lundi 11 février 2013

Le journalisme (d'investigation) français n'est pas mort... mais il agonise

Mardi dernier, France 2, reportage sur Dominique Desseigne, PDG du groupe Barrière. Je ne connaissais l'homme que de nom, pas du tout son histoire que je trouve rapidement fascinante et surtout très bien racontée au fil du reportage. Le professionnalisme de la journaliste (même dans un sujet de société) m'aurait presque réconciliée avec le "journalisme d'investigation" à la française. Presque.

On nous brosse le portrait de cet homme qui s'est retrouvé dans la famille Barrière par amour et à la tête de l'empire du même nom par accident, qui explique d'ailleurs très bien que sa situation est singulière puisqu'il dirige une société familiale qui ne lui appartient pas et qu'il devra léguer un jour à ses enfants. Après nous avoir raconté tout ça avec le plus grand sérieux et le plus grand professionnalisme journalistique dont la France est capable, la journaliste ne pouvait pas terminer son reportage sans poser LA question qui tue : "Monsieur Desseigne, êtes-vous le père de Zorah Dati ?"

Non là vraiment j'ai eu envie de la gifler. A croire qu'on ne peut plus, dans ce pays, intéresser les gens avec des sujets sérieux plus de 20 minutes, il faut toujours un zeste de polémique, un brin de scandale, une pincée de trash.

Dominique Desseigne semblait aussi déçu que moi. Il lui a simplement répondu d'un air abasourdi "Ah, je m'y attendais à celle-là" et comme elle insistait, il l'a coupé d'un "Madame !" un peu sec.

En deux minutes, j'ai cru que j'avais zappé sans même toucher la télécommande tellement la tournure que prenait ce reportage avait une forte odeur de TF1. Dommage.

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