on se dit qu'il n'a pas complètement tort. On avait fini par oublier que Sarah Palin est une vraie personne, qui a une vraie vie, une vraie famille, de vrais sentiments et non pas cette marionnette parodiée par Tina Fey tous les samedis soirs. Et bizarrement, à ce moment-là du film, on la regarde comme un être humain pour la première fois, presque avec compassion.
Mais comme nous aussi, nous ne sommes que des êtres humains, lorsqu'elle se compare à Hillary Clinton au cours d'une conversation téléphonique avec Nicolle Wallace, sa conseillère en communication durant la campagne, on ne peut s'empêcher de rire de nouveau, de se moquer. Elle redevient instantanément la Sarah Palin qu'on adore détester qui décidément ne se rend pas compte à quel point elle est à côté de la plaque, et à quel point elle en est ridicule.
"Game Change" (2012) - TV (note: ***/****)
Réal. Jay Roach
Avec Julianne Moore (Sarah Palin), Ed Harris (John McCain), Woody Harrelson (Steve Schmidt), Sarah Paulson (Nicolle Wallace), Ron Livingston, Peter MacNicol, Jamey Sheridan, etc.
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vendredi 20 juillet 2012
Critique du film "Paris-Manhattan"
Genre: to Woody, with love (note: */****)
Réal. Sophie Lellouche
Avec: Alice Taglioni, Patrick Bruel, Michel Aumont, Marine Delterme, etc.
Alice, célibataire de 30+ ans, s'est construite grâce aux films de Woody Allen qui sont devenus pour elle une ligne de vie, une thérapie. Jusqu'au jour où elle rencontre Victor, concepteur d'alarmes originales, qui lui n'a jamais vu un seul film de Woody Allen et s'en porte très bien. Victor va faire prendre conscience à Alice qu'il y a une (vraie) vie en dehors du cinéma de Woody.
Le film est gentillet mais il aurait mérité des personnages et un scénario un peu plus écrits, malgré quelques bonnes idées (les dialogues imaginaires entre Alice et Woody). Alice Taglioni, heureusement, illumine la pellicule de sa fossette et sa blondeur, de son jeu simple et naturel. Bruel par contre est en pilotage automatique : il a pris un sale coup de vieux (et une bonne dizaine de kilos), semble se demander ce qu'il fout là, et surtout a l'air de s'y connaître en électricité comme moi en cuisine moléculaire. Toutes les scènes dans son atelier ne sont pas crédibles pour deux sous, à la limite du ridicule. La réalisatrice est clairement de bonne volonté mais son film manque de rythme et elle se perd dans des histoires parallèles : l'infidélité supposée du beau-frère d'Alice, par exemple, nous entraîne dans une virée nocturne dans l'appartement de la soeur qui n'a strictement aucun intérêt. Mention spéciale par contre au choix d'une bande originale qui oscille avec bonheur entre Cole Porter et Ella Fitzgerald.
Il faut attendre les dix dernières minutes du film pour en voir la meilleure scène : Docteur Woody and Mister Allen themselves, en guest star. Toujours un peu décalé, toujours l'air de tomber du lit, un oeil vaguement éteint et l'autre qui pétille, il fait du Woody Allen et nous laisse sortir de la salle avec un petit sourire goguenard au coin des lèvres.
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Réal. Sophie Lellouche
Avec: Alice Taglioni, Patrick Bruel, Michel Aumont, Marine Delterme, etc.
Alice, célibataire de 30+ ans, s'est construite grâce aux films de Woody Allen qui sont devenus pour elle une ligne de vie, une thérapie. Jusqu'au jour où elle rencontre Victor, concepteur d'alarmes originales, qui lui n'a jamais vu un seul film de Woody Allen et s'en porte très bien. Victor va faire prendre conscience à Alice qu'il y a une (vraie) vie en dehors du cinéma de Woody.
Le film est gentillet mais il aurait mérité des personnages et un scénario un peu plus écrits, malgré quelques bonnes idées (les dialogues imaginaires entre Alice et Woody). Alice Taglioni, heureusement, illumine la pellicule de sa fossette et sa blondeur, de son jeu simple et naturel. Bruel par contre est en pilotage automatique : il a pris un sale coup de vieux (et une bonne dizaine de kilos), semble se demander ce qu'il fout là, et surtout a l'air de s'y connaître en électricité comme moi en cuisine moléculaire. Toutes les scènes dans son atelier ne sont pas crédibles pour deux sous, à la limite du ridicule. La réalisatrice est clairement de bonne volonté mais son film manque de rythme et elle se perd dans des histoires parallèles : l'infidélité supposée du beau-frère d'Alice, par exemple, nous entraîne dans une virée nocturne dans l'appartement de la soeur qui n'a strictement aucun intérêt. Mention spéciale par contre au choix d'une bande originale qui oscille avec bonheur entre Cole Porter et Ella Fitzgerald.
Il faut attendre les dix dernières minutes du film pour en voir la meilleure scène : Docteur Woody and Mister Allen themselves, en guest star. Toujours un peu décalé, toujours l'air de tomber du lit, un oeil vaguement éteint et l'autre qui pétille, il fait du Woody Allen et nous laisse sortir de la salle avec un petit sourire goguenard au coin des lèvres.
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mercredi 18 juillet 2012
Rizzoli & Isles
Reed & Reed, Pearson Hardman, Lockhart / Gardner et... Rizzoli & Isles. Cherchez l'intru ? Non, Rizzoli & Isles n'est pas un cabinet d'avocats cathodique de plus. C'est le couple professionnel formé par Jane Rizzoli (Angie Harmon) et Maura Isles (Sasha Alexander) respectivement flic et médecin légiste à Boston, qui a donné son titre à une série américaine actuellement dans sa troisième saison de diffusion aux Etats-Unis.
Pas besoin de s'éterniser sur les qualités intrinsèques de la série : elle n'est clairement pas au niveau d'écriture des trois citées plus haut, loin de là même, et pourtant... Pourtant j'ai visionné toute la saison 1, j'ai enchaîné sur la saison 2, et j'ai bien l'intention de rattraper mon retard jusqu'à la saison 3. Pourquoi ? Mon produit d'appel fut Angie Harmon. Une très jolie fille que j'avais découverte dans Law & Order il y a une bonne quinzaine d'années. Angie a le look mais elle sait aussi jouer, avec sérieux, avec humour, avec féminité ou pas. Ici elle est la seule fille d'une fratrie de trois enfants dont deux sont dans la police. Inutile de dire que la féminité n'est pas sa qualité première. Pour la féminité il faut regarder du côté de Sasha Alexander, médecin légiste en Louboutin et robes de marque. C'est le contraste col blanc / col bleu. Grâce aux actrices qui ont clairement une alchimie à l'écran, ça fonctionne et c'est pour ça que je continue de regarder.
Les histoires d'homicide un peu simplistes au début sont de mieux en mieux écrites (mention spéciale à l'épisode se déroulant pendant le marathon de Boston) et ont surtout la bonne idée d'utiliser le potentiel historique de la ville comme toile de fond très souvent. C'est suffisamment rare aux Etats-Unis pour être souligné.
"Rizzoli & Isles" - Série US - 2010 (note: */****)
Créée par Janet Tamaro
Avec : Angie Harmon, Sasha Alexander, Jordan Bridges, Lee Thompson Young, Bruce McGill et Lorraine Bracco
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Pas besoin de s'éterniser sur les qualités intrinsèques de la série : elle n'est clairement pas au niveau d'écriture des trois citées plus haut, loin de là même, et pourtant... Pourtant j'ai visionné toute la saison 1, j'ai enchaîné sur la saison 2, et j'ai bien l'intention de rattraper mon retard jusqu'à la saison 3. Pourquoi ? Mon produit d'appel fut Angie Harmon. Une très jolie fille que j'avais découverte dans Law & Order il y a une bonne quinzaine d'années. Angie a le look mais elle sait aussi jouer, avec sérieux, avec humour, avec féminité ou pas. Ici elle est la seule fille d'une fratrie de trois enfants dont deux sont dans la police. Inutile de dire que la féminité n'est pas sa qualité première. Pour la féminité il faut regarder du côté de Sasha Alexander, médecin légiste en Louboutin et robes de marque. C'est le contraste col blanc / col bleu. Grâce aux actrices qui ont clairement une alchimie à l'écran, ça fonctionne et c'est pour ça que je continue de regarder.
Les histoires d'homicide un peu simplistes au début sont de mieux en mieux écrites (mention spéciale à l'épisode se déroulant pendant le marathon de Boston) et ont surtout la bonne idée d'utiliser le potentiel historique de la ville comme toile de fond très souvent. C'est suffisamment rare aux Etats-Unis pour être souligné.
"Rizzoli & Isles" - Série US - 2010 (note: */****)
Créée par Janet Tamaro
Avec : Angie Harmon, Sasha Alexander, Jordan Bridges, Lee Thompson Young, Bruce McGill et Lorraine Bracco
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Critique du film "Friends with kids"
Genre: from love to perpetuity (note: **/****)
Réal. Jennifer Westfeldt
Avec: Jennifer Westfeldt, Adam Scott, Jon Hamm, Kristen Wiig, Maya Rudolf, Edward Burns, Chris O'Dowd, Megan Fox, etc.
Julie et Jason ont la trentaine bien tassée et sont BFF (les meilleurs amis du monde). Leurs deux couples d'amis les plus proches se sont lancés dans l'aventure de la parentalité avec plus ou moins de bonheur... En les observant, Julie et Jason en viennent à la conclusion que romantisme et enfants ne font pas bon ménage et que mieux vaut faire et élever un enfant avec quelqu'un(e) de bien dont on n'est pas amoureux, tout en continuant de chercher la passion amoureuse dans d'autres bras. Ils décident donc d'avoir un enfant ensemble sans être ensemble.
Le point de départ de cette comédie de moeurs US penche ostensiblement du côté du déjà vu (et le point d'arrivée aussi du reste). C'est ce qui se passe entre les deux qui vaut qu'on s'y attarde. Le non-couple de parents formé par Adam Scott et Jennifer Westfeldt (madame Jon Hamm à la ville) a droit aux réflexions et commentaires de leurs familles et de leur entourage tout comme les couples de parents classiques mais ils ont l'air de s'en sortir beaucoup mieux au quotidien, au final, en terme d'organisation et de partage des tâches. Serait-ce parce que leur quotidien n'est pas baigné (biaisé ?) par le sentiment amoureux ? Mais combien de temps peut-il rester à distance ce sentiment amoureux justement une fois qu'on se rend compte qu'on fait mieux que les autres, qu'on a quand même un enfant ensemble et que ce n'est pas rien ?
Là où le film est intéressant et pose de bonnes questions c'est quand il se penche sur le cataclysme monumental que représente l'arrivée d'un enfant au sein du couple. On passe du statut de couple à celui de famille, de couple conjugal à couple parental (comme disent les psy à la télé...) et rien n'est plus pareil, et ne sera jamais plus pareil. Tout l'enjeu tient dans l'équilibre à trouver dans l'énergie et le temps que l'on va allouer à chaque entité : moi, mon conjoint, mon couple et notre enfant. Aucun des quatre ne doit être lésé. Le personnage de Jon Hamm résume très bien la situation lorsqu'il dit "Quand tout était au top, notre couple était au top; quand on est devenu une famille, notre couple a explosé".
Friends with kids m'a beaucoup fait penser aux petites comédies sympathiques réalisées par Edward Burns dans les années 90. C'est certes très bobo, très New York style, très intello et très écrit. Jennifer Westfeldt est tellement botoxée qu'elle arrive à peine à sourire, Megan Fox est un joli brin de fille qui sait jouer autre chose que les bombes blockbusterisées, les mecs sont attachants et l'histoire se laisse voir jusqu'au bout sans déplaisir même si on sait déjà comment tout ça va se terminer.
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Réal. Jennifer Westfeldt
Avec: Jennifer Westfeldt, Adam Scott, Jon Hamm, Kristen Wiig, Maya Rudolf, Edward Burns, Chris O'Dowd, Megan Fox, etc.
Julie et Jason ont la trentaine bien tassée et sont BFF (les meilleurs amis du monde). Leurs deux couples d'amis les plus proches se sont lancés dans l'aventure de la parentalité avec plus ou moins de bonheur... En les observant, Julie et Jason en viennent à la conclusion que romantisme et enfants ne font pas bon ménage et que mieux vaut faire et élever un enfant avec quelqu'un(e) de bien dont on n'est pas amoureux, tout en continuant de chercher la passion amoureuse dans d'autres bras. Ils décident donc d'avoir un enfant ensemble sans être ensemble.
Le point de départ de cette comédie de moeurs US penche ostensiblement du côté du déjà vu (et le point d'arrivée aussi du reste). C'est ce qui se passe entre les deux qui vaut qu'on s'y attarde. Le non-couple de parents formé par Adam Scott et Jennifer Westfeldt (madame Jon Hamm à la ville) a droit aux réflexions et commentaires de leurs familles et de leur entourage tout comme les couples de parents classiques mais ils ont l'air de s'en sortir beaucoup mieux au quotidien, au final, en terme d'organisation et de partage des tâches. Serait-ce parce que leur quotidien n'est pas baigné (biaisé ?) par le sentiment amoureux ? Mais combien de temps peut-il rester à distance ce sentiment amoureux justement une fois qu'on se rend compte qu'on fait mieux que les autres, qu'on a quand même un enfant ensemble et que ce n'est pas rien ?
Là où le film est intéressant et pose de bonnes questions c'est quand il se penche sur le cataclysme monumental que représente l'arrivée d'un enfant au sein du couple. On passe du statut de couple à celui de famille, de couple conjugal à couple parental (comme disent les psy à la télé...) et rien n'est plus pareil, et ne sera jamais plus pareil. Tout l'enjeu tient dans l'équilibre à trouver dans l'énergie et le temps que l'on va allouer à chaque entité : moi, mon conjoint, mon couple et notre enfant. Aucun des quatre ne doit être lésé. Le personnage de Jon Hamm résume très bien la situation lorsqu'il dit "Quand tout était au top, notre couple était au top; quand on est devenu une famille, notre couple a explosé".
Friends with kids m'a beaucoup fait penser aux petites comédies sympathiques réalisées par Edward Burns dans les années 90. C'est certes très bobo, très New York style, très intello et très écrit. Jennifer Westfeldt est tellement botoxée qu'elle arrive à peine à sourire, Megan Fox est un joli brin de fille qui sait jouer autre chose que les bombes blockbusterisées, les mecs sont attachants et l'histoire se laisse voir jusqu'au bout sans déplaisir même si on sait déjà comment tout ça va se terminer.
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vendredi 22 juin 2012
Driving Miss Pivoine
The day I was a movie star in L.A. (ou presque)
Deux jours de séminaire organisés par ma boîte à Los Angeles il y a dix jours m'ont donné l'occasion de prolonger mon séjour d'une journée pour visiter la ville. Ou plutôt pour rendre visite à certains sites chers à mon coeur de midinette, car pour moi LA = films, légendes et... Marilyn Monroe.
Je ne voulais pas louer de voiture (peur de me perdre) alors j'ai réservé une voiture avec chauffeur ! Ben tiens. A 10h00, mon chauffeur était là, dans le lobby de mon hôtel, costume cravate, limite s'il n'avait pas sa casquette à la main. Et nous voilà partis direction la première escale sur mon itinéraire : 5th Helena Drive.
Je suis persuadée que cette adresse ne dira rien à personne, à part une poignée d'irréductibles fans de Marilyn. C'est tout simplement sa dernière adresse, là où elle est morte. Quelques clics sur le GPS et une heure et des bouchons plus tard (LA oblige...) nous y voilà. Je demande au chauffeur de me laisser à l'angle de l'impasse précédente qui s'appelle 4th Helena Drive (quelle créativité ces ricains...). Le ciel est gris blanc, il fait bon, c'est un quartier résidentiel de villas avec jardins verdoyants, pleins de fleurs colorées. Je m'avance jusqu'au pilône qui indique "5th Helena Drive", je m'engage dans l'impasse, je sais que la maison est celle au fond à gauche. Evidemment une fois devant ce n'est qu'un portail gris au milieu d'un mur de cloture blanc. On ne voit rien. Je mets mon oeil dans les interstices des lattes en bois et je regarde à l'intérieur de la propriété. Je reconnais les briques rouges du sol, un mur de la maison avec sa fenêtre à barreaux de style mexicain. Je revois dans ma tête les images en noir et blanc que j'ai vues tant de fois : le corps de Marilyn que l'on sort de la maison sur une civière, sous une couverture. C'était il y a presque 50 ans, je n'étais même pas née. Et me voilà, la gorge presque serrée de me retrouver là. Lieu mythique pour moi. Je fais quelques pas pour m'éloigner, je reviens, je touche le portail. C'est un peu enfantin ce comportement, un peu idiot cette adoration pour une morte que je n'ai jamais connue. Et pourtant je suis là, 5th Helena Drive... J'ai rêvé de ce moment toute ma vie.
Je finis par m'extraire du sanctuaire, remonte en voiture et indique à mon chauffeur l'escale suivante qui n'est pas loin d'après Google Maps. Clics GPS et nous voilà repartis pour arriver 15 minutes plus tard au mauvais endroit. Mon chauffeur a beau me dire que c'est là une fois garés dans le parking, je sais que non. Nous sommes dans un cimetière aligné de croix blanches : des vétérans de guerre. Je cherche un cimetière de civils. Je descends de voiture, demande à un vieux couple qui est là. "I'm looking for Westwood Village Memorial Park, do you know where it is?". Oui, ça leur dit quelque chose et ils me donnent quelques indications. Nous voilà repartis, mon chauffeur et moi. Et on tourne, on vire, mon chauffeur semble se foutre royalement de savoir si nous allons finir par trouver le bon endroit. Il est payé à l'heure, pas au résultat. Il faudra que j'appelle ma mère en France pour qu'elle trouve l'adresse exacte sur Internet et me la donne. Au final : on était à deux pas, mais on tournait en rond. On aurait pu chercher encore longtemps tellement l'endroit est confidentiel. Un tout petit cimetière en pleine ville, entouré d'immeubles immenses. Mon chauffeur se gare, je descends et je me dirige immédiatement vers un angle du cimetière. Je ne sais pas si ce que je cherche est par là mais je le sens. Il y a un carré de verdure au centre du cimetière avec des tombes et des plaques à même l'herbe, et tout autour des pavés de béton ornés de petites plaques derrière lesquels des tiroirs servent de dernière demeure aux gens enterrés-là. Je marche d'un pas décidé mais pas pressé, je croise la tombe de Farrah Fawcett, en marbre rouge, sobre, sans date, juste son nom. Je remonte l'allée de droite, vers un mur de plaques. Je ne vois pas encore ce qui est écrit sur ces plaques mais je sais déjà que c'est bien là. Je vois un bouquet de fleurs sur l'une des plaques, c'est le seul. Je m'approche, un couple de sexagénaires arrive par ma gauche à ma hauteur. Nous arrivons ensemble et le monsieur dit à sa femme "she always has flowers, it's the fans...". J'y suis.
Sur la plaque un nom et deux dates : Marilyn Monroe 1926 - 1962, et dans le vase prévu à cet effet un bouquet de fleurs champêtres. Rien de glamour, juste des fleurs des champs cueillies à la main. La plaque a une couleur différente de celles qui l'entourent : elle est plus foncée. C'est à cause des gens qui la touchent, l'embrassent, la caressent. Ils laissent leur marque. Je regarde cette plaque, je me dis qu'il y a 50 ans est venue s'allonger là une jeune femme de 36 ans, adulée par le monde entier et morte de solitude. J'en ai presque les larmes aux yeux, du haut de mes bientôt 42 ans... It's silly I know but I can't help it.
Je demande au couple de bien vouloir me prendre en photo. Ils s'exécutent. Je les prends aussi. Je reste un moment, m'éloigne, me rapproche, touche la plaque de métal moi aussi. Puis je fais un tour dans le cimetière. D'autres vedettes reponsent ici : Dean Martin, Jack Lemmon, Billy Wilder, Natalie Wood, Farrah Fawcett, Walter Matthau. Tout le temps où je suis restée dans ce cimétière tous les visiteurs se sont à chaque fois dirigés vers une seule et même tombe : celle de Marilyn.
J'ai quitté l'endroit à regrets mais le temps passait et j'avais encore beaucoup d'endroits à voir sur mon programme. J'ai ainsi passé le reste de la journée entre Rodeo Drive, l'hôtel Beverley Wilshire (pretty woman, walking down the street...), le Walk of Fame et enfin le Walt Disney Concert Hall architecturé par Franck Gehry. Une pure merveille. On dirait des feuilles de partition soufflées par le vent et s'envolant vers le ciel. Franck Gehry est vraiment un génie.
Il y avait beaucoup d'autres endroits sur mon programme mais en une journée, avec les embouteillages Los Angeliens, cela n'a pas été possible : je devais rentrer à mon hôtel pour 17h00. Ce sera pour une prochaine visite parce que oui, L.A., I'll be back...
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Deux jours de séminaire organisés par ma boîte à Los Angeles il y a dix jours m'ont donné l'occasion de prolonger mon séjour d'une journée pour visiter la ville. Ou plutôt pour rendre visite à certains sites chers à mon coeur de midinette, car pour moi LA = films, légendes et... Marilyn Monroe.
Je ne voulais pas louer de voiture (peur de me perdre) alors j'ai réservé une voiture avec chauffeur ! Ben tiens. A 10h00, mon chauffeur était là, dans le lobby de mon hôtel, costume cravate, limite s'il n'avait pas sa casquette à la main. Et nous voilà partis direction la première escale sur mon itinéraire : 5th Helena Drive.
Je suis persuadée que cette adresse ne dira rien à personne, à part une poignée d'irréductibles fans de Marilyn. C'est tout simplement sa dernière adresse, là où elle est morte. Quelques clics sur le GPS et une heure et des bouchons plus tard (LA oblige...) nous y voilà. Je demande au chauffeur de me laisser à l'angle de l'impasse précédente qui s'appelle 4th Helena Drive (quelle créativité ces ricains...). Le ciel est gris blanc, il fait bon, c'est un quartier résidentiel de villas avec jardins verdoyants, pleins de fleurs colorées. Je m'avance jusqu'au pilône qui indique "5th Helena Drive", je m'engage dans l'impasse, je sais que la maison est celle au fond à gauche. Evidemment une fois devant ce n'est qu'un portail gris au milieu d'un mur de cloture blanc. On ne voit rien. Je mets mon oeil dans les interstices des lattes en bois et je regarde à l'intérieur de la propriété. Je reconnais les briques rouges du sol, un mur de la maison avec sa fenêtre à barreaux de style mexicain. Je revois dans ma tête les images en noir et blanc que j'ai vues tant de fois : le corps de Marilyn que l'on sort de la maison sur une civière, sous une couverture. C'était il y a presque 50 ans, je n'étais même pas née. Et me voilà, la gorge presque serrée de me retrouver là. Lieu mythique pour moi. Je fais quelques pas pour m'éloigner, je reviens, je touche le portail. C'est un peu enfantin ce comportement, un peu idiot cette adoration pour une morte que je n'ai jamais connue. Et pourtant je suis là, 5th Helena Drive... J'ai rêvé de ce moment toute ma vie.
Je finis par m'extraire du sanctuaire, remonte en voiture et indique à mon chauffeur l'escale suivante qui n'est pas loin d'après Google Maps. Clics GPS et nous voilà repartis pour arriver 15 minutes plus tard au mauvais endroit. Mon chauffeur a beau me dire que c'est là une fois garés dans le parking, je sais que non. Nous sommes dans un cimetière aligné de croix blanches : des vétérans de guerre. Je cherche un cimetière de civils. Je descends de voiture, demande à un vieux couple qui est là. "I'm looking for Westwood Village Memorial Park, do you know where it is?". Oui, ça leur dit quelque chose et ils me donnent quelques indications. Nous voilà repartis, mon chauffeur et moi. Et on tourne, on vire, mon chauffeur semble se foutre royalement de savoir si nous allons finir par trouver le bon endroit. Il est payé à l'heure, pas au résultat. Il faudra que j'appelle ma mère en France pour qu'elle trouve l'adresse exacte sur Internet et me la donne. Au final : on était à deux pas, mais on tournait en rond. On aurait pu chercher encore longtemps tellement l'endroit est confidentiel. Un tout petit cimetière en pleine ville, entouré d'immeubles immenses. Mon chauffeur se gare, je descends et je me dirige immédiatement vers un angle du cimetière. Je ne sais pas si ce que je cherche est par là mais je le sens. Il y a un carré de verdure au centre du cimetière avec des tombes et des plaques à même l'herbe, et tout autour des pavés de béton ornés de petites plaques derrière lesquels des tiroirs servent de dernière demeure aux gens enterrés-là. Je marche d'un pas décidé mais pas pressé, je croise la tombe de Farrah Fawcett, en marbre rouge, sobre, sans date, juste son nom. Je remonte l'allée de droite, vers un mur de plaques. Je ne vois pas encore ce qui est écrit sur ces plaques mais je sais déjà que c'est bien là. Je vois un bouquet de fleurs sur l'une des plaques, c'est le seul. Je m'approche, un couple de sexagénaires arrive par ma gauche à ma hauteur. Nous arrivons ensemble et le monsieur dit à sa femme "she always has flowers, it's the fans...". J'y suis.
Sur la plaque un nom et deux dates : Marilyn Monroe 1926 - 1962, et dans le vase prévu à cet effet un bouquet de fleurs champêtres. Rien de glamour, juste des fleurs des champs cueillies à la main. La plaque a une couleur différente de celles qui l'entourent : elle est plus foncée. C'est à cause des gens qui la touchent, l'embrassent, la caressent. Ils laissent leur marque. Je regarde cette plaque, je me dis qu'il y a 50 ans est venue s'allonger là une jeune femme de 36 ans, adulée par le monde entier et morte de solitude. J'en ai presque les larmes aux yeux, du haut de mes bientôt 42 ans... It's silly I know but I can't help it.
Je demande au couple de bien vouloir me prendre en photo. Ils s'exécutent. Je les prends aussi. Je reste un moment, m'éloigne, me rapproche, touche la plaque de métal moi aussi. Puis je fais un tour dans le cimetière. D'autres vedettes reponsent ici : Dean Martin, Jack Lemmon, Billy Wilder, Natalie Wood, Farrah Fawcett, Walter Matthau. Tout le temps où je suis restée dans ce cimétière tous les visiteurs se sont à chaque fois dirigés vers une seule et même tombe : celle de Marilyn.
J'ai quitté l'endroit à regrets mais le temps passait et j'avais encore beaucoup d'endroits à voir sur mon programme. J'ai ainsi passé le reste de la journée entre Rodeo Drive, l'hôtel Beverley Wilshire (pretty woman, walking down the street...), le Walk of Fame et enfin le Walt Disney Concert Hall architecturé par Franck Gehry. Une pure merveille. On dirait des feuilles de partition soufflées par le vent et s'envolant vers le ciel. Franck Gehry est vraiment un génie.
Il y avait beaucoup d'autres endroits sur mon programme mais en une journée, avec les embouteillages Los Angeliens, cela n'a pas été possible : je devais rentrer à mon hôtel pour 17h00. Ce sera pour une prochaine visite parce que oui, L.A., I'll be back...
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Suit yourself...
Il n'est pas super beau mais il a un charme fou (et un sourire de playboy). Il n'est pas particulièrement aimable de prime abord (pas au niveau d'un Gregory House mais pas loin dans son genre) mais gagne à être connu. Il est ermenegildozegnaté des pieds à la tête et ça lui va bien. Il est arrogant, prétentieux, brillant, sans état d'âme, les mains dans les poches mais l'épine dorsale droite comme un i, pas question de courber l'échine, ni au propre ni au figuré. Il est amateur de belles choses, de belle musique (en 33 tours s'il vous plaît), de jolies filles et cite du Star Trek, du Parrain ou du Top Gun sans distinction. Il s'appelle Harvey Specter et il est tout simplement génial.
Mais à part ça, qui est Harvey Specter ? C'est un avocat, un "closer" comme on dit (quelqu'un qui clot une affaire en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "objection, votre Honneur") mais il ne vit pas dans la vraie vie, il vit dans un New York de carte postale, celui de Gossip Girl et de Working Girl, un New York de série télé. Ça s'appelle "Suits" et dans le pilote de la série, Harvey Specter est promu Senior Partner de son cabinet d'avocats malgré une belle boulette qui lui coûte presque sa place mais qu'il assume avec élégance. En tant que Senior Partner, il a le droit de recruter un petit jeune pour le former et l'épauler. Ce sera Mike Ross, un petit génie qui mémorise tout ce qu'il a lu une fois et dont le passe-temps est de passer l'examen du barreau pour des étudiants en droit moyens pas sûrs de le réussir. Le déroulé du recrutement de Mike Ross vaut le détour à lui tout seul. Forcément avec un pilote pareil, on est accro tout de suite et on en veut davantage malgré une première histoire juridique un peu faiblarde.
Au fil des épisodes, la relation Specter / Ross se développe et mûrit tandis que les histoires juridiques prennent plus de substance. La série fait également la part belle aux seconds rôles : Gina Torres que l'on avait connue en méchante face à Sydney Bristow dans "Alias" s'est racheté une conduite (et une garde-robe accessoirisée de semelles rouges). Elle est la Managing Partner (la big boss quoi) du cabinet d'avocats qui porte son nom. Un peu la Diane Lockhart version 3.0 à New York. Immense, regard d'acier, jamais un mot plus haut que l'autre, une main de fer dans un gant de velours. Rick Hoffman, rencontré pour la première fois en ce qui me concerne dans "the $treet" joue le rival d'Harvey Specter et son opposé point par point : toujours un peu mal fagoté, bedonnant, calvitie précoce, sourire de prédateur, dents qui rayent le parquet, un peu plouc d'apparence mais amateur de théâtre classique, fourbe tel un Jaffar. Il joue le rôle du faire-valoir d'Harvey Specter mais parfois c'est un peu trop : s'il était si mauvais comparé à Specter, il aurait été viré depuis longtemps dans ce monde de requins sans pitié où la première erreur est toujours celle de trop.
Côté jupes, on trouve des personnages féminins de qualité : Donna, l'assistante de Specter. Leur relation professionnelle est géniale. Ils jouent d'égal à égal, chacun sur son terrain mais chacun au top de son métier. Une scène du pilote où il arrive au bureau et n'a pas besoin de finir ses phrases qu'elle lui donne déjà tout ce dont il a besoin représente parfaitement ce qu'est leur collaboration (et ce qu'une collaboration patron / assistante devrait être…). Rachel Zane, Paralegal Associate, trop stressée par l'examen du barreau pour passer de l'autre côté et devenir elle-même avocat, elle se "contente" d'être indispensable aux ténors pour qui elle travaille et qui n'auraient que leur voix mais rien à dire sans elle. D'entrée on sent que la relation Ross / Zane va demander à être approfondie.
Bref, la première saison de "Suits" ne va qu'en s'améliorant. La réalisation est dynamique et efficace, les dialogues sont superbement écrits, les personnages intéressants. On en redemande.
"Suits" - Série US - 2011 (note: ***/****)
Créée par Aaron Korsh
Avec: Gabriel Macht, Patrick J. Adams, Rick Hoffman, Meghan Markle, Sarah Rafferty et Gina Torres
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Mais à part ça, qui est Harvey Specter ? C'est un avocat, un "closer" comme on dit (quelqu'un qui clot une affaire en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "objection, votre Honneur") mais il ne vit pas dans la vraie vie, il vit dans un New York de carte postale, celui de Gossip Girl et de Working Girl, un New York de série télé. Ça s'appelle "Suits" et dans le pilote de la série, Harvey Specter est promu Senior Partner de son cabinet d'avocats malgré une belle boulette qui lui coûte presque sa place mais qu'il assume avec élégance. En tant que Senior Partner, il a le droit de recruter un petit jeune pour le former et l'épauler. Ce sera Mike Ross, un petit génie qui mémorise tout ce qu'il a lu une fois et dont le passe-temps est de passer l'examen du barreau pour des étudiants en droit moyens pas sûrs de le réussir. Le déroulé du recrutement de Mike Ross vaut le détour à lui tout seul. Forcément avec un pilote pareil, on est accro tout de suite et on en veut davantage malgré une première histoire juridique un peu faiblarde.
Au fil des épisodes, la relation Specter / Ross se développe et mûrit tandis que les histoires juridiques prennent plus de substance. La série fait également la part belle aux seconds rôles : Gina Torres que l'on avait connue en méchante face à Sydney Bristow dans "Alias" s'est racheté une conduite (et une garde-robe accessoirisée de semelles rouges). Elle est la Managing Partner (la big boss quoi) du cabinet d'avocats qui porte son nom. Un peu la Diane Lockhart version 3.0 à New York. Immense, regard d'acier, jamais un mot plus haut que l'autre, une main de fer dans un gant de velours. Rick Hoffman, rencontré pour la première fois en ce qui me concerne dans "the $treet" joue le rival d'Harvey Specter et son opposé point par point : toujours un peu mal fagoté, bedonnant, calvitie précoce, sourire de prédateur, dents qui rayent le parquet, un peu plouc d'apparence mais amateur de théâtre classique, fourbe tel un Jaffar. Il joue le rôle du faire-valoir d'Harvey Specter mais parfois c'est un peu trop : s'il était si mauvais comparé à Specter, il aurait été viré depuis longtemps dans ce monde de requins sans pitié où la première erreur est toujours celle de trop.
Côté jupes, on trouve des personnages féminins de qualité : Donna, l'assistante de Specter. Leur relation professionnelle est géniale. Ils jouent d'égal à égal, chacun sur son terrain mais chacun au top de son métier. Une scène du pilote où il arrive au bureau et n'a pas besoin de finir ses phrases qu'elle lui donne déjà tout ce dont il a besoin représente parfaitement ce qu'est leur collaboration (et ce qu'une collaboration patron / assistante devrait être…). Rachel Zane, Paralegal Associate, trop stressée par l'examen du barreau pour passer de l'autre côté et devenir elle-même avocat, elle se "contente" d'être indispensable aux ténors pour qui elle travaille et qui n'auraient que leur voix mais rien à dire sans elle. D'entrée on sent que la relation Ross / Zane va demander à être approfondie.
Bref, la première saison de "Suits" ne va qu'en s'améliorant. La réalisation est dynamique et efficace, les dialogues sont superbement écrits, les personnages intéressants. On en redemande.
"Suits" - Série US - 2011 (note: ***/****)
Créée par Aaron Korsh
Avec: Gabriel Macht, Patrick J. Adams, Rick Hoffman, Meghan Markle, Sarah Rafferty et Gina Torres
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mercredi 30 mai 2012
Fairly Legal... ma nouvelle marotte !
Série US - 2010 (note: ***/****)
Avec Sarah Shahi, Virginia Williams, Michael Trucco, Baron Vaughn, Ryan Johnson et quelques apparitions de Gerald McRaney
La première saison m'avait enthousiasmée, principalement grâce au peps et au côté décalé du personnage principal Kate Reed, joué par Sarah Shahi. Ancienne avocate au barreau de San Francisco, Kate l'a abandonné à la mort de son père (avocat aussi, à la tête de son propre cabinet "Reed & Reed") pour devenir "médiatrice", dans le même cabinet maintenant dirigé par... sa belle-mère, Lauren, à peine plus âgée qu'elle. Les histoires légales étaient sympas sans plus au début et de mieux en mieux écrites au fil de la saison. Le fil rouge de la série est triple : d'abord la relation on-again off-again entre Kate et son futur ex-mari-plus-tout-à-fait-futur-mais-pas-encore-tout-à-fait-ex Justin Patrick, très charmant A.D.A. joué par Michael Trucco. Au plus ils sont compliqués, au plus ils se disputent, au plus on les aime. En deuxième position, la super complicité professionnelle de Kate avec son assistant, Leo (Baron Vaughn), qui mériterait un post à lui tout seul. Et enfin, mais pas en fin, la relation très conflictuelle entre Kate et sa belle-mère, Lauren Reed (Virginia Williams).
Autant dans la première saison Lauren Reed apparaissait comme un glaçon blond sans âme, toujours tirée à quatre épingles, sourire collé aux dents, chignonnée quoi qu'il arrive, mince comme un fil dans ses robes couture près du corps et ses talons de 12 cm, autant dans la deuxième saison, ô surprise... Lauren a un coeur ! Et il bat. Et elle est clairement demandeuse d'une relation plus sereine, voire même plus amicale, avec sa belle-fille. Une cohabitation forcée et inopinée va l'aider en ce sens.
Mais la bonne idée de cette deuxième saison, c'est l'arrivée d'un gros lourdaud, un troisième Partner pour le cabinet, Ben Grogan, joué par Ryan Johnson. The guy you love to hate... au début du moins. L'opposé total de Justin Patrick. Le mec pas super beau, un poil ringard, grande gueule et belle bagnole, en mode autopromotion et estime de soi 24/7, il faut bien le dire : il est insupportable. Et puis, au fil des épisodes, il se dévoile, s'humanise, se rapproche.
Il me reste trois malheureux épisodes à visionner de cette deuxième saison et déjà je cafarde : ils vont me manquer... Alors j'implore le Dieu cathodique de nous donner dès la rentrée une troisième saison.
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Avec Sarah Shahi, Virginia Williams, Michael Trucco, Baron Vaughn, Ryan Johnson et quelques apparitions de Gerald McRaney
La première saison m'avait enthousiasmée, principalement grâce au peps et au côté décalé du personnage principal Kate Reed, joué par Sarah Shahi. Ancienne avocate au barreau de San Francisco, Kate l'a abandonné à la mort de son père (avocat aussi, à la tête de son propre cabinet "Reed & Reed") pour devenir "médiatrice", dans le même cabinet maintenant dirigé par... sa belle-mère, Lauren, à peine plus âgée qu'elle. Les histoires légales étaient sympas sans plus au début et de mieux en mieux écrites au fil de la saison. Le fil rouge de la série est triple : d'abord la relation on-again off-again entre Kate et son futur ex-mari-plus-tout-à-fait-futur-mais-pas-encore-tout-à-fait-ex Justin Patrick, très charmant A.D.A. joué par Michael Trucco. Au plus ils sont compliqués, au plus ils se disputent, au plus on les aime. En deuxième position, la super complicité professionnelle de Kate avec son assistant, Leo (Baron Vaughn), qui mériterait un post à lui tout seul. Et enfin, mais pas en fin, la relation très conflictuelle entre Kate et sa belle-mère, Lauren Reed (Virginia Williams).
Autant dans la première saison Lauren Reed apparaissait comme un glaçon blond sans âme, toujours tirée à quatre épingles, sourire collé aux dents, chignonnée quoi qu'il arrive, mince comme un fil dans ses robes couture près du corps et ses talons de 12 cm, autant dans la deuxième saison, ô surprise... Lauren a un coeur ! Et il bat. Et elle est clairement demandeuse d'une relation plus sereine, voire même plus amicale, avec sa belle-fille. Une cohabitation forcée et inopinée va l'aider en ce sens.
Mais la bonne idée de cette deuxième saison, c'est l'arrivée d'un gros lourdaud, un troisième Partner pour le cabinet, Ben Grogan, joué par Ryan Johnson. The guy you love to hate... au début du moins. L'opposé total de Justin Patrick. Le mec pas super beau, un poil ringard, grande gueule et belle bagnole, en mode autopromotion et estime de soi 24/7, il faut bien le dire : il est insupportable. Et puis, au fil des épisodes, il se dévoile, s'humanise, se rapproche.
Il me reste trois malheureux épisodes à visionner de cette deuxième saison et déjà je cafarde : ils vont me manquer... Alors j'implore le Dieu cathodique de nous donner dès la rentrée une troisième saison.
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lundi 21 mai 2012
Critique du film "De rouille et d'os"
Genre: de battre mon coeur s'est arrêté (note: ***/****)
Réal. Jacques Audiard
Avec Marion Cotillard, Matthias Schonaerts, Armand Verdure, Bouli Lanners, Corinne Masiero, etc.
C'est l'histoire d'une rencontre improbable. Un pauvre mec, qui traverse la France du nord au sud avec son fils de 5 ans dans l'espoir d'une vie meilleure. Ou peut-être pas. Une belle fille que sa passion va couper en deux. Au milieu d'eux, un chemin, un tunnel et au bout une lueur avant d'être une lumière.
Jacques Audiard filme à l'épaule, parfois flou, parfois trop près, parfois mal. Les décors sont laids. On est au soleil de la côté d'Azur mais cette côte d'azur là ne pue pas le fric. Cette côte d'azur là c'est celle des fins de mois difficiles, des produits périmés dans le frigo qu'on a piqués au supermarché (qui n'a plus le droit de les vendre) pour se nourrir. Les bruits sont secs comme du fer blanc. Les visages sont fatigués, filmés au plus près, sans fard.
Pour une fois Marion Cotillard a su être sobre. Même dans la scène charnière du film, celle de son réveil dans une chambre blême d'hôpital, alors qu'elle aurait pu hurler elle n'est qu'un murmure de petite fille.
Face à elle un monolithe à l'état brut. Matthias Schonaerts est tout en tendresse contenue, tout en violence maîtrisée. Il n'a l'air de (sur)vivre que parce qu'il n'a pas le choix. Il n'a pas l'air d'en faire beaucoup d'ailleurs. Il va dans le sud avec son petit garçon parce que sa sœur peut l'héberger et c'est tout. D'où il vient ? Qui est la mère du petit ? Que lui est-il arrivé ? On ne le saura pas. Il n'a pas l'air d'aimer beaucoup son fils (le petit Armand Verdure, formidable de naturel et d'émotion), ni sa vie. Il tire des coups sans sentiments, parce qu'il est "opé".
Comment ces deux-là se rencontrent et se comprennent, on ne saurait l'expliquer mais ils se comprennent. Mieux, ils vont se sauver. Ils sont le négatif de l'autre : elle tout en finesse physique et en force mentale ; les orques lui obéissent au doigt et lui coûteront ses jambes. La scène sur sa terrasse où, déjà amputée, elle se lève sur ses prothèses pour refaire, face au vide, les gestes de sa vie perdue est un vrai tire-larmes. D'une intensité inouïe. Lui tout en force physique et en faiblesse mentale ; il parle avec ses poings d'abord, ne réfléchit par forcément après. Il vit dans le ici et maintenant, dans le sans-conséquence, dans l'inconséquence. Son égoïsme, sa bêtise, son inattention (qu'est-ce vraiment au juste d'ailleurs ?) lui font commettre la pire erreur de sa vie, de celles dont on ne se remet jamais. Heureusement pour lui, son "art", la boxe, va lui permettre de la réparer. In extremis. Et le révéler à lui-même par la même occasion.
On sort de la salle l'estomac et les cordes vocales vrillés, le coeur battant au fond de la gorge. On respire l'air frais, la pluie, le vent, avec dans la bouche un goût de rouille et d'os.
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Réal. Jacques Audiard
Avec Marion Cotillard, Matthias Schonaerts, Armand Verdure, Bouli Lanners, Corinne Masiero, etc.
C'est l'histoire d'une rencontre improbable. Un pauvre mec, qui traverse la France du nord au sud avec son fils de 5 ans dans l'espoir d'une vie meilleure. Ou peut-être pas. Une belle fille que sa passion va couper en deux. Au milieu d'eux, un chemin, un tunnel et au bout une lueur avant d'être une lumière.
Jacques Audiard filme à l'épaule, parfois flou, parfois trop près, parfois mal. Les décors sont laids. On est au soleil de la côté d'Azur mais cette côte d'azur là ne pue pas le fric. Cette côte d'azur là c'est celle des fins de mois difficiles, des produits périmés dans le frigo qu'on a piqués au supermarché (qui n'a plus le droit de les vendre) pour se nourrir. Les bruits sont secs comme du fer blanc. Les visages sont fatigués, filmés au plus près, sans fard.
Pour une fois Marion Cotillard a su être sobre. Même dans la scène charnière du film, celle de son réveil dans une chambre blême d'hôpital, alors qu'elle aurait pu hurler elle n'est qu'un murmure de petite fille.
Face à elle un monolithe à l'état brut. Matthias Schonaerts est tout en tendresse contenue, tout en violence maîtrisée. Il n'a l'air de (sur)vivre que parce qu'il n'a pas le choix. Il n'a pas l'air d'en faire beaucoup d'ailleurs. Il va dans le sud avec son petit garçon parce que sa sœur peut l'héberger et c'est tout. D'où il vient ? Qui est la mère du petit ? Que lui est-il arrivé ? On ne le saura pas. Il n'a pas l'air d'aimer beaucoup son fils (le petit Armand Verdure, formidable de naturel et d'émotion), ni sa vie. Il tire des coups sans sentiments, parce qu'il est "opé".
Comment ces deux-là se rencontrent et se comprennent, on ne saurait l'expliquer mais ils se comprennent. Mieux, ils vont se sauver. Ils sont le négatif de l'autre : elle tout en finesse physique et en force mentale ; les orques lui obéissent au doigt et lui coûteront ses jambes. La scène sur sa terrasse où, déjà amputée, elle se lève sur ses prothèses pour refaire, face au vide, les gestes de sa vie perdue est un vrai tire-larmes. D'une intensité inouïe. Lui tout en force physique et en faiblesse mentale ; il parle avec ses poings d'abord, ne réfléchit par forcément après. Il vit dans le ici et maintenant, dans le sans-conséquence, dans l'inconséquence. Son égoïsme, sa bêtise, son inattention (qu'est-ce vraiment au juste d'ailleurs ?) lui font commettre la pire erreur de sa vie, de celles dont on ne se remet jamais. Heureusement pour lui, son "art", la boxe, va lui permettre de la réparer. In extremis. Et le révéler à lui-même par la même occasion.
On sort de la salle l'estomac et les cordes vocales vrillés, le coeur battant au fond de la gorge. On respire l'air frais, la pluie, le vent, avec dans la bouche un goût de rouille et d'os.
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