lundi 5 novembre 2012

Critique du film "Skyfall"

Genre: Bond comme on l'M (note: **/****)

Réal. Sam Mendes
Avec : Daniel Craig, Judy Dench, Bérénice Lim Marlohe, Naomie Harris, Ralph Fiennes, Albert Finney et Javier Bardem entre autres

Evidemment ça démarre en trombe, au propre comme au figuré, sur les toits d'Istanbul en vol plané dans une course à motos, atterrissage en force sur un train avant d'être expédié ad patres (ou le croit-on) dans les eaux tourmentées d'une rivière déchaînée desquelles une main féminine viendra le repêcher. Classique introduction à la James Bond. Ici, 007 tente de récupérer la liste des agents secrets de sa grâcieuse Majesté, qui a été dérobée (la liste, pas sa grâcieuse Majesté) par un vilain méchant dont seul Ian Fleming avait le secret. Ou du moins le croyait-on vu que ce 23e opus est le premier qui sort de la collection écrite par Fleming. Ce Bond-là a un scénario original.

Personnellement, Daniel Craig ne m'a jamais fait frémir dans le rôle de 007, ni dans "Casino Royale" ni dans "Quantum of Solace". Les deux fois je me suis prise à regretter Pierce Brosnan (un peu) et Sean Connery (beaucoup). Craig-le-Terminator-qui-court-tout-le-temps n'avait ni la classe doublée d'humour du premier, ni la sensualité triplée de classe et d'humour du second. Moi, pour Bond, j'aurais voulu Owen, Clive Owen. Mais bon. Alors j'avoue que ce 3e Craig, c'est pour Javier Bardem qui j'y allais. Et je n'ai pas été déçue, ah non alors ! Une entrée de méchant de cinéma bien comme il faut, un petit côté "Silence des Agneaux" dans les entrailles de Londres, un jeu de chat et de souris dans les couloirs du métro, Javier mène tout son monde par le bout du nez et ce faisant s'amuse comme un petit fou.

Avec Sam Mendes à la réalisation, Bond retrouve une certaine simplicité. Pas de gadgets à gogo ici, simplement un revolver qui n'obéit qu'à la main de son maître et une radio émettrice pour localiser l'agent secret. Rien d'autre. Q a rajeuni de 50 ans, M a l'âge de la retraite. Un petit tour du côté de l'Asie pour être dans l'air du temps, une très belle scène dans un gratte-ciel à Shanghaï entre ombre et lumières, une autre dans un casino à Macao avec la James Bond girl du moment, et pour finir un retour aux sources : Aston Martin et lande écossaise.

Grâce à la réalisation de Sam Mendes et au scénario, ce Bond-là a retrouvé un supplément d'âme, comme s'il était enfin sorti des jupes de sa mère (M, qu'il appelle Ma'am tout au long du film mais qui sonne presque, vers la fin, comme Mum), devenu adulte il va devoir désormais affronter le monde. Seul. Et on a hâte de voir ça, même avec Daniel Craig. On est réconciliés.
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