mercredi 17 avril 2013

Critique du film "Elle s'appelait Sarah"

Genre: In memoriam (note: ***/****)


Réal. Gilles Paquet-Brenner (2010)
Avec Kristin Scott-Thomas, Mélusine Mayance, Niels Arestrup, Frédéric Pierrot, Michel Duchaussoy, Dominique Frot, Aidan Quinn, Gisèle Casadesus et Paul Mercier.

Je n'étais pas allée voir ce film à sa sortie, je ne me souviens plus pourquoi... Peut-être un énervement passager contre Kristin Scott-Thomas, croisée dans un TGV Avignon-Paris l'été d'avant et que j'avais trouvée particulièrement hautaine et désagréable sans même lui avoir parlé. Bref.

Dimanche soir sur France 2 fut l'occasion de me rattraper. Et maintenant que je suis devant mon clavier, je me dis que ça va être compliqué de traduire avec des mots toutes les émotions que j'ai ressenties en regardant ce film. Emotion de maman d'abord, insoutenable, devant ces enfants petits et grands que l'on parque comme des animaux parce qu'ils ont eu la "mauvaise idée" de naître juifs ; Emotion d'espoir stupide pour ce petit garçon tellement beau, tellement innocent, tellement impuissant, tellement à la merci des grands, des plus grands ; Emotion de française ensuite, mitigée, devant les comportements de mes compatriotes certains collabos et d'autres courageux et le "qu'est-ce que j'aurais fait moi ?" toujours, bien sûr, qui s'insinue ; Emotion de cinéphile enfin, sur le dernier mot du film qui me fait de nouveau monter les larmes aux yeux tandis que j'écris ces lignes...

"Elle s'appelait Sarah" est un beau film, tout en pathos retenu (sans doute grâce au jeu sobre de Kristin Scott-Thomas) mais empreint d'une immense culpabilité : celle de Sarah d'avoir pris la mauvaise décision un jour où elle n'avait qu'une dizaine d'années, une décision qu'elle ne se pardonne pas mais qui l'obsède et qui, comble du funeste, lui avait sauvé la vie. Une double culpabilité dont elle ne se remettra jamais.

Un beau film dont on ne sort pas complètement indemne.




Aucun commentaire: