mardi 20 mai 2014
Frank Gehry ou la poésie à l'état pur
La première fois que j'ai entendu parler de Frank Gehry, c'était à l'occasion du projet de rénovation de la cinémathèque de Paris. L'architecte était un certain Frank Gehry. Etant donné que le monsieur avait déjà dans les 75 ans, on peut dire que je me réveillais un peu tard. Mais mieux vaut tard que jamais car depuis, je me suis pas mal rattrapée...
J'ai voyagé aux quatre coins de la planète à la découverte d'oeuvres de Frank Gehry. Et à chaque fois, j'ai été soufflée, fascinée, époustouflée. La cinémathèque étant peut-être même, au final, son oeuvre la moins marquante à mes yeux.
D'abord il y eut la maison dansante de Prague (aussi appelée Ginger & Fred). Deux immeubles collés l'un contre l'autre, celui de gauche figurant une jupe virevoltant dans un pas de danse démodé.
Puis quelques années plus tard, le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles. Le bâtiment fait penser à des partitions qui s'envoleraient contre le ciel californien, d'un bleu impeccable et sans défaut.
Plus récemment la fondation Louis Vuitton, actuellement en construction au coeur du jardin d'acclimation. Un nuage posé sur un écrin de verdure, bientôt prêt à accueillir des oeuvres d'art.
Ou encore le musée Guggenheim de Bilbao, comme un navire s'élançant vers le large, brillant sous le soleil basque, changeant de couleurs selon l'heure du jour ou de la nuit.
Et enfin, mon préféré, l'hôtel de luxe Marquès de Riscal dans le petit village d'Elciego, (presque) perdu dans les terres viticoles de la Rioja. Un entrelas de rubans de couleurs, pavillons flottants au milieu des vignes, sous un soleil de plomb. Superbe.
Lorsque je regarde les oeuvres de Frank Gehry, j'ai peine à croire qu'un monsieur de plus de 70 ans ait pu dessiner des architectures aussi modernes. On les regarde vers le haut, on se sent happés vers le ciel emplis d'une immense poésie, d'une émotion intense.
Frank Gehry serait-il le dernier poète de nos temps modernes à la laideur banalisée ?
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