jeudi 4 octobre 2012

Boss, my new TV addiction

Satan, your kingdom must come down…

Thomas Kane est le king of Chicago, ou plutôt son maire, un maire omnipotent. Clairement la politique a mangé toute sa vie. Certes il a une épouse, très belle, qu'il croise vaguement entre deux portes et avec laquelle il échange des sourires polis ; il a aussi une fille qu'il a écarté de sa vie depuis longtemps. Il a surtout un chef de cabinet et une responsable de la communication qui semblent être devenus son unique famille. L'épisode pilote pose les jalons d'une série noire, cynique, sans une once d'humour.

Pour l'impressionnant Kelsey Grammer, on est loin de Cheers ou de Frasier. Pour Kathleen Robertson, loin de Beverly Hills 90210. Ce Chicago-là est trempé dans l'acier, le plomb, le cynisme pur, l'avidité, un pouvoir que l'on conserve coûte que coûte quitte à rayer de la carte un médecin, à briser des vies, une ville entière même. Tout n'est que calcul, complot, corruption et manipulation. Mais voilà dans ce pilote le statuesque Tom Kane apprend aussi, et ce dès la toute première scène qui est formidable, qu'il est atteint d'une maladie dégénérative incurable et qu'en deux mots ce n'est qu'une question de (peu de) temps avant qu'il ne devienne un légume. Mais dans la jungle terrible jungle le lion ne veut pas mourir…

La caméra est collée à l'oreille des acteurs, saisissant le moindre frémissement, un œil qui se crispe, un sourire qui faiblit, une colère qui monte, une angoisse imperceptible. Les acteurs déroulent une partition sobre, sans état d'âme, quasi rigide sauf un : un journaliste un peu consciencieux qui déterre (au sens propre) un scandale écologique et sanitaire monstrueux. Le lion vacille mais ne tombe pas.

Tous les personnages, seconds rôles compris, semblent avoir un "agenda" comme on dit en anglais (des ambitions personnelles cachées). Aucun n'inspire confiance, ni ne semble en sécurité, jamais à l'abri d'un retournement de veste d'untel ou d'une condamnation de tel autre. Toujours sur le fil du rasoir, quand on pense avoir cerné un personnage il prend un virage à 180°, nous laissant stupéfaits de n'avoir rien vu venir.

Boss est une série brillante, arrogante, pernicieuse, tout en violence contenue et déléguée, comme son personnage principal. Elle est addictive et la chanson de son générique ("Satan, your kingdom must come down" de Robert Plant) est tout simplement parfaite.
 
"Boss" - Série US - 2011 (note: **/****)
Créée par Farhad Safinia
Avec: Kelsey Grammer, Connie Nielsen, Kathleen Robertson, Martin Donovan, Jeff Hephner, Hannah Ware, Troy Garity, etc.
 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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