lundi 4 février 2008

Critique du film "La guerre selon Charlie Wilson" (Charlie Wilson's War)

Genre: Boom-Boomerang (note: ** / ****)

Réal. Mike Nichols
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Philippe Seymour Hoffman, Amy Adams, etc.

C'est l'histoire d'un sénateur américain, gros fêtard devant l'Eternel, amateur de whisky et de jolies filles un rien vulgaires, qui va "produire" (traduire: financer) la guerre des afghans contre les russes aidé par une milliardaire texane excentrique et un agent de la CIA placardisé.

Je ne supporte pas Tom Hanks, mis à part dans "Big" ses performances d'acteur m'ont systématiquement exaspérée. Ici il est quasiment de tous les plans. Inutile de dire qu'il fallait de sacrés arguments pour contre-balancer ce point de départ négatif. Les arguments s'appellent Julia, Mike et Philippe. Même en blonde péroxydée, Julia Roberts reste magique, pétillante, elle a mûri (vieilli ?) et ça se voit mais elle n'en est que plus woman next door. J'aime Mike Nichols depuis "Working Girl" (je n'étais pas née à l'époque du "Lauréat"). Quant à Philippe Seymour Hoffman il n'a certes pas le glamour hollywoodien mais ses performances caméléon sont toujours remarquables. A 3 contre 1, me voilà dans la salle.

Le film ne manque pas d'humour. L'histoire se déroulant au milieu des années 80, le look très Dallas-Dynastie prête déjà à sourire, le style du sénateur aussi (il demande un whisky bien tassé à son hôte musulman...) mais le plus ironique de tout ça c'est l'Histoire, avec un grand H. L'histoire des Etats-Unis qui sont allés aider l'Afghanistan à se débarasser de l'ennemi de toujours, la Russie, à grands renforts d'armes sophistiquées, de formation militaire et de centaines de millions de dollars, tout ça pour se prendre deux 747 en pleine gueule 14 ans plus tard. Parce qu'ils n'ont rien compris. Une fois de plus ils n'ont fait que la moitiée du boulot : la guerre, trois p'tits tours et puis s'en vont, laissant le pays en friches sans moyens financiers pour reconstruire, éduquer, donner une promesse d'avenir.

Ils n'ont rien compris et une scène le résume formidablement à elle toute seule : au milieu du désert de rocailles, en plein coeur de l'Afghanistan en guerre, un village de réfugiés où les mères regardent leurs enfants mourir de faim, impuissantes, débarque Charlie Wilson, sénateur américain à la limite de la caricature, flanqué de la jeune poupée Barbie qui lui sert d'Assistante qui demande à un des enfants qui l'entourent : "Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?"... Question tellement classique dans nos pays industrialisés, développés, en paix mais subitement tellement décalée, intruse, martienne.

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